Je suis sur un salon pendant trois jours, aujourd'hui, demain, jeudi. Peut-être pas toute la journée, mais un bon bout, avec des possibilités de bloguage (gage ? ging ?) ultra limitées.

J'avais pensé programmer trois billets et puis je me suis ravisée.

Je crois que cette absence ou cette mini pause vont me faire du bien.

Depuis quelques semaines je suis taraudée par la vanité et la vacuité de toute cette entreprise. Parce qu'au fond, quel intérêt, tout ça ?

C'est vrai, quand on y pense bien, il serait extrêmement facile qu'on ne se connaisse pas. C'est le cas d'un bon nombre de milliards de gens, qui ne s'en portent pas plus mal, de ne pas se lire mutuellement. Et tout laisser en plan, comme ça ? Ca prendrait quelques jours pour que les quelques petits pixels laissés ci et là s'effacent tout doucement, et puis voilà, tout serait oublié. La nature a horreur du vide, le web encore plus.

Si seulement j'avais le talent, l'inspiration, le courage, d'essayer d'écrire vraiment, des choses importantes, qui pourraient apporter des choses signifiantes, fortes à ne serait-ce que quelques personnes.

Parce qu'honnêtement, on s'en fout de mes petites joies rose pastel et des petites tristesses gris perle, bien sages et bien rangées.

L'immense indulgence des fidèles et quotidiens, mais aussi des visiteurs de passage, fait oublier le plein de vide que sont ces piètres mots, qui ne servent à rien, qui ne servent rien, ni personne.

Vide de sens.

Ca ne sert même pas à faire joli.

Inutile.

Alors voilà, crise d'égo, poussée de mauvaise humeur, je n'en sais rien, je vais aller me faire des pieds de brontosaure à piétiner trois jours de suite, répéter sans arrêt la même chose avec un beau sourire forcé, ça va me vider la tête. J'aurais sporadiquement quelques pitres avec moi et ça devrait aussi aider les idées grisouilles à se faire la malle.

Et puis on se retrouve vendredi. Probablement.

(Afin que vous ayiez quelque autre matière à commenter que cet "ego trip", je vous livre à la réflexion, consternée par ce que je lis ces derniers jours, les derniers mots de la "Résistible ascension d’Arturo Ui" de Bertold Brecht : "Il est encore fécond, le ventre d'où est sortie la bête immonde")