La maman de T. (la grande copine de Cro-Mi) et A. (la petite sœur, donc), a dû trouver du travail ou changer d'horaires, puisque désormais et depuis quelques semaines, nous déposons nos filles approximativement à la même heure matinale au centre de loisirs.

Il arrive même que la voyant sortir, visiblement pressée, j'embarque ses deux petites avec la mienne pour déposer toute cette joyeuse troupe (quelques pas à faire, elles habitent l'immeuble le plus près de l'entrée de l'école).

T. est une petite grande fille affectueuse, elle adore, quand on se voit, quand elle vient parfois jouer à la maison, me faire des gros câlins. Mais ça n'est rien à côté de A., sa cadette d'à peine plus d'un an (leur mère est une héroïne, que les choses soient dites), que j'appelle "Petit Taureau Gluant".

C'est simple : quand elle me voit, elle se met à courir et se jette contre moi au point de m'en couper le souffle. Là elle me fait en général une série de bisous propres à me casser un os, ou même plusieurs.

Au centre, c'est contagieux. Quand les enfants me voient embrasser la mienne, puis T. et A., et puis les jumelles d'en bas de chez nous, je me retrouve régulièrement avec une file d'attente de mômes encore fraîchement bariolés de rêves ou de confiture du goûter pour venir chercher leur bisou, une caresse sur la tête, un câlin.

Les animateurs se marrent et me demandent si je veux venir bosser avec eux (et pourquoi pas ?!).

En attendant, j'adore ça, être submergée par une foule de p'tis mioches qui réclament des bisous. Je me sens un peu comme la dame qui vivait dans une chaussure, vous voyez ?

Avant-hier : summum. Dans la cour, fin d'après-midi, je viens récupérer Cro-Mi, A. se jette sur moi et s'agrippe façon koala. Me plante un bisou sur la pommette dont mon oreille résonne encore. Et me dit dans un grand rire affectueux : je t'aime.

Oué, hein.

Et Cro-Mi, de me demander pourquoi je lui refaisais un bisou après tous les autres avant de partir. "Parce que ma chérie, toi tu es ma fille, alors je garde l'empreinte de ton bisou sur moi toute la journée avant de te retrouver". Fière comme un bar tabac. Du coup elle me la ressort régulièrement !

(Mais parfois je m'attriste. Il semble que culturellement, pour nombre de famille de ces petits, les démonstrations d'affection en public ne se fassent pas. Peu de parents pour les embrasser, les serrer dans les bras le matin... et j'ai l'impression que par contraste, ils en sont parfois un peu tristes, ces petits...).