Hier, par deux fois à intervalle d'une bonne heure, j'ai croisé en montant en surface une toute petite fille hurlante et trépignante, visiblement "fed up" avec la durée de visite de ses parents.

Dans ces cas-là je suis coupée en trois, entre compassion pour l'enfant harassé, ses parents contrits et un "pitié faites taire cette engeance du diable" assez peu charitable.

Gniark.

Mais quand même, depuis que j'ai une fille, je suis à la fois plus compatissante avec les parents et plus radicale, d'une certaine manière.

Il faut dire qu'on est vernis : Cro-Mignonne pratique extrêmement rarement l'exercice de la colère qui la fait se rouler par terre de rage. Une fois à date, c'est dire.

On était au square, j'avais déjà passé 20 bonnes minutes à papoter avec Mary Poppins en prévenant de l'imminence du départ, et voilà-t-y pas qu'au moment de partir, elle se met à hurler.

Habituellement le attention, à trois, tu seras punie fonctionne bien : à 1, elle est rentrée dans le rang.

Pas ce jour-là.

Dûment prévenue et nullement repentante, j'avais donc embarqué ma fille séance tenante, sur mon épaule, ramassé son fourbi et ramené séance tenante mon hurlumignonne pas du tout mignonne à la maison. J'ai de la chance, les gens croisés sur mon chemin n'ont même pas fait semblant de m'expliquer comment il fallait faire et le trajet était court. Et puis hop, punie à l'arrivée. Avec explications sur le fait que je comprends qu'elle soit frustrée, mais que 1/ je ne suis pas obligée de subir ses hurlements et que son accès au langage lui permet de dire les choses autrement - 2/ c'est moi le boss de l'organisation du temps de fin de journée qui sait à quelle heure c'est l'heure.

Elle n'a pas recommencé depuis. Je sais que nous ne sommes pas à l'abri, mais habituellement, elle cherche plutôt à résoudre l'embryon de conflit par la séduction que par le rapport de force, espérons que ça dure (même si ça n'est pas si facile que ça de résister, héhé, elle est maline la coquine).

D'ailleurs à ce sujet, on a dû instaurer le coin punition samedi matin. Je me disais que l'envoyer dans sa chambre se calmer oui, mais la punir dans sa chambre, non, vu que ça doit quand même être un endroit de plaisir / sérénité pour elle, sa chambre. Son endroit, quoi. Mais comme on a pas à la punir trop souvent, pas eu le temps d'expérimenter.

Bref, la voici au coin 5 minutes avec interdiction de bouger et de parler. J'étais dans une pièce voisine où elle pouvait m'entendre mais pas me voir sans bouger, et je rappelais la punition au moindre bruissement indiquant une tentative de départ.

Fin de punition, débriefing pour m'assurer qu'une fois les émotions passées, elle a bien compris le pourquoi, tout ça.

Et la voilà qui me dit que le coin, c'est drôle.

Arrrrg.