Ma voisine de bureau est une choupinette de l'année, quasiment.

Enfin pas tant que ça, elle doit avoir 26 ou 27 ans, mais elle mène la vie de bohème des tout juste post-étudiants, va de soirée en rencontres, de rencontres en cœur brisé et de cœur brisé en nouveau bar à la mode.

Souvent elle se frotte l'œil et baille à s'en décrocher la mâchoire, pire que moi (et pourtant...).

Alors comme je la sens brûlante de raconter je lui demande ce qu'elle a fait pour se mettre dans cet état de délabrement avancé !! Elle papote, raconte, elle est toute jeunette dans sa tête, on lui donnerait vingt ans à peine et guère de plomb dans la cervelle (heureusement pour elle).

Je tente parfois de rassembler mes souvenirs d'ancienne combattante fêtarde quand l'une de ses découvertes du moment me rappelle les miennes d'il y a...

Oh la.

Tout ça.

Et si peu.

Je me sens vieille et fatiguée, dites donc. A 32 ans tout juste, ça promet.

Elle est un peu agaçante, ma voisine. Un peu inconséquente et insouciante, il faut parfois ramasser tout ce qui tombe derrière elle. Métaphoriquement, mais pas seulement. Et puis elle n'a pas souvent de cigarettes, ou quand elle en a, c'est son briquet qu'elle a oublié. OU bien faut lui payer un café. Ou elle a perdu son agrafeuse et me vole la mienne, jusqu'à ce que je sévisse. Mais elle est attachante, c'est sûr. Elle me fait rire, souvent.

Mais en ce moment, crénom d'un chien, elle a des trucs à oublier et sa manie de sortir tout le temps et de battre le pavé me rappelle que même si je pouvais, ma foi, je ne tiendrais pas la route bien longtemps !

Que la vie passe vite...