En forme de rebond
Par Sacrip'Anne le lundi 14 février 2011, 07:00 - Défis - Lien permanent
Suite à quelques commentaires, un petit essai sur le thème de ce qui laisse des empreintes, là où on laisse des empreintes. Et de ce qui laisse une empreinte en nous, ce qui nous imprègne de ce qu'il y a autour. Juste pour voir ce qui sortait de mes doigts. Alors je les ai laissés courir sur le clavier, un peu, et puis voilà.
***
Je sais précisément ce qu'on écoutait quand on s'est arrêté et qu'on a mis si longtemps à se dire au revoir. Parce que c'était ma bande son du moment, parce que parfois les mots résonnaient tellement juste avec mes vibrations qu'ils rajoutaient encore à l'émotion.
Je sais qu'autour, c'était Paris, la nuit. C'est presque toujours beau, Paris la nuit. Pourtant si je devais y retourner, à cet endroit, j'aurais peine à le retrouver seule. A moins que l'empreinte de toi, de moi, de nous, ne m'appelle si fort et ne guide mes pas ?
On y a passé, donc, un long moment, à cet endroit. Indifférents à tout ce qui pouvait être autour, je pense. Moi en tout cas. A part toi, et parfois la musique, donc, qui se tissait à nos souffles, à mes battements de coeur.
J'y repense souvent, à ce moment, et c'est comme un long et lent frisson qui me parcourt.
Mais du décor, du chemin, je ne vois que toi, en gros plan, toi et ce qu'il y avait à l'intérieur de moi.
Combien de gens sont passés au même endroit, depuis ?
Des milliers ?
Tu crois qu'il y en aura quelques uns pour sentir l'empreinte qu'on y a laissé ?
***
On attend. Il y a des centaines de personnes autour et on attend. Longtemps. Ca râle autour. Peut-être que nous aussi, on a râlé un peu.
Je peux bien le dire maintenant, si j'ai rouscaillé, c'était un mensonge.
Pourtant on ne peut pas imaginer beaucoup plus laid comme endroit, pour attendre longuement, sans savoir même combien de temps.
Il y a des hangars, c'est bitumé partout, la foule, devant, derrière. Relents de trop mangé et trop bu, parfois, dans les odeurs ou dans les mots.
Mais j'ai menti. J'aurais attendu toute la nuit, debout, dans ce lieu moche. Parce que les heures que nous venions de passer étaient si particulières.
Parce qu'au milieu de la foule, il y avait toi, et moi. Et quelque chose de très particulier qui ne porte pas de nom.
Alors on y était pas complètement indifférents, à cette foule. On a même dû discuter avec certains, rigoler avec d'autres, ça créé des liens, d'attendre, si nombreux, au même endroit, si laid.
Mais il y avait surtout toi, et moi. Et ce quelque chose de très particulier dont je ne savais pas s'il s'arrêterait une fois l'attente finie.
Alors j'ai oublié à quel point c'était moche, autour. Je n'ai pas le moindre souvenir de ce qu'on a dit à ceux de devant, de derrière. Mais l'empreinte de toi contre moi, elle est toujours là.
****
Toute ressemblance avec des personnages et situations ayant existé.... ne regarde que moi :)))
Floh ? Eric ? Charlottine ? A vous ?!
Et pour le plaisir, Sir Paul McCartney.
Commentaires
Rue des Petits Carreaux.
Le restaurant rouge.
Des spaghetti à l'encre.
Un cahier de coloriage.
Nos regards qui se reconnaissent.
Et des bouffées d'évidence. Et l'intimité.
Les lieux cristallisent, mais l'émotion est en nous.
Et le meilleur est devant ;-)
Et hop je vais être la première ce matin... car le thème est bien trop... pas assez... bien évidemment... enfin voilà...
Très joli en tout cas. J'ai lu avec la voix de Auteuil dans la tête tes deux petits essais. Peut être parce que l'autre jour j'ai regardé Je l'Aimais... et que ça réveille quelques souvenirs... une ambiance un peu similaire !
Vive les beaux et grands sentiments !!
