Ca faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Vraiment longtemps.

Mais là, y a pas à discuter, c'est l'angoisse.

Je me traîne une boule dans la gorge, l'estomac rétréci, un mal de chien à inspirer, expirer. Comme par hasard la crise d'asthme allergique de passage à l'automne se cale pile sur mon mal-être du moment. Je me perds dans des quintes de toux infinies, j'ai l'impression d'asphyxier, c'est d'ailleurs, littéralement, le cas pendant de trop longues secondes.

Energie pour rien. Envie de rien. Merci L'Amoureux qui ce week-end avait quasi l'aspirateur dans une main et le fer à repasser dans l'autre. Je crois que j'aurais été incapable, à part pour sauver ma fille, de me livrer à quoi que ce soit. A part me tourner sous la couette.

Ecarter la faute aux autres. Ecarter ma faute à moi. Ne pas culpabiliser de quoi que ce soit. Juste rentrer la tête dans les épaule, souffler, attendre que ça passe. Quelques jours tout au plus...

Les sourires et blagues forcées du salon auront peut-être ce mérite, m'obliger à faire semblant, parfois méthode Coué pas si nulle. Ou bien me terrer dans un coin la nuit venue, tenter de dormir mieux, moins mal.

Ne pas se dire que c'est indécent de se payer une crise d'angoisse quand tout va bien. Surtout alors que d'autres ne vont pas si bien.

C'est comme ça. On ne choisit pas.

Respirer. Ecrire pour exorciser comme je peux. Faire le dos rond comme le vieux chat paresseux que je suis. Trouver un endroit pour me vider des larmes retenues, sans faire tâche au bureau, sans faire chier L'Amoureux, sans faire peur à Cro-Mignonne, sans polluer les amis. Incanter pour que ça passe vite, surtout...