Flash back.

Février dernier, deuxième échographie.

Un certain nombre de copines m'avaient dit que si je ne voulais pas savoir si le bébé était une fille ou un garçon, il fallait vraiment insister lourdement parce que sinon les échographes avaient tendance à lâcher le morceau un peu trop facilement.

Mais moi je voulais savoir ! Ca me semblait important, pour faire connaissance avec le bébé qui était en train d'occuper mon intérieur, d'être au courant du début de son identité.

L'échographie se passe, et la tête alouette, et les tibias poils aux bras. Tout va bien. Mais le monsieur barbu et pas très aimable ne dit rien du tout...

Heureusement, en fin de visite guidée de notre bébé, L'Amoureux demande "est-ce que vous avez pu voir ce que c'est ?"

Et le barbu de lui répondre "oui oui, j'ai très bien vu, mais tant que la maman ne demande pas, je ne dis rien".

Et là le cri du coeur jaillit de mes cordes vocales ! "Ah sisisi ! Je veux savoir !"

"Vous avez une petite fille", nous a-t-il enfin révélé.

Grâces soient rendues à L'Amoureux, j'étais tellement dans un état bizarre que s'il n'avait rien dit, je crois que je n'aurais pas osé demandé... toujours la peur de déranger, hein, on ne se refait pas...

Mais à partir du moment où il a prononcé cette phrase, c'était une explosion de joie à l'intérieur de moi. Je croyais que ça m'était égal, mais ce jour là à cette minute là, j'ai su que j'espérais que ça serait une fille.

Allez savoir pourquoi, du reste, je ne suis pas particulièrement portée sur le côté "girlie" de la chose, j'ai bien peur de lui transmettre une vision de la féminité qui ne serait pas forcément la plus facile ou confortable (mais je me surveille, hein !).

Pourtant c'était évident, essentiel que j'espérais une fille.

Allez comprendre...

Et puis en plus celle qu'on a fabriqué est absolument parfaite, alors la vie fait parfois très bien les choses...




(Et sinon rien à voir, mais parce que la vie fait parfois aussi très très mal les choses...)

Contribuer à la meilleure dignité des personnes séropositives est un lourd combat tant cette dignité est aujourd'hui affectée par la chape de silence qui pèse sur les personnes touchées par ce virus. Depuis toujours, il est établi que pour lutter contre l'épidémie il faut répondre aux préoccupations immédiates d'accès à la prévention et aux soins, mais aussi dénoncer les conditions de société rendant les personnes plus vulnérables face au VIH/sida et les influer.

Nous vivons une " VIH-phobie " ou une " sidaphobie " dans notre intimité affective, dans notre sexualité, dans notre intimité familiale, au travail ou avec certains soignants. Souvent, il est invivable de vivre seul avec le VIH. Souvent, il est insupportable de porter seul son VIH. Alors, si nous souhaitons le dire, nous devons le dire sans crainte d'un jugement, d'une exclusion, et sans honte ni culpabilité. Si nous ne voulons pas le dire, nous devons pouvoir décider de ne pas le dire et ne pas être contraints de le faire.

Pour des raisons personnelles, c'est un sujet qui me touche, comme des milliers de personnes... hélas. Quand mon oncle est mort, il y a 14 ans, le SIDA était une maladie honteuse. Pour lui, pour tous les malades, je voudrais qu'elle soit plus légère à porter, en attendant, le plus vite possible, le moment où elle ne sera plus une fatalité...

Le site d'Aides