Ah mince !! Je me suis faite devancée... et pas par n'importe qui. Le prénom m'a quelque peu pfiou bam boum en le voyant juste au dessus de mon commentaire... comme de par hasard !!! Certaines coïncidences parfois sont troublantes. (mais c'est private feeling avec Anne qui comprendra...)
Hooo, même Leeloolène commente, c'est dire ;)
Ayé, c'est chez moi aussi avec un peu de retard, mais je tenais à te laisser la primeure!
Je les aime, tes instantanés ;-)
Des bises :kiss
Eric, tu sais, il y a des fois, je pense à un moment qui ressemble fort à ce que tu racontes, et ça me donne un grand sourire du genre "la vie est belle puisque ça existe". Je t'embrasse fort. :kiss
Leeloolène, ah ben oui, vive eux ! Et quoi ? Tu ne connais pas encore Eric (celui ci ??). File chez lui, fille de toubib, tu y trouveras de quoi te faire plaisir !
(Je ricane sur la voix d'Auteuil. Mais finalement oui, ça va).
Floh, je t'écris longuement mais d'abord faut que j'avale un demi litre de café, d'accord ? Bisous doux. :kiss
J'ai toujours su que ce serait la dernière fois que je le verrais.
Il portait un habituel jean et un tee-shirt blanc. Il me tournait le dos. Ne m'a pas regardée. A aucun moment quand je me suis dirigée vers l'ascenseur. La lumière de la grande salle était jaune, éblouissante. Je suis montée dans la cabine, les portes se sont refermées ...
Jamais je ne l'ai revu.
Cet endroit existe encore. Le bâtiment est coincé entre deux bretelles d'autoroute. Un jour il sera détruit. Nécessairement.
Mais pas ce que j'y ai vécu. Ce passage à l'âge adulte et cet immense chagrin.
Madeleine, je ressens l'immense peine, et et les battements de coeur. Merci pour ce texte. Et ce sont ces moments qui font qu'on est nous, non ? Capables du meilleur pour des battements de coeur, il me semble.
Une bien jolie empreinte... mémoire de vie... mémoire de toi...
Merci Gilsoub. Mémoire partagée, aussi. La meilleure.
Je crois que ce qui m'impressionne dans les récits, c'est que chacun d'entre nous a cette conscience absolue que le moment restera important, et gravé dans notre mémoire. Je ne sais pas, c'est peut-être idiot, mais ça continue de m'épater :-)
Moi aussi, Floh, moi aussi. Mais c'est de la bonne came, ça, non ?
(Y a autre chose qui m'épate, par ailleurs, mais si tu as lu ton mail, tu sais !!! LOL ) :kiss
Du coup je t'ai piqué ton idée ;-)
T'as bien fait, Gilsoub, elle est belle ton empreinte.
:kiss
Un quai de gare, un train qui s'en va, deux regards qui s'accrochent l'un à l'autre jusqu'au moment ultime. Et la conscience aigue qu'un bout de nous est dans cet instant, dans ce lieu, dans ce regard, à jamais.
Merci pour ces jolis souvenirs.
Merci pour ce joli blog qui me réjouit chaque jour.
Merci à vous, ou toi (?) Lyly. Un blog où vous, te (??) lire ? Cette empreinte me donne envie...
Désolée Anne, mais je ne suis pour l'heure qu'une lectrice anonyme (et néanmoins assidue). Parfois tentée par l'écriture, certes, mais sur des sujets trop intimes ou trop polémiques pour me convaincre de le faire ;-)
Je ne manquerais pas de te faire signe, si d'aventure je trouvais le ton juste...
Merci pour ta prose et merci de nous faire partager de si belles choses.
Pas de soucis, Lyly ! Et merci merci encore.
Voilà, je suis rentrée chez moi depuis 3 jours, à peu près rassurée sur l'état de santé de Fils Aîné , et je peux enfin rebondir sur un thème qui m'a touchée , c'est là.
Mon blog n'est pas très au point ; j'ai eu quelques soucis dans l'installation, et une forme de négligence à poursuivre ... Mais ceci est une autre histoire !
Merci charlottine d'être revenue dessus :-k
J'ai aimé. Je vais te laisser un mot là-bas chez toi pour te dire.