Après une demi-heure de calin, Cro-Mignonne s'endort enfin. Pour combien de temps ? Un quart d'heure ? Une heure ? Impossible de savoir à l'avance et j'ai l'impression d'être un film en avance rapide pour faire tout ce que j'ai envie de faire et tout ce que je dois faire pas forcément avec envie. Rincer, laver le biberon de ce matin qui traînait encore, me laver les dents, écrire ce billet, vider le sèche-linge, venir à bout enfin cet email que j'écris depuis deux jours et que je n'arrive pas à finir, pour cause d'interruption par ma fille.

Je suis passée au bureau, hier, profitant des vacances pour me plier au rituel des présentations tout en étant sûre de ne voir que peu de monde. Ai évité Face de Cul à quelques minutes. Ai constaté aussi qu'après déménagement de nos bureaux, j'ai un sacré rangement en perspective pour occuper ma première journée. Je ne comprends pas comment les trois filles ont pu être bordéliques au point de vivre entre des piles de cartons (dont un certain nombre aurait dû partir pour une autre destination au moment de mon départ...) pendant... trois mois. Pourtant je ne suis pas une accro au rangement, mais là, ça dépasse l'entendement. Enfin. Rien de neuf sous le soleil...

La sensation du temps est exacerbée ces derniers temps, entre Cro-Mignonne qui pousse à toute allure et qui compte bien être le centre des minutes de nos journées, et quelques échéances qui s'approchent.

Je suis étonnée d'y être (pour le moment en tout cas) relativement indifférente.

En même temps, il y a tellement de choses que j'ai mises de côté ces dernières semaines, soit parce que je ne peux pas encore les résoudre, soit parce que je ne veux pas, que je ne me sens pas prête à cette introspection, que finalement, rien ne m'étonne plus vraiment. Mettons que pour le moment, c'est la mère comblée et parfois débordée qui vit ma vie, pour le reste on verra quand les morceaux du taquin commenceront à prendre forme...