Ainsi donc, avec Benoît H. j'appris le coeur qui bat la chamade, les mains qui tremble, la peur du rejet et... le rejet.

Une sorte de Bridget Jones des cours maternelles.

Ceci dit, ça ne m'a pas beaucoup refroidie, je me souviens d'une longue série, de la fin de la primaire à la fin du lycée, de jeunes gens dont, pour quelque mois, je m'enbéguinais. Je crois que j'aimais être amoureuse. Alors je succombais facilement et passais l'année scolaire à collectionner d'infimes renseignements tels que la date d'anniversaire ou le numéro de téléphone de l'heureux élu. Que je n'utilisais jamais. Bien sûr, avec le recul, il m'est facile de dire que ça n'était pas des "grands amours", mais ils ont jalonné les années et occupé mes pensées presque aussi sûrement. Les amourettes aussi, ça compte !

Comme mes premières expériences m'avaient un peu refroidies, la plupart d'entre eux n'auraient jamais entendu de ma bouche le moindre aveu, bien sûr ! Mais n'étant pas d'une discrétion légendaire, il est fort possible qu'ils s'en soient douté (avant les redoutables années lycée où les copines bien intentionnées vont vous balancer et ricanent de vos déconvenues) de quelque chose. Ceci dit la vie est si drôlement faite que j'ai appris plus de dix ans plus tard que... mais c'est une autre histoire !

Je passais donc mes années scolaires perdues dans les rêves de mes béguins platoniques, jusqu'en classe de première environ, la fameuse année des 15 ans que je voyais comme une sorte de passeport pour l'amûûûûr.

Et franchement, si j'avais su ce qui allait suivre après quelques années où les histoires impossibles ont laissé la place à d'improbables petits copains qui faisaient hurler mes parents (j'en rigole encore), je ne sais pas si j'aurais été aussi impatiente d'atteindre le bel âge tant vanté des 20 ans...

Il faut dire qu'à ce jour, en dehors de mes parents, je ne connais pas tant de personnes qui soient capables de me voir débarquer en prenant ce qu'il y a à prendre et sans craindre l'ensevelissement sous quinze tonnes d'affection légèrement envahissante...

(Peut-être, un jour, je continue l'histoire. Mais ça n'est pas sûr, alors je vais partir en vacances pour y réfléchir un peu !).