Déjà plus jeune je devais avoir un égo démesuré à me croire indispensable !

Depuis que j'ai un téléphone portable, je l'ai toujours laissé allumé la nuit.

Des fois que quelqu'un que j'aime aurait besoin de moi, par exemple.

Sauf que les quelqu'uns qu'on aime, souvent, ils répugnent à vous réveiller à trois heures du matin pour vous raconter leurs misères. C'est couillon, parce que souvent ça fait du bien, de parler. Surtout quand on est au coeur de la nuit et que les angoisses prennent des proportions disproportionnées. C'est fou ce qu'on déprime plus quand on est pas bien la nuit, quand on y pense. Bref.

Alors de mémoire, il y a eu L'Amoureux, une fois, qui a utilisé la hot line (du temps où on n'habitait pas ensemble, forcément). Quelques un(e)s avant, très peu après.

Et surtout des claviers pas verrouillés qui vous appellent parfois sans le faire exprès pourvu que vous soyez en tête du répertoire.

J'avais un pote, comme ça, il y a des années, je savais presque systématiquement s'il était sorti, où et avec qui, juste à me faire réveiller par le paquet de clopes qui appuie sur le clavier du portable, au fond de la poche. Une misère.

Mais quand même. Encore un effet de ce fameux égo hypertrophié, à me croire indispensable, rien à faire, je ne sais pas couper mon portable la nuit...