L'Amoureux s'est fait un copain presque dès notre arrivée dans la té-ci.

On ne sait pas trop d'où il sort, il a l'air jeune, désoeuvré, un peu voleur, je suppose.

Il est sauvage, mais quand on lui parle gentiment, il se laisse approcher, un peu.

Il est surtout d'un sans-gêne infini.

Pas plus tard que ce week-end, il était encore planté au milieu de la rue (bon, c'est une allée à sens unique, mais tout de même), complètement indifférent aux imprécations et autres klaxons des automobilistes par sa halte arrêtés.

Il faut dire qu'il faisait quelque chose d'essentiel.

Sa toilette.

Je n'ai d'ailleurs pas pensé à vérifier si oui ou non il annonçait la pluie en passant la patte derrière son oreille.

Car le copain de L'Amoureux, c'est une sorte de mini O'Malley tigré, le vagabond des Fossés-Jean. J'ai beau expliquer à mon cher et tendre qu'entre les souris, les vers de terre et les poubelles, ce bon matou ne semblait manquer de rien et que les chaudières des immeubles lui seraient sans doute de douillets endroits où dormir une fois le froid venu, rien à faire, L'Amoureux tous les matins ou presque s'attendrit et regrette les allergies qui l'empêchent d'adopter le quadrupède.

Je pense que la rencontre entre le chat errant et ses canapés neufs finiraient par le convaincre, mais bon...