VIVRE AVEC SES IDEAUX
Par Chiboum le mardi 15 janvier 2008, 08:00 - Sur une idée de... - Lien permanent
Sur une idée de ma chère Luciole
"Comment vis-tu avec tes idéaux ?", me demande Luciole.
Comme elle est femme d'envie d'engagement, d'idée, pas une femme de silence, je pèse ma réponse depuis des semaines.
Et ma réponse est, fatalement, multiple.
Lesquels ?
Mes idéaux d'un monde meilleur déjà. Ceux sur lesquels on peut probablement le moins agir visiblement. Avec eux, je continue d'espérer, et je pratique la stratégie des petits cercles concentriques, ceux qui font que vous pouvez faire des petites choses bien à votre échelle en espérant que les petites choses bien de plusieurs personnes s'additionnent et qu'on arrive, peu à peu, peut-être pas à faire un monde meilleur, mais en tout cas à résister au pire des mondes, au moins tant qu'on peut. Je ne suis pas très optimiste, mais je reste positive tant que je peux.
Et puis parler, échanger, apprendre, s'instruire et partager à nouveau.
Mes idéaux plus personnels, c'est aussi compliqué parfois. Je me dis parfois qu'à mon âge je n'ai pas encore fait de choses majeures, comme écrire un roman, par exemple. Mais j'ai fait un enfant. Les réalités de la vie amoureuse ont rattrapé mes fantasmes chevaleresque, mais dans une certaine mesure, la réalité est mieux que le fantasme. Sans être une mère idéale je ne suis pas mécontente de la façon que j'ai d'être maman, qui semble bien nous convenir, à Cro-Mignonne et moi. Je n'ai pas une vie professionnelle mirifique mais je fais un métier que j'aime, la plupart du temps, et qui dans une certaine mesure est utile, contrairement à bien des postes à pourvoir ou pourvus dans mon activité.
Alors je dirais qu'il me reste des choses à faire, bien sûr. Qu'il y a des jours où le poids de la réalité m'est compliqué à porter. Et d'autres où le principe de réalité me fait sauter aux yeux le fait que "so far, so good (or not too bad)".
J'essaie d'être, pour ceux que j'aime, quelqu'un de bien. Dans la mesure de ce que je sais faire, de ce que je suis, de mes défauts et qualités. J'essaie d'être lucide et réaliste, c'est encore la meilleure façon de confronter ses idéaux à la vie de tous les jours, il me semble. A ce moment de ma vie en tout cas.
Rêveuse lucide, pragmatique romanesque, un hasardeux cocktail, quand même...
Commentaires
Ecrire un roman serait une chose majeure ? Nan, tu idéalises, là ! :-) Viens lire mes brouillons, tu verras…
Exercice difficile dont tu te sors avec brio!
Quelqu'un de bien, c'est bien l'image que je me fais de toi :-PP (en tous cas par écran interposé, dans la vrai vie je ne sais pas :-P )
Fabrice, ça dépend des romans, mais ça ne veut pas dire majeur pour le monde (ou alors écrire un roman majeur !). Mais majeur dans mon accomplissement littéraire, peut-être, tant que j'ai pas fait, je ne peux pas être sûre !
swahili, merci, je ne sais pas, mais j'essaie en tout cas ! Dans la vie je suis une garce, en fait :-E
Dans la vraie vie ? Tu existerais vraiment, alors ?
Je reviens sur le roman (je ne sais pas pourquoi, c'est quelque chose qui me touche)… Je plaisantais, of course, sur le mot "majeur". Ce n'est pas moi qui vais dénigrer l'apport de l'écriture !
Allez, au boulot, je connais un éditeur qui ne demande qu'à lire ton futur roman !
Merci Anne. C'est un thème important je trouve que savoir placer ses idéaux et sa réalité. C'est important de ne pas renoncer aux premiers, mais de savoir que la réalité en est parfois assez loin. Important de ne pas confondre le but et le chemin, l'objectif et les moyens. Important et difficile. ça fait écho d'une certaine façon à un texte d'Otir sur la frustration ...
