LE MECHANT DOUTE
Par Chiboum le mercredi 13 avril 2005, 08:18 - Si on refaisait le monde ? - Lien permanent
Ca vous est déjà arrivé, vous, d'être en pleine crise de doute professionnel.
Du genre à aimer votre métier mais vous dire que, quand même, vous participez à quelque chose que vous réprouvez ou que vous n'approuvez pas complètement, moralement ?
Que vous seriez mieux à vous occuper de quelque chose de plus... fondamental pour l'humanité ?
Commentaires
Wah, drôlement matinale, Anne, aujourd'hui.
En ce qui me concerne, je n'ai pas de complexe de "réprobation morale" puisque mon métier consiste à traduire des livres. Mais ce n'est pas "fondamental pour l'humanité" et j'aimerais bien, évidemment, faire pour l'Autre plus que des petits actes ponctuels.
J'essaie, au moins, de faire tout ce que je peux pour que mes enfants soient ouverts aux autres et aux mondes qui ne sont pas les leurs... (parfois, j'ai l'impression qu'ils y sont sensibles, mais parfois, je les trouve très égoïstes dans leur confort personnel, et ça me consterne).
Euh... bon, ben, ça ne va pas beaucoup faire avancer ta réflexion, mon bla-bla, hein !
Bonne journée, Chibanne.
Mais si c'est utile ! Traduire des livres pour que plus de gens y aient accès, c'est beau comme métier !
Bonne journée toi aussi :-D
moi je fais un métier qui est moralement utile, mais que je réalise dans de mauvaises conditions avec un boss pas terrible (c'est la version soft) et des directives d'état toutes pourrites ! (c'est la version soft aussi)
Oui, c'est vrai, vu comme ça, c'est limite pire... tiens, tu fais quoi le 4 juin, toi, pendant que t'es dans les parages ?
Je crois que cette question est une question qui nous taraude régulièrement..
J'ai été tres associative durant des longues longeus années dans la cité où j'habitais en région parisienne, toujours dans le créneau qui me touche, les enfants, leur bonheur et leur bien-être.. Très à l'écoute des autres aussi..
Depuis six ans.. hum... J'ai meme honte parfois, même si je sais que je suis toujours prête à aider mon prochain, je n'ai aucune vie associative..
Mais je sais que tous ceux qui me connaissent savent qu'ils peuvent compter sur moi..
Et c'est bien..
Et après tout, je me dis que ce n'est pas plus mal de commencer par ce qui nous entoure..
A vrai dire, cote boulot, je suis rarement restée queqlue part quand cela ne m'intéressait plus ou qu'en j'en réprouvais certains aspects....Oui j'ai eu cette chance de pouvoir le faire...
En tant qu'assmat, j'essaie d'aider mon prochain.. Car je garderais en prioroité les enfants des familles ayant des horaires à la mord moi le noeud, des horaires décalés, et travaillant également le week-end..
A mon petit niveau, je pense que je fais avancer..les choses..
Est-ce que c'est fondamental pour l'humanité.. ? Je ne sais pas..
Mais peut être suis-je aussi à côté de la plaque..
;-)
OZ
jujuly > Oh le métier rêvé d'Anne, être payer à lire des livres ... (on doit te le dire plus que souvent) et Chibanne, je crois que c'est la première fois que je le dis ... pas mal du tout ! LOL
Anne > Ben alors ? Tu trouves ton métier moins rock n' roll tout à coup ? ... dans ces moments là, je relativise et je pense à ce type dans sa cabine à la station d'essence totalement automatique... voilà un métier qui craint à mort ... rien de pire que de s'ennuyer ...
Lalune > moi bien connaître ce que tu décris là ... ;-)
oui tous les jours - particulièrement depuis que je travaille dans un parti politique - mais je serre les dents en me disant que ce sera un bon palier pour après, pour quelque chose qui pourra servir à l'humanité (et pourtant la politique ne devrait-elle pas l'être?)
