Il y a ces moments où on se sent appartenir à un événement historique.

Quand je suis née, le Mur existait déjà.

Quand j'ai commencé à apprendre l'allemand, en sixième, c'était pour éviter le moindre risque de "tomber" dans l'une des classes de maman, enseignante en anglais dans mon collège.

Mon grand-père, maquisard et résistant, m'avait lancé furieux, et je crois bien que c'est la seule fois de sa vie qu'il l'a été contre moi : "J'apprendrais l'allemand quand ça sera une langue morte !". (Oui, la nuance, c'est de famille, chez nous).

Alors les cours d'histoire et d'allemand m'avaient appris les raisons d'être de ce mur, les deux Allemagne.

J'avais 14 ans quand le Mur est tombé.

Mes souvenirs de ce grand moment : la liesse des allemands, un peu ébahis. Et le violoncelle de Rostropovitch pour accompagner l'événement.

Mstislav Rostropovitch est mort aujourd'hui. J'en suis triste pour la musique, et pour l'humanité.