Cro-Mignonne a été super pendant les vacances de son Papa, à part quelques "dépêche-toi !" et autres "Viiiiiteeeuhhh !" que je finis pas trouver lassants à force de les répéter (question de priorités non partagées entre elle et moi), la vie à nous deux a été facile et harmonieuse.

Ce week-end elle a sorti, en l'honneur du retour du héros, quelques nouveautés de son cru, histoire de bien placer le débat : "non mais qui c'est la plus mignonne, ici ?".

A quatre pattes en train de faire un bandage à une "encorse" de la cheville de son papa, avec quelques piqûres pour être sûre, le tout avec sa mallette de médecin en plastoc, la mine tellement concentrée que c'en était à pleurer de rire attendri.

Occupée à me téléphoner pour savoir si elle pouvait venir dîner à la maison ou pour raconter les soins prodigués à son père (le tout, à deux mètres de distance, elle avec un de ses nombreux faux téléphones, moi, sommée de parler dans le mien).

Faisant des essais avec sa corde à sauter toute neuve offerte par un resto (assidûment fréquenté par karmara et ses filles également), pataude comme un petit éléphant et pourtant gracieuse tout autant.

Testant sur nous un levé d'épaule accompagné d'une moue délicieuse, façon "qu'est-ce que j'y peux, moi, si vous ne résistez pas à mon charme naturel ?"

Et câline.

Et drôle (pardon, "grôle").

Et fière de retrouver des lettres qu'elle connaît partout où elle en voit, et des sons identiques dans des mots qu'elle connaît ou découvre.

Que ces instants se figent dans ma mémoire, qu'ils s'y gravent avec tant de force qu'ils me survivront. Parce qu'une telle dose de bonheur, gratuit, comme ça, juste pour le plaisir, c'est juste indécent.

(Même si facilement exaspérant à lire pour les autres. Mais bon. Hein).