COMBLER LES MANQUES
Par Chiboum le lundi 27 octobre 2008, 08:47 - All about Chiboum - Lien permanent
Le manque de ma grand-mère me titille, ces jours-ci.
Entendons-nous bien, serait-elle encore de ce monde que je soupirerais à voir son numéro de téléphone s'afficher sur le mien et me savoir partie pour une heure de "hinhin", "oui oui", "non ???". Je râlerais à certains de ses partis pris et hurlerais devant des mesquineries dont elle avait le secret.
Mais c'est ainsi que le monde est fait, absents, même les défauts de nos aimés deviennent un manque, et il faut faire avec.
Certes le temps apaise, mais rien ne comble complètement l'absence.
C'est ainsi que samedi matin, j'ai empoigné résolument la "boîte magique" des recettes et me suis mise d'accord avec moi-même (et surtout L'Amoureux) pour concocter un boeuf bourguignon selon la recette qu'elle avait jugée la meilleure. J'étais vierge de confection de ce plat, c'était donc une agréable nouveauté en plus d'une promesse de repas délicieux.
Alors oui, j'ai pleuré des rivières en épluchant les oignons et oui, ça cuit longtemps, très longtemps. Mais le résultat... bon sang de bois, jamais mangé un truc aussi bon sous le nom de boeuf bourguignon.
Quant à la cuisson longue, elle m'a permis de relire l'un de ses bouquins, dans lequel quelques anecdotes familiales à peines déguisées ont bonnes place, j'ai ainsi ri "avec" ma grand-mère, ai présenté sa photo à ma fille, nous nous sommes régalés de sa sélection gourmande...
Oui, le temps apaise. Et il permet de passer des moments doux avec son manque, plutôt que de se le hurler à en rendre malade.
Commentaires
J'adore ce billet, avec lequel je suis d'accord à 200%. Voilà, rien de plus à ajouter, tu as tout dit et très bien dit ^^
(mon boeuf Bourguignon c'est la recette commune de ma mère et de ma grand-mère maternelle, comme quoi c'est une histoire de fille en fille ce truc ;-) )
Oui moi ausis (ça fait un peu bête de dire ça, n'empêche..) ma grand mère me manque, j'y repense avec nostalgie, partie trop vite et je n'ai pas pu lui confier mes petits malheurs et mes grands bonheurs...Je le fais un peu par la pensée, beaucoup quand je sens la violette et quand je mange du nutella... Et sinon elle n'avait pas de recette de boeuf bourguignon avouée (du moins à moi) donc je suis tout à fait preneuse pour un bon plan!! Depuis le temps que j'envisage de m'y frotter, autant mettre toutes les chances de mon côté :) Bises!
Implicitement, je savais que ce week end tourné autour de ce manque. Et tu as réussi par ce manque, à régaler toute ta petite famille ! Moi je dis chapeau ! :-P
L'autre jour, j'ai fait des crêpes en suivant la recette de mon grand-père : mêmes gestes, mêmes odeurs, mêmes goûts retrouvés.... c'était bon, dans tous les sens du terme. (k)
Véro, si tu savais ce que ma grand-mère disait / écrivait à propos des hommes en cuisine !
Floh, faut que je pense à t'envoyer un mail, alors !
L'amoureux, si c'est pas de la positive attitude, ça !
samantdi, oui, c'est bon et doux, ces moments (k)
... mais le jour où je me suis essayée aux raviolis maison de mon grand-père paternel italien, longtemps après son décès, Madona mia quelle catastrophe !! On aurait dit du crumble à la viande... pas mauvais au demeurant, à condition de faire abstraction totale du visuel :-x. J'aurais dû "travailler" avec lui avant, mais j'étais trop jeune. Ses raviolis resteront donc un souvenir, qui s'éteindra avec moi (comme tous les autres souvenirs d'ailleurs)
Justement ce week end j'ai laissé mon fils en vacances avec son cousin dans la maison familiale. Et ma mère a décidé de lui apprendre à faire sa terrine chérie. Cela lui fera donc aussi un souvenir culinaire de son aieule :)
Véro, oui tu avais raconté cette histoire qui me fait sourire aussi en souvenir de tentatives râtées !
Valérie, et quand est-ce qu'on goûte ?
Bel hommage, culinaire qui plus est !
De doux moments !
Fauvette, à goûter, oui !!
Phany, très doux, indeed. ^^
"passer des moments doux avec son manque", c'est vraiment très joliment dit. :-)
Anna, merci ^^