Petite précision, je ne te l'ai pas vraiment demandé, je n'ai fait que te suggérer un thème de post quand tu nous as sollicité. Je précise parce que j'aurai beau jeu de te faire une telle demande quand moi même je n'ai pas fait l'effort de pondre un tel texte ^^
Fabrice, ah ben oui, c'est vrai, j'ai déjà un éditeur !! Merci de ta confiance en tout cas. Et ne va pas faire croire aux autres que je n'existe pas, volumétriquement, je me trouve assez incarnée, irl !
luciole, oui je disais "demandé par" à cause du nom de catégorie créée pour l'occasion, en fait ! Mais j'espère bien que tu rebondiras, si l'envie t'en prends ! La frustration au creux du chemin, parfois, oui...
Je crois qu'à partir d'un certain âge, on arrive à faire la paix avec ses idéaux. Quand on est jeune, on voit ça comme un but à atteindre, un objectif qui nous comblerait de bonheur et plus tard, on finit par cromprendre que même si un jour, on arriverait à vivre pleinement nos envies, on ne serait peut-être pas plus heureux ! (k)
L'Amoureux, je ne sais pas, je ne saurais sans doute jamais... (k)
Sur les petis cercles, je suis bien d'accord ! A chacun sa terminologie, moi c'est " les petits périmètres"... Après il y a une certaine manière d'être, en fonction de valeurs, d'une éthique... Mais je ne voudrais pas tomber dans les grands mots (les gros mots !)... Je m'efforce d'avoir une approche "complémentaire": je ne me fonde pas sur des oppositions (mais elles existent, et la divergence peut être riche :), j'essaie de repérer le positif, ce qui va faire avancer, et aussi de montrer qu'un tel positionnement, c'est possible, en dehors des impatiences, des querelles éventuelles,...Bref, une manière de ne pas lâcher.
Quant aux idéaux, aux rêves...L'utopie, il n'y a rien de plus réaliste ! Tout ça mériterait peut-être bien un petit billet dans quelque temps, tiens !
K., j'aime bien ton "L'utopie, il n'y a rien de plus réaliste !". Ca sonne bien à mes oreilles ! J'espère bien te lire sur le sujet prochainement.
Moi j'ai envie de te poser une autre question. Pour toi, qu'est-ce que ça veut dire être écrivain ? Qu'est-ce qui te fait dire que tu ne l'es pas ?
Naya, être écrivain c'est raconter des histoires, mais j'ai tendance à les imaginer un peu plus longues que les billets d'un blog ! Un style. L'envie d'embarquer les gens.
Pour le moment je dirais que je suis au stade de l'envie, je crois qu'on est écrivain quand on ne peut plus faire autrement, non ?
En mettant choix et style de côté, que ressens-tu par rapport à l'écriture de tes notes ? Saurais-tu t'en passer ? ;)
Difficile à dire, Naya ! Sur une courte période j'y arrive, mais j'y reviens toujours, ça doit être un signe que la contamination commence :-P
Je préfére être con et vivre heureux que de continuer à trop rêver et de crever malheureux ! :-E
Loïc me souffle dans l'oreillette : "Dis à Chiboum que c'est un bien joli portrait de ses idéaux, vivement que j'en sache plus à travers ses questions..."
Etre "quelqu'un de bien", c'est tout toi ça ^^
L'Amoureux, c'est une saine philosophie ! :-E
Nath, je ne suis pas complètement sûre de m'être remise des bouchons, je ne comprends pas le mot Loïc :-P et (k)
Heidi, merci de me voir comme ça ! Lou Reed dirait : "You made me forget myself.I thought I was someone else, Someone good.". Et j'adore quand Tonton Lou dit ça. (Même si aux yeux de la tendance du moment, être quelqu'un de bien peut sembler être un but futile !) (k)
Naya,Tout pareil !
mal, je n'en ai plus. :-(
Gilda, c'est aussi une denrée fluctuante, les idéaux, dans la vie, je crois...