Cro-Mignonne, qui ne voyait pas tellement pourquoi abandonner les cocons familiaux (celui de ses parents et celui de Mary Poppins) a eu une sorte de déclic en visitant l'école maternelle fin juin.

Depuis : propreté et récurrence de la question "quand est-ce que je vais à l'école ?".

Sur les bons conseils de la dame qui l'a inscrite à l'école à la mairie (oui, hein, compliqué !), nous sommes allées ce matin, maintenant que les inscriptions sont administrativement confirmées, directement de la sortie du kiné (avec qui j'ai fait ma dernière séance, et le rideau sur l'écran est tombé, bye bye, lalalalalala !!) au centre de loisirs qui, justement, se trouve dans les locaux de l'école.

Je me disais que se familiariser un peu avec la chose avant la rentrée, pour une qui n'a jamais connu les joies de la vie en communauté, ça serait bien.

Et voilà t'y pas qu'on me propose de la prendre dès demain ! Cro-Mi consultée approuve, en extase qu'elle est devant un château de la salle de jeux et également devant les toilettes miniatures. On a les fascinations de son âge, n'est-ce pas ?

Je pensais la mettre le matin seulement pour un premier jour, mais en la consultant (bis, pour ce qui a trait à certaines décisions, nous consultons pas mal), elle me déclare tout de go que non, elle veut rester toute la journée, et la cantine, et la sieste, et le goûter, tout ça. Mais qu'il n'y a pas de problème puisque je vais venir la chercher après.

Tout compris.

Et me voilà, pauvre mère esseulée, à courir après une photo récente pour le petit dossier, ses dates de rappel de vaccins, et un bic pour écrire provisoirement son nom sur les vêtements et le sac de demain.

Pour le marquage de Doudou, j'ai pas trouvé, nous refusons l'une et l'autre d'écrire dessus. Un tout petit ruban à fixer quelque part ??!!

Bref, demain, ce sont les premiers pas dans la cour de l'école, et autant vous dire que devant sa joie à y aller, je suis à la fois ravie pour elle et complètement... vidée, larmoyante, plaintive sur mon bébé disparu, transformé en petite bonne femme qui sait ce qu'elle veut.

Et je me fais des films à base de "et si ?" (elle ne mangeait pas bien à la cantine, elle se sentait triste, seule, incomprise, rejetée,...). Bref je fais ma mère juive.

Et puis je pense à cette ribambelle d'enfants qui l'ont saluée quand on est parties en disant "au revoir Cro-Mignonne, à demain", et je me dis qu'elle va passer une superbe journée (et potentiellement bien dormir le soir, pas passer une heure à vouloir faire pipi, un bisou surprise, un dernier câlin, ranger ceci et celà, etc).

L'enfance, quoi.

La vie.

Qu'elle profite.

Edit, presque deux heures après "la rentrée".

Je fais une entorse (hihi) à ma promesse de ne pas me mêler de sa vie privée en reluquant par la fenêtre, histoire de vous montrer comment ça se passe bien.

En image : Première récré