REPASSER LE BAC ?
Par Chiboum le mercredi 18 juin 2008, 08:00 - Si on refaisait le monde ? - Lien permanent
Qu'il est beau, l'un des sujets du bac philo, cette année !
Ok, je n'en aurais peut-être pas dit autant si j'étais en train de le passer, mais il m'aurait sans doute un peu inspirée.
"Peut-on désirer sans souffrir ?"
Dans ma copie, il y aurait eu un tourbillon. C'est quoi le désir ? Un désir qui ne souffre pas, ça ne serait pas une bête passion, un désir de se voir soi-même désirant ? Le désir, ce n'est pas déjà un manque (à remplir ou pas), donc une souffrance ?
Et puis souffrir de quoi ? De l'assouvissement qui laisse sans désir ? Ou bien du fait que ce désir ne peut pas se réaliser ?
Ou alors un bête "Non !" pour faire ma maline. Ou "Pas moi en tout cas", variation sur le même "t'aime"...
Ou alors j'aurais cité Aragon, parce qu'y a-t-il amour sans désir ?
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour à tous deux
A quoi Camus aurait pu rétorquer : "Vouloir c'est susciter les paradoxes", désirer, c'est vouloir, espérer, c'est plein d'envies, de rêves d'un demain meilleur, avec la souffrance d'aujourd'hui comme paradoxe...
Et vous, dans vos copies, il y aurait eu quoi ?
Commentaires
Bonjour Anne,
Juste un message complètement hors sujet (et ça ça peut faire mal sur une copie du bac!) mais depuis hier tes billets ont une écriture d'une pâleur qui les rend difficilement lisibles. Peut-être es-tu dejà au courant du PB mais je te le disait en passant car j'aime beaucoup lire tes billets quotidiens.
Bonjour Claire et merci de ton info... qui me laisse pantoise, car de chez moi et du bureau je les vois parfaitement normaux ??? Rien changé dans la mécanique qui expliquerait ça, donc je lance un appel au peuple : chez vous aussi, y a problème ?
Une page blanche lol, je suis bien content ed'avoir passé le bac il y a 9ans...
On aimerait en tout cas ...
Pour des prochains billets ;-) je te donne deux sujets (bac philo sti AA 2008).
En relation avec ta note précédente : Peut-on aimer une oeuvre d'art sans la comprendre ? Et celui-ci (qu'a traité C.) : Est-ce à la loi de décider de mon bonheur ?
Little Cat, 9 ans seulement ? Jeunesse, va !
Madeleine, huhu, ça ce sont des sujets qui appellent de la provoc ! :-P
Pas grand chose dans ma copie...j'ai eu 4 en philo si mes souvenirs sont bons ! Pourtant elle était remplie !
(petite parenthèse : Christian est de retour à la maison. ça va mieux. en convalescence pour 4 semaines !)
C'est amusant je m'étais dit que c'était un chouette sujet moi aussi ! Euh là il me faudrait les quatre heures règlementaires pourle traiter ma bonne dame !
Oui, et heureusement. Le désir n'est pas que sessouel, mêdême :D
Un tramway nommé désir !
hello anne, je crois que le désir ne fait souffrir que si l'on en prend trop ardemment conscience, car s'il est satisfait, le désir a tendance à s'estomper de lui-même, quoi que... sinon au fait comment vas-tu ? de mon côté, Lilika grandit...
Phany, en fait, la philo en terminale, c'est surtout une question de méthode (thèse, antithèse, prothèse, comme dirait l'expert). De rigueur de raisonnement. Avec ce que j'ai mis dans ce billet, ça aurait été le massacre : citez des philosophes, pas des poètes !
Chouette pour la nouvelle et bon courage pour toi : tu vas devoir endurer le convalescent du bide et l'éploré de la Coupe d'Europe ! Remarque, il va peut-être se remettre à bloguer, du coup ? Bisous à vous 4
Fauvette, ah oui, dès que je l'ai entendu, je me suis exclamée (in petto) : quel joli sujet !
frederique, ah ben oui, heureusement !
