Si marcher dans une déjection canine du pied gauche porte bonheur, est-ce que voir la page droite de son livre maculée d'une abondante et verdâtre crotte de pigeon est de bon augure, quand on attend quelqu'un qu'on rencontre pour la première fois ?

Si j'en crois ce que j'ai vu hier, oui, trois fois oui.

Ca n'est pas simple de rencontrer une personne qu'on lit et qui vous lit depuis un an et demi. Surtout quand on a pas hésité à se montrer réciproquement des aspects de nos caractères les plus... les moins... enfin vous voyez, quoi !

C'était très bien. Heureusement que mon amoureux était là, parce que j'étais toute intimidée (ben oui ça m'arrive !). Mais je suis ravie d'être la deuxième blogueuse "en vrai" sur la liste de Barnabé.

Ca me fait rire quand j'entends L'Amoureux parler des blogueurs qu'on a rencontrés, comme si c'était un signe particulier en soi, comme si le dénominateur commun était dans l'outil plus que dans la rencontre ! "Quoi, encore des blogueurs ?"

Je vais vous dire.

Quand j'ai commencé, en août 2003, je ne croyais qu'en l'anonymat le plus total. Pas de notes trop trop personnelles, pas le moindre prénom qui filtre, pas de risque d'être identifiée. Et au bout de quelques mois, je ne savais plus quoi dire. J'ai tout effacé. Pour recommencer encore quelques mois plus tard. Mais recommencer différemment. En disant qui je suis, en écrivant ce que je pense, en n'ayant pas peur de vous.

Et c'est tellement mieux ainsi.

(on va dire que j'ai quelque chose contre Levallois, ce qui n'est pas faux, mais vu l'abondance de leur production, résolument, les pigeons levalloisiens sont beaucoup trop nourris. Gosses de riches, va !)