Choisir c'est renoncer... voilà la phrase que j'ai probablement le plus entendue ces dernières semaines. Et renoncer, justement, c'est une des choses que je fais le moins bien.

Du coup, aussi loin que je me souvienne, les désirs contradictoires ont été mes premières frustrations.

Pas tant le fait qu'on ne puisse pas TOUT avoir. Je sais que pour avoir un énorme bateau et vivre dessus en faisant un tour du monde permanent, il faut beaucoup d'argent que je n'ai et n'aurais probablement jamais. Du coup l'impossible devient rêverie, fantasme improbable, on brode un peu dessus, pas trop. On s'y réfugie parfois. Pas trop longtemps.

C'est plutôt le choix entre deux choses possibles et contradictoires qui me frustre. Ne pas pouvoir être ici et là en même temps. Ne pas pouvoir vivre deux choses simultanément. Surtout pour peu que les deux choses n'aillent pas bien ensemble. Du coup rester sur cette sensation du "je ne saurais jamais ce qui se serait passé si...".

J'ai toujours fini par les faire, les choix, finalement. J'en connais d'autres qui sont restés bras ballants à la croisée des chemins et qui des années après y sont toujours (alors même que parfois les chemins possibles se sont effacés). J'en connais d'autres qui se maudissent jour après jour d'avoir fait un choix et pas l'autre. Et se pourrissent ainsi la vie qu'ils ont choisie.

Et j'ai aussi toujours essayé, un fois qu'ils étaient faits, de ne pas les regretter, d'aller vers le positif et non vers le regret.

Parfois, pour des raisons diverses, il faut inventer une autre manière de vivre ses envies, en tout cas certaines d'entre elles. Sortir des schémas classiques. L'assumer. Ca n'est pas non plus un chemin facile. En même temps j'écris ça en en étant pleinement convaincue, mais en sachant pertinemment que c'est une façon de ne pas renoncer... pas tout de suite...

Tout ça pour dire que si vous voulez me faire taire, vous n'avez qu'à me demander de choisir. Entre un banana split et deux kilos en moins, par exemple ;-)