J'ai reçu hier après-midi un e-mail qui m'informe qu' u-blog, la plate forme de blogs gratuits sur laquelle j'ai démarré cet exercice addictif allait fermer. Définitivement.
Bien sûr cette annonce était inéluctable, bien sûr qu'elle planait depuis le rachat de cette plate forme par Celui-Dont-Je-N'ai-Pas-Envie-d'Ecrire-Le-Nom, le lancement de blogs payants (très chers), tout ça.
Bien sûr j'avais depuis tourné la page des solutions toutes faites pour passer sur un hébergement "à moi", avec un nom de domaine et ce formidable Dotclear que j'aime tant.
N'empêche que j'ai un pincement au coeur. Parce que de ses débuts restent des souvenirs fantastiques d'explorateurs d'un monde nouveau, des rencontres, virtuelles, certaines devenues en chair et en os.
Je pense à Racontars, à Bobblebidibul, à Heidi, à 2u, à Anastomoses, à Buch, à Aurora, à Junko, au Klodd, à Kylie, à Missy'V, à Lalune, à Toxic Tears. Certains n'exercent plus, d'autres ont changé d'identité, d'adresses (héhé, grand jeu concours, retrouvez-leurs nouveaux pseudos !).
Je pense à cette fantastique énergie déployée par certains au moment du rachat d'u-blog, inquiets du devenir de "leur" u-blog.
Je pense à Stéphane Le Sollliec, à tout ce boulot qu'il a fait et qui a permis les échanges, les coups de gueule et les coups de coeur (bien plus nombreux).
Je pense à ce que c'était de bloguer en 2003 et ce que c'est maintenant.
J'ai un pincement au coeur de me dire que tous ces billets, ces commentaires, seront, s'ils sont sauvegardés, sortis de leur "berceau", ou alors disparus corps et âmes (au moins comme ça je ne serais pas la seule à pleurer sur mes archives supprimées d'un coup de touche suppr inconsidéré !).
Pourtant de tous ces gens, beaucoup sont encore là, à un clic de souris, à un texto, à un mail, à quelques stations de métro. On se parle souvent, on se voit, on s'apprécie d'autant qu'on se connait pour de vrai, maintenant, ou bien qu'on est liés par toutes ces années traversées ensemble.
C'est un peu comme fermer la porte de la maison de son enfance et savoir qu'on y reviendra jamais, parce qu'elle aura été détruite. Ca n'est pas très grave, la nostalgie. Ca passe.
Mais voilà, j'avais envie de marquer ce moment de mélancolie par un billet, me dire que je suis heureuse de tout ce que ces quelques lettres, ublog, ont fait entrer dans ma vie. Et que je suis attristée de sa fin, mais ravie que l'aventure ne s'arrête pas pour autant.
Et puis aussi, note pour plus tard, la prochaine fois que je vais à Paris-Carnet, si Stéphane y est, oser aller le remercier de vive voix pour tout ce qu'il a rendu possible à lui tout seul.