Maintenant que la polémique est retombée un peu, me voilà partie sur mon expérience de "fille de", bien différente de celle de gens qui font l'actualité ces derniers temps.

Ca a commencé tôt puisque de la 6ème à la 3ème, j'ai été "fille de" prof du collège dans lequel j'étais élève !

La cohabitation s'est plutôt bien passée, dans la mesure de quelques choix stratégiques faits de part et d'autre pour s'éviter au maximum !

Plus tard, à mes débuts dans la vie professionnelle, j'ai été, cette fois-ci "fille de" mon père, le patron. Enfin dans un premier temps, le numéro 2.

Je cotoyais également les enfants de patron numéro 1.

Et je dois dire que l'école a été rude. Il fallait être exemplaire tout le temps, faire ses preuves trois fois plutôt qu'une. Etre crédible professionnellement auprès de gens qui m'avaient connue enfant (et pas que papa). Ca a duré 4 ans, dans deux entreprises différentes, et je dois dire que si le recul a permis une meilleure compréhension de nos rapports père-fille (notamment sur le droit de se dire qu'on était pas d'accord en partant de bases dépassionnées), il m'en reste quelques souvenirs douloureux.

Dernière à avoir son CDI, dernière sur la liste des augmentations, première à devoir montrer que je les valais, parfois à côté de gens dont les compétences étaient inversement proportionnelles à leurs salaires.

Alors je ne crie pas "haro" sur les enfants de. Après tout on est les enfants de qui on peut, pas de qui on choisit. Et il faut faire avec, avec plus ou moins de bonheur.

En revanche, j'ai du mal à comprendre les privilèges liés au nom. Sans doute à cause de mon expérience et de mon éducation. Mais quand même.

Aujourd'hui il me reste surtout des bons souvenirs, n'empêche. Mais quand même. Ca n'a pas été facile tous les jours !