Maurice, voilà, mais le T1, le T2 ou le T3 ?
Bonjour Stéphane. Ca n'est pas faux. Mais souvent un désir assouvi en appelle un nouveau, aussi. Ca va bien, merci ! Cro-Mignonne grandit de la même façon que Lilika, d'après ce que j'ai vu... où sont nos bébés ? Et quelles merveilleuses petites filles !
Une claque pour un clic. J'ai perdu mon commentaire.
Rebonjour donc, Anne.
Le sujet qui t'as plu m'a chuchoté à l'oreille qu'il constituait un piège à bachelier bavard. Trop cool, trop alléchant, et vas-y que je te fais de grands discours et de grandes théories. Je les vois, les bacheliers imprudents sur la pente savonneuse de l'inspiration.
Pas de méthode, pas de plan, pas de prothèse (je ne m'en souvenais plus de celle-là, la prothèse qui tue). Et patatras, une mauvaise note, même si au fond les idées n'étaient pas si mauvaises.
Mais oui, il est gouleyant ce sujet, et je m'y mettrais bien aussi, quitte à sombrer dans les pentes savonneuses (autre sujet possible: peut-on sombrer dans une pente, savonneuse ou non?). Après tout, je ne crains ni note ni nattes. Même pas peur.
Un autre sujet m'avais pris au piège, qui depuis me trottine. Je vais tenter de le citer de mémoire sans le trahir, damned. "Est-il plus facile de connaître les autres que se connaître soi-même".
Beaucoup ont pleurniché sur cette question au motif que des post-ados n'avaient pas la maturité pour répondre, comme si la justesse de la réponse (à supposer qu'il y ait une juste réponse) était l'enjeu; justement, c'est ici que la méthode et la prothèse deviennent essentielles.
Comment maîtriser le débat intérieur que cette question provoque? Sinon par thèse, antithèse, synthèse, et méthodes certes scolaires mais indispensables à maîtriser pour mieux les bafouer ensuite, mais de grâce, pas au bac!
Du coup, peu importe la maturité du réfléchissant.
C'est cela, la philosophie: la capacité de se pencher sur des question qui dépassent nos capacités à y répondre.
Alors je répondrais bien à ce sujet, mais il me faudrait les quatre heures que revendique une de tes lectrices. Juste pour pouvoir envisager l'introduction, le reste viendrait plus tard: proposer une définition pour les deux mots fondamentaux de la question.
Le mot Facile. Le mot Connaître.
Le reste ne sera que routine.
Vous avez quatre heures, top.
Ce que tu dis de la philosophie est vrai, andrem. Se pencher sur des questions qui nous dépassent. Et c'est pour ça que la question du manque de maturité ne m'émeut pas : on passe de toute façon notre vie à évoluer sur ces sujets, à les voir en fonction de notre expérience. C'est du coup assez rigolo de se souvenir comment on aurait abordé tel sujet à 17 ans, puis à 25, puis à 40, puis...
En revanche on oublie souvent de rappeler que le bac, c'est une histoire de méthode et pas d'idée, en effet. Et qu'une copie avec des arguments anodins mais rigoureusement menée sera mieux notée qu'une copie aux idées brillantes, mûres, mais pas organisée comme il se doit.
"citez des philosophes, pas des poètes" oui, voilà bien le truc auquel j'ai pensé direct en lisant ta "copie" :-E Mais si tu veux citer Aragon et Camus, l'épreuve de français c'est demain ;-)
Perso, le sujet sur l'art m'interpelle davantage...
D'où l'intérêt de divaguer sur les sujets sans obligation de résultats, Heidi ! Ceci dit, de mémoire, Schopenhauer a dit des trucs sur le désir qui s'auto frustre dans la réalisation, comme quoi j'ai des vieux restes !