J'expérimente douloureusement les limites de mes limites en ce moment.

Pourtant je vous jure, j'aurais fait une bonne missionnaire. Sans dieu ni maître, sans loi mais avec une foi solide comme le roc (ok, un peu friable par fois, mais pas profond), j'ai toujours eu tendance à croire qu'on pouvait déplacer les montagnes. La preuve, elles bougent. Si si.

Alors forcément, quand de loin en loin je suis confrontée à des choses auxquelles je ne peux rien faire, ça me terrasse encore un peu plus que le fait de savoir que tout ne peut pas se réaliser avec un peu (beaucoup, énormément) de bonne volonté.

Il faut alors et malgré tout y croire, sortir son cœur de l'étau dans lequel il se trouve, compressé par l'inquiétude, la rage de n'y pouvoir rien changer, donner ces petits battements en plus à ceux qui en ont besoin. Et offrir ce qu'on a de meilleur, qui ne change rien, certes, mais qui existe. Faire diversion si on peut, offrir une récréation, un sourire, un soupir, des projets. Et malgré tout savoir que ça n'est rien.

Mais c'est quoi cette putain de fin 2007 où ceux qui me sont le plus chers s'assombrissent les uns après les autres ?

J'ai mal pour eux. Et je voudrais être moins impuissante. Sans solution.



Ironie

On sait quand ça commence
Pas quand ça finira
On sait qu'on a la chance
Terrible d'être là
Malgré ce que l'on pense
De tout ce que l'on voit
Même si donner un sens
A tout ne se peut pas
On apprend la souffrance
On livre des combats
Qui sont perdus d'avance
Et qui n'apportent pas
D'issue, de délivrance
On fait n'importe quoi
On a peur du silence
On hurle dans les bois
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix
Et vient la récompense
Quand on ne l'attend pas
Comme vient la pénitence
Quand on tendait les bras
On croit que l'on avance
En reculant d'un pas
On donne de l'importance
A ce qui n'en a pas
Butins et indulgences
Qu'on porte à bout de bras
énergie qu'on dépense
Que rien ne nous rendra
Oh stupide innocence
Oh fol ... et cetera
Cependant que s'avance
Le jour ... et cetera
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos danses
Oh iro, oh iro
Oh ironie de nos choix



(Va falloir que je paye Stephan Eicher et Philippe Djian pour dire les choses à ma place, ces derniers temps...)