CONNAIS-TOI TOI-MEME
Par Chiboum le mardi 10 juin 2008, 08:00 - All about Chiboum - Lien permanent
(Billet semi automatique en rebond au "pourquoi on a un cerveau ?" de Madeleine, l'autre jour).
Plus j'avance dans la vie, moins j'ai de certitudes. Il paraît que c'est un chemin normal, que tout ce à quoi on croit avec ferveur quand on est ado, jeune adulte, se nuance peu à peu du fruit de nos expériences, les heureuses, les malheureuses.
Plus j'avance dans la vie, mieux je me connais. Ça aussi, ça semble assez normal. Je sais quand ça déborde, je sais quand ça va bien. Je sais quand tous les petits morceaux qui composent "moi" frétillent de bonheur. Je sais quand j'en délaisse trop l'un ou l'autre, je peux mettre des mots dessus. Je sais faire en sorte d'aller au-delà, je sais déplacer le fardeau pour arriver à le porter encore, si nécessaire.
Et parfois je me demande à quoi ça sert.
Parce que plus on avance, dans la vie, plus on est lié à des choses multiples. Plus on est responsable, de ceux avec qui on s'est liés, notamment.
Quand on est seul avec soi, on peut, si on en a l'envie, le courage, balayer ce qui nous pèse d'un revers de main et partir sur quelque chose d'autre.
Après c'est plus compliqué, il faut continuer à assurer le matériel quoi qu'il arrive, concilier (conjuguer) ses désirs avec ceux des autres, penser à ce qu'on veut pour soi dans la vie, mais tenir compte de ceux qui nous accompagnent. On se dilue, souvent avec un bonheur immense, mais on se dilue quand même, dans la somme des envies du noyau auquel on appartient.
Pour revenir à l'idée de se connaître, au fond, ça aide peut-être un peu à vivre moins mal les moments difficiles, à profiter des bons. Mais sinon ? Parfois, se connaître, c'est faire un constat : je ne serais jamais capable de faire ça ou ça. Je ne veux pas prendre sur moi de décider que je vais suivre tel chemin plutôt qu'un autre. Et du coup, s'en vouloir, un peu.
J'ai parfois un regard d'entomologiste sur des gens qui me disent "je ne pouvais pas vivre sans avoir vécu cette expérience, quoi qu'il m'en coûte". Ok, mais ce que ça a coûté aux autres, aussi ? Ca rentre en ligne de compte ? Comment on peut s'en foutre ? (ou faire comme si...).
Bref. Tout ça pour dire qu'on est là, à négocier avec nos démons, nos défauts, nos qualités. Et que pour autant et aussi bien qu'on se connaisse, on ne sait jamais ce qui va nous tomber sur la tronche. Alors à quoi bon ?
Commentaires
Et dire que certains ont 6 cerveaux. Comme je me retrouve (encore une fois) dans ton billet. Ah oui alors. (soupirs)
Se connaitre "chaque jour un peu plus,chaque jour un peu moins" A mon âge,avec ce que cela comporte de joies et chagrins,mon expérience perso... Les autres sont des attaches,des stimulants,des raisons de fuite,des pourquoi pas, souvent des boulets qui bouffent nos aspirations intimes. Parce que notre conscience(la mienne en tout cas!) me fait renâcler devant la peine d'autrui... Si c'était à refaire...pas sur du tout que ma "bonne âme" l'emporte. Mon père nous disait souvent que nous étions une branche de la famille MALADIVEMENT honnête,l'avait raison papa. 8-I
Bien d'accord! (k)
"je ne pouvais pas vivre sans avoir vécu cette expérience, quoi qu'il m'en coûte". Ok, mais ce que ça a coûté aux autres, aussi ? Ca rentre en ligne de compte ? Comment on peut s'en foutre ?
Et ce que ça nous coûterai d'y renoncer, ces "autres" dont tu parles, es tu certaine qu'ils voudraient porter la responsabilités de nos renoncements? On est seul face à nos choix, libre parfois autant que la liberté est possible, tout ça se joue dans une balance dont nous cherchons l'équilibre et nous sommes seuls juges de nous même ( tant qu'on n'est pas hors la loi) Choisir c'est toujours mutiler une part de soi, c'est ce qui rend le choix si difficile. Tiens j'ai écrit il n'y a pas longtemps " qu'est ce qu'on fait quand on veut tout ? On souffre." Il arrive parfois que nos choix blessent ceux qu'on aime, assumer les conséquences de ces blessures c'est cela justement que ça coûte et c'est tout sauf "s'en foutre".
Pour ma part j'ai appris que l'équilibre est dans le compromis, pas dans le sacrifice, ça fait une grosse différence ... (k)
Chondre, j'imagine qu'il a une part d'universel, ce billet ?
mume, ce côté maladivement honnête doit être une partie de ce qui fait que ça résonne, quand je te lis (et puis un autre aussi !).