Oui, ça m'arrive aussi. Mais c'est quand même pas évident de concilier les 2, je veux dire job et humanitaire. Sauf si t'es toubib et que tu peux partir en mission... Ta note me rappelle une ancienne de moi, où je m'énervais de me sentir si inutile sur terre, chais pas si tu te souviens. Ce sont les comm' surtout qui méritaient l'attention...
Mais bon, entre regretter de ne pas pouvoir concilier job et humanitaire, et avoir des problèmes de conscience limite à réprouver ce que l'on fait, il y a un pas qui doit d'avantage ressembler à la prise de tête...
Bon courage alors.
Hello tout le monde, merci de vos réponses.
Oz : c'est exactement ça, en fait, tu es assmat et même si ton métier ne fait pas rêver dans les journaux pour riches, tu sers à quelque chose de fondamental, l'éducation des enfants.
L'Amoureux : je le trouve toujours aussi rock n'roll mais pour autant, je trouve que nouzôtres du marketing communication, on vend du vent à des gens qui n'en ont pas tant besoin que ça, et que voilà... même si certains diront que faire tourner l'économie d'un pays, c'est essentiel ;-)
nam-nam : de l'intéressant paradoxe qu'est devenu le monde politique (au sens : les "VIP" de la politique)... tu me diras, je ne sais pas du tout ce que ça donne en Suisse, je suis médisante, peut-être.
Véronique : je crois qu'il y a des tas de métiers qui sont plus "utiles" que les nôtres, comme celui de Oz, par exemple. Simplement, on vit dans une société qui valorise plus le fait de travailler dans le tertiaire que d'éduquer des enfants, pour ne prendre qu'un exemple.
Dans l'absolu, je ne sais pas si c'est bien ou si c'est mal, dans mes valeurs, c'est contrariant !
je pense que les politicards suisses sont super moins "VIP" que les français ... mais ce n'est pas une certitude.
Tout dépend du politicien en question et de l'actu.
Pour le moment au secrétariat général, 'on' est en plein dedans, et le pire c'est que je ne suis pas d'accord avec leurs convictions (mais pas le droit de le dire, suis qu'une admin)- comme quoi le paradoxe continue et perdure, dans beaucoup de domaines d'ailleurs.
Mais pour en revenir à l'utile ... faut-il leur faire un lavage de cerveau à ces hommes-cravattés?
Que ce soit vers l'humanitaire ou non, la question de ta vétitable utilité sur cette Terre taraude beaucoup de monde.
En gros, à quoi servons-nous ?
Et là, il se peut que l'on se dise, les bons jours, que nous appartenons à la survie de l'espèce et à l'évolution (que c'est suffisant), et les mauvais jours, que nous aurons rien fait de notre vie pour améliorer le quotidien de cette espèce justement.
Pour être totalement honnête, je pense que si on a un fond humaniste, on se pose tous ce genre de question au moins une fois dans sa vie ...
Combien de fois que je me suis dit, si seulement j'avais le courage de faire ce que je voudrais niveau professionnel, mais je suis trop responsable pour ça ... pour ne pas dire trop lâche ou trop calculateur sur les risques probables ...
nam-nam : merci pour cet aperçu de la vie politique suisse ! Et pour ta question, ma foi, je réserve ma réponse ;-)
Barnabé : en ce qui me concerne je suis persuadée que nous servons à perpétuer une espèce et que notre fonction est purement biologique ! Donc les états d'âme sont plutôt orientés sur "comment employer ce passage plutôt utilement".
L'Amoureux : mais ça ne veut pas dire changer pour faire n'importe quoi !!
C'est normal de se poser des questions sur son travail, son utilité ou ce que cela nous apporte à soi ou aux autres.
Combien de personnes font un travail seulement alimentaire ?? Tu as la chance de faire un travail qui te palit et c'est rare.
Moi, faut un jour que je me décide à passer le cap du "boulot alimentaire" (d'ailleurs j'ai commencé hier !!), mais il faut pour ça être capable de se remettre en question.
