Il est des cadeaux qu'on achète pas.

Des choses dont on a envie et dont on se demande si, finalement, ça existe "pour de vrai".

Mais qui n'ont ni prix ni coût, de toute façon. Ce ne se trouve pas en magasin.

Et puis un jour, on tombe sur quelque chose qui semblerait ressembler à cette envie qu'on porte de puis longtemps. Enfin plutôt, on dresse l'oreille, intrigué, et peu à peu on se dit que ça ressemble de près, oui. On s'interroge, on n'ose y croire. Il y a eu tant d'espoirs déçus, tant de blessures... On se dit que sans doute, c'est pas sérieux ni raisonnable d'envisager que... Et puis qu'on ne saurait pas. Ou qu'on est pas fait pour ça, sans doute. C'est pour les autres...

Mais on y songe et la pensée s'insinue. On tourne autour, on pense, on se tâte, on se trouve des freins, et des pas vraiment bonnes raisons de les utiliser...

On se rend compte qu'à un moment, ça occupe un peu plus de place dans nos pensées que ce qu'on aurait imaginé.

Mais on se dit, comme d'un objet posé sur l'étagère : trop haut pour moi. Sans avoir vraiment envie de se détourner. Mais sans vouloir trop espérer.

Et puis un jour, sans que ce jour n'ait, alors, aucune spécificité particulière dans notre calendrier intérieur, on l'approche de près.

Et on se hausse sur la pointe des pieds, pour voir. Si, quand même...

Et parfois, surprise, oui, le cadeau est à notre portée.

S'avère même plus beau que ce qu'on en entrevoyait, jusqu'alors.

Alors la seule chose à faire, c'est dire : merci la vie.