Raphaëlle, huhu, ça c'est clair, net et précis ! (k)
Luciole, ton "qu'est ce qu'on fait quand on veut tout ? On souffre." me parle beaucoup. Tu t'en doutes, j'imagine. Oui, sacrifice et compromis, ne pas les confondre. Mais parfois, le compromis, c'est compliqué ! (k)
Je connais hélas des "gens" qui n'ont pas cette prise de conscience, celle de la présence des autres. Et qui avancent sans tenir compte de ceux qui les entourent de près ou de loin. Et j'en ai constaté les dégâts assez souvent. Crois-moi, il vaut mieux comme toi, et la plupart des êtres responsables, avoir ce sens des responsabilités. Même si parfois cela peut être frustrant ou décevant.
Bonne journée.
Serions nous par hasard en train de causer du libre arbitre?
Damned. Me voilà bien, et je ne suis pas sorti de ton auberge, Anne.
Quant à Luciole, elle ne perd rien pour attendre, parce que je conteste vigoureusement son "nous sommes seuls juges de nous-même(s) ( tant qu'on n'est pas hors la loi)". En effet, nous sommes seuls juges de nous-mêmes MÊME SI nous sommes hors la loi.
Je n'ai pas intérêt à faire de fautes, hein.
Le juge qui nous juge est extérieur à nous-mêmes et nous juge au nom des autres, au nom du peuple français en l'occurence. Jamais au nom de nous-mêmes, sinon à hauteur du soixante-trois millionnième du peuple français que nous sommes chacun.
C'est d'ailleurs ce qui me donne le droit d'avoir un avis sur tout jugement rendu dans ce pays, y compris si je suis en désaccord furibard. Voici encore un autre sujet qui fâche... Bon, je fuis.
Voilà, juste histoire de causette. Bonne journée dans vos tours, d'ivoire ou de béton, de verre ou de Nesle.
Fauvette, encore une question de juste équilibre, alors ?
Andrem, merci de cette causette. Libre-arbitre, déjà, le mot est contradictoire, je trouve !!
A partir du moment où on vit en communauté, il faut prendre en compte des intéractions ou des conséquences qu'on peut provoquer suite à nos actes. C'est élémentaire mais cela ne dispense pas d'en parler avec son entourage pour se faire une idée des limites à ne pas dépasser car vivre qu'en pensant aux autres, ce n'est sans doute pas la meilleure des solutions (en tout cas de mon point de vue) ^^
Se connaître c'est aussi pouvoir se dire : "tiens, ça je ne l'ai jamais fait".
L'Amoureux, mais quel sage !
Maurice, vi, tout à fait. Par exemple le saut à l'élastique, je ne l'ai jamais fait :-P
Comme Chondre et puis Fauvette, en phase avec ce que tu écris.
Cela dit, je pense qu'on ne se connait qu'à un instant donné car ce qu'on subit de la vie et des autres, ce qu'on peut aussi choisir de ne pas leur infliger (ou au contraire si) nous modifie, même si certains fondamentaux perdurent, de ceux qui nous mettent en danger lorsqu'ils sont atteints, touchés. Je ne suis pas la même qu'il y a trois ans et regrette ma version d'avant les mises-à-jour imposées. Elle valait mieux pour tout le monde sauf deux personnes dont une qui regrette et l'autre qui le regrettera même si je ne fais rien pour ça (en fait je suis même en train de tenter de dévier le boomerang qu'elle a elle-même lancé, mais j'ai bien peur de n'y pas parvenir, précisément parce que je ne dispose plus des forces que j'avais avant qu'il ne m'atteigne au jour où il fut envoyé).
gilda, bien sûr, tout ceci est en perpétuel mouvement...
Ah tiens, tu prépares ton bac philo :))
Andrem : Mon "tant qu'on est pas hors la loi" était là pour dévier les trolls que je voyais déjà poindre du nez avec force d'exemple incongru et violent. Et me voilà prise à ton piège de contradicteur, sacré Andrem va ! Car en l'écrivant j'ai pensé "et même là" Alors à vouloir préserver la chèvre et le chou je me contredit moi même, et nous voilà revenu dans le vif du sujet. Quand à savoir qui est la chèvre et qui est le chou, je vous laisse libre d'arbitrer ;-))
sauf que... Sauf que finalement je commence à comprendre que si je ne suis pas heureuse, je ne peux pas rendre les autres heureux. Alors les expériences que je dois faire, je les fais, et dommage si les autres ne s'y retrouvent pas. (évidemment c'est plus facile quand on est célibataire sans enfant)
Si le secret du bonheur est dans la quête du juste équilibre, je comprends le succès de la wii-fit :-E
(> L'Amoureux, si t'as rien à faire la semaine prochaine, je t'embauche pour une conférence face à mes trolls LOL )
luciole, bêêêê ! T'es trop chou !!!
frederique, c'est sûr que c'est une donnée qui change radicalement les choses.
heidi, huhu. Tu me verrais à cloche-pied, maintenant, quel bonheur !
Je dis n'importe quoi quelquefois :-PP
Le problème du cerveau c'est surtout qu'il fonctionne à plein régime souvent ! On devrait pouvoir le débrancher de temps en temps !!! Je suis sûre d'ailleurs que certain(e)s y parviennent ...
J'ai mis le temps ( comme la valse) mais une petite réponse chez moi dans la semaine !
Ah ben je guette, alors, K !