Bonne journée toi et merci pour ce que tu sais.. bizzz
Hello belle LMV !! Oui tu as raison, il me plait (et me palit aussi vu le peu de vacances ;-) )
Bon courage pour tes projets professionnels et padkoi !
Bizzossi
C'est simple. Cela m'arrive tout le temps...
beh je révise mon bac, la première épreuve est le 6...
:'(
Antony : c'est chiant, hein ?
Lalune : zut... bon ben on fera rallye et croisage de doigts alors ;-)
>> L'amoureux : tu as regardé le JT de TF1 toi ?? pour le pompiste dans une station automatique ??
>> Anne : Oui ça m'arrive souvent !! Surtout dans des périodes où il se passe des choses "graves" dans le monde et que je passe des journées entières à bosser sur des sujets assez "légers"... mais dans mon cas, j'essaye souvent de me dire que ce sont dans les moments les plus "noirs" (genre 11septembre, déclenchement de la guerre en Irak...) que les gens ont besoin de loisirs, de culture, de divertissements... alors j'agis, et je travaille encore plus dur, même si cela peut paraître futile face à des catastrophes pareilles.
Mais bon... tout ça s'applique à mon métier, peut être pas au tien !
Euh ... vous pouvez me dire comment vous réussissez à "suivre" tous les commentaires ???!!! il faut être connecté H24 ici, pour suivre !!!! Pire qu'un tchat !!!
Oui, ça m'est arrivé tant et si souvent que j'ai parfois laissé le salaire sur place pour faire du bénévolat.
"Faut être dingue" disent mes parents... je comprends leur point de vue mais être payée pour faire de l'humanitaire, c'est un peu un non-sens, merci aux politiques d'ailleurs sur ce coup-là.
Tout travail est utile s'il est fait consciencieusement et participe à "aider" les autres ;-)
Ché pas trop...
je pense faire un métier utile. Mais je n'en suis pas sure.
Quand j'entends les vrais travailleurs, qu'ils soient col bleu ou col blanc, un prof c'est toujours en vacances, ça fout pas grand chose, ça réclame toujours plus, ça fait la gueule, la grève, la grimace, ça coûte en impôts, etc.
Donc du coup, je ne sais pas si c'est si utile que ça...
;-)
Leeloolène : nan il l'a fait !! Je comprends bien ce que tu dis de ton métier, je crois que je suis d'accord.
Et non, pas H24, mais jamais très loin, juste quelques clics !
Missy'V : je crois qu'il n'y a qu'en étant fou qu'on s'en sort à peu près, non ?
Heïdi : je crois bien qu'il est utile ! Mais j'insiste sur le fait que du devrais laisser tomber les contrôles :-D
Heidy : mais si e plus d'enseigner tu alimentes les conversations de comptoir : très utile !
mouarf Hémiole !
J?avais choisi mon métier parce que, tout en étant de base scientifique, il avait un rôle social. J?ai changé de voie pour être plus disponible pour élever mes enfants. J?ai complètement perdu en route le côté social pour ne conserver que le scientifique, je ne le regrette pas car je pense que mes filles ont bénéficié de ma présence, cependant, maintenant qu?elles ont moins besoin de moi, je me pose des questions sur mon orientation professionnelle, et il me paraît difficile de revenir à mon premier choix?
swahili : j'ai l'impression que les phases de doute, d'hésitation et de questionnements se répètent au long d'une vie... en tout cas, bon courage pour ces réflexions...
c'est chiant oui, et en même temps sa revele l'ame des gens lorsque c'est ecrit sur un blog... Les ames bonnes, moi j'aime.
On doute, ouf !
Les gens trop sûrs d'une vérité, d'un bon chemin, des bonnes façons me font peur. Est-ce qu'on peut encore avancer persuadé de posséder les bonnes réponses ? un peu de doxa par-ci, de "à quoi bon" par-là, on aura finalement cent ans et pas l'ombre d'un doute.
