Il y a ce "tunnel" de quelques jours, à la fin novembre, début décembre.

Le temps passe, c'est un peu moins difficile à vivre.

C'est fou comme je suis à côté de la plaque, niveau dates, mais je "sais" épidermiquement aux moments qui m'ont marquée en triste qu'on y est. L'année d'après, dix ans après, près de vingt ans après...

Vous me connaissez. Rares sont les moments où je mets des mots sur les choses les plus douloureuses. Ce sont des choses qui se ressentent de l'intérieur, qui seraient tellement vaines à décrire. Et puis... ça serait comme poser le doigt sur quelque chose de tellement fragile que ça pourrait casser tout l'édifice.

Alors à la place, je polis les petits cailloux que j'entends semer sur le chemin de ma vie.

Je les cherche, je les traque. Je les fais briller. Je les dispose à ma convenance, qui parfois change.

Mais personne n'a la capacité d'abstraction à ce point, bien sûr. Alors j'ai savouré aussi qu'à chaque moment où je me sentais down, ces jours-ci, j'ai reçu un mot d'humain plein de vie. Des amies qui assurent la correspondance quotidienne pleine de rires, de celles qui par trois mots m'annoncent que mes "tubes pour enfants" ont agrémenté leur quotidien. Papa, Maman, loin mais pas trop. Vous tous, ici, vos petites étincelles de doux dingues. Une amie de Cro-Mi, pas croisée depuis longtemps, qui me saute dessus au centre pour un bisou du matin. Des pépites.

Et ça passera. Ca sera la fin du tunnel. Le moment où ce seront les doux souvenirs qui prendront le dessus plutôt que celui du moment où j'ai appris la nouvelle. Où quelqu'un a dû surmonter sa propre peine pour m'en faire. Où la vie prend finalement tout son sens : ça dure ce que ça dure, et un jour, tout s'arrête.

Qu'elle nous dure longue et belle encore, vous tous qui êtes mes étincelles de vie.