J'ai vraiment eu pitié de vos oreilles après les Boo Radleys hier (que j'ai quand même écoutée avec enthousiasme plusieurs fois tant les souvenirs fêtards rejaillissent, ça m'amuse, ça m'attriste, mais c'est ma vie. Et on a bien ri).

Alors je me rattrape un peu, j'espère, avec une chanson qui m'a happée au vol quand je l'ai entendue pour la première fois et me poursuit depuis.

C'est assez étrange, je l'entends pile à des moments auxquels elle prend une résonance particulière, sans que je le (la) cherche.

Ce sont des mots de Djian. Et Djian me fait profondément tressaillir souvent. A mettre des mots sur une chose muette, à explorer les troubles de l'âme humaine. Ce sont des notes et des sons de Stephan Eicher pour qui j'ai une sympathie "a priori" (et a fortiori aussi).

Ca a été longtemps la chanson de choses finies et tristes, aujourd'hui c'est la chanson du "goûtons le bonheur tant qu'il est là".

So far, so good ?


Stephan Eicher - Tu ne me dois rien

Je ne t'entend pas très bien
il y a si longtemps
d'où m'appelles tu? D'où vient
ce besoin si pressant
de m'écouter soudain?
Les poules auraient-elles des dents?

Ma voix t'a-t-elle manqué
après bientôt un an?
Ce serait une belle journée
et il n'y en a pas tant
je sais me contenter
de petites choses à présent

On enterre ce qui meurt
on garde les bons moments
j'ai eu quelquefois peur
que tu m'oublies vraiment
tu as sur mon humeur
encore des effets gênant

Mais tu ne me dois rien
j'ai eu un mal de chien
à me faire à cette idée
à l'accepter enfin
est-ce qu'au moins tu m'en s'rais gré?
Chacun poursuit son chemin
avec ce qu'on lui a donné
mais toi tu ne me dois rien

Tu ne m'as pas dérangé
je vis seul pour l'instant
mais je ne suis pas pressé
tu sais, je prend mon temps
tout est si compliqué
tout me parait si différent

On ne refait pas sa vie
on continue seulement
on dort moins bien la nuit
on écoute patiemment
de la maison les bruits
du dehors l'effondrement

Je vais bien cela dit
appelle moi plus souvent
si tu en a envie
si tu as un moment
mais il n'y a rien d'écrit
et rien ne t'y oblige vraiment