On devrait pas s'arrêter de chercher, de tatônner, de s'élancer, de tomber, de se relever, de douter, de recommencer, et encore, et c'est bien, on est vivant !
Moi je cherche tous les jours ce que je pourrais être demain... mais je vais pas squatter ton blog Anne... ;-)
Tu doutes donc tu es...
Et pour Swahili : it's never too late to be what you might have been ;-)
Pour tout le monde (et pour moi aussi) du courage, de la patience et de la douceur pour les doutes au coeur.
Anne et Nathalie : merci pour vos encouragements :-)
Qu'est ce que l'humanité? les autres, les lointains, toi, moi ?
Je fais du théâtre, je l'enseigne, futile, volatile, pourtant peut être que des fois je fais du bien a mes élèves... Alors ...
Et py j'adore ce que je fais et quand je suis contente de moi, je donne mieux a mes enfants, mon amour, mes amis... alors ... Je me demande ou commence l'humanité...
Antony : ;-) une bise pour toi !
Nathalie : oui bien sûr ! Mais en même temps, quand tu vois des specimen qui n'ont pas l'ombre d'un doute, c'est deux fois plus agaçant !!
Swahili : padkoi m'dame
Aude : mais je trouve justement que ton métier est BEAUCOUP plus utile que le mien, qui n'est qu'un rouage accessoire dans une chaîne économique !
Ah, le blues du marketeur-communicateur ;)
Je l'ai un jour sur 2, j'étais même prête à me sauver si un célèbre groupe audiovisuel rachetait ma boîte pour vendre sa daube décérébrante sur internet, ce que certains collèques ne comprenaient pas...
Faudrait qu'on se monte un petit bizness où nos compétences serviraient à des choses utiles pour de vrai :)
Isadora : Ouais ! Avec plaisir ! Je propose une crèche qui ferait prépa Star Ac en même temps.
Hein quoi ? ENCORE la déformation professionnelle ??? :-D
oh la bonne idée :D
Oui je crois aussi ;-)
Allez zou les filles, on se met au boulot !
Je peux te dire que Assistante maternelle dans mon quartier, c'est hyper valorisé, et en monnaie sonnante et trébuchantes qui plus est. Elles sont tellement rares qu'elles choisissent leurs clients, leur métier et leurs horaires : journaliste ? non, pas d'horaires assez régulier, fonctionnaire ? Ah, je ne sais pas si je suis dans vos moyens, etc.
Sinn, pour la question initiale, non, je ne me la pose pas. J'ai une philosophie de la vie assez pratique : j'évite de me poser de grandes questions générales auxquelles je n'ai pas de réponse. La vie se chargent déjà assez bien de nous foutre le bourdon pour pas qu'on en rajoute.
Et si mon boulot n'a rien d'utile pour la société, il me nourrit, il nourrit ma famille sans trop m'ennuyer, et c'est tout ce que je lui demande. Et s'il faut vraiment être utile à quelque chose, on peut tout aussi bien l'être à l'extérieur, en donnant du plaisir aux gens en faisant vivre un blog chaleureux par exemple...
Racontars, je crois que c'est toi qui as raison, au fond !
Ma seule réponse à cette question est de changer souvent de travail, le temps de percevoir les aspects négatifs et on va voir ailleurs.
C'est ce qui s'est passé jusqu'à présent. Pas forcément toujours fait exprès d'ailleurs !
Fais gaffe ces questions là sont dangereuses et insolubles.. par essence. Moi je me la suis trop posée, et c'est comme ça que je suis devenue prof après avoir fait du pseudo journalisme pendant près de 10 ans.. je ne sais toujours pas lequel de ces deux métiers a le plus de sens.. aucun probablement ! en revanche je sais lequel est le plus physiquement fatigant.. ouarf ouarf.. Et je changerai probablement dans 3 ans encore. Cette fois je veux devenir jardinière. Et pouquoi pas ?
Très joli ton blog..
Et pourquoi pas ?
J'aime beaucoup ce commentaire, je file chez toi !