AU PIED DU MUR
Par Chiboum le vendredi 27 avril 2007, 14:41 - All about Chiboum - Lien permanent
Il y a ces moments où on se sent appartenir à un événement historique.
Quand je suis née, le Mur existait déjà.
Quand j'ai commencé à apprendre l'allemand, en sixième, c'était pour éviter le moindre risque de "tomber" dans l'une des classes de maman, enseignante en anglais dans mon collège.
Mon grand-père, maquisard et résistant, m'avait lancé furieux, et je crois bien que c'est la seule fois de sa vie qu'il l'a été contre moi : "J'apprendrais l'allemand quand ça sera une langue morte !". (Oui, la nuance, c'est de famille, chez nous).
Alors les cours d'histoire et d'allemand m'avaient appris les raisons d'être de ce mur, les deux Allemagne.
J'avais 14 ans quand le Mur est tombé.
Mes souvenirs de ce grand moment : la liesse des allemands, un peu ébahis. Et le violoncelle de Rostropovitch pour accompagner l'événement.
Mstislav Rostropovitch est mort aujourd'hui. J'en suis triste pour la musique, et pour l'humanité.
Commentaires
Des images resteront toujours de ces instants là ...
J'ai la chair de poule et les larmes aux yeux rien qu'à y repenser, Madeleine...
Je m'en souviens pas beaucoup de ce jour la. Je me rappelle surtout de ceux qui étaient autour de moi ce jour la. Leurs visages devant la télé qu'on avait été voir chez un ami! Le silence des bouches qui ne savent plus quoi dire. La musique solennelle. Et moi qui demandais pourquoi les gens n'avaient pas pensé à faire simplement des portes dans le mur! J'avais 7 ans à l'époque ...
Bonnes vacances !
Pincement au coeur moi aussi... J'ai lu je ne sais plus où que le violoncelle est un des instruments qui se rapproche le plus de la voix humaine, la sienne nous manquera.
Raphaëlle, je racontais ce moment à ma collègue (elle a 25 ans) qui me disait ne pas s'en souvenir... bien qu'elle me traite de vieille croulante, je ne regrette pas d'en avoir un souvenir "à moi", de ce jour là.
Anna, oui c'est vrai, ça me parle ce que tu dis sur le violoncelle et la voix humaine...
Rostropovitch s'en va, et les dirigeants de Pologne construisent un nouveau Mur à l'intérieur de leur pays. Il est des hommes qui ne comprendront jamais les leçons de l'Histoire. :-(
J'ai ressenti la même chose en entendant la nouvelle hier. Ca fait gros coeur.
Sambucucciu, ils ne les comprennent pas, et quand ils les comprennent, ils les oublient en un rien de temps, désespérant...
fredoche, gros coeur, comme tu dis...
Moi aussi, le coeur peiné... Merci pour ton billet Anne.
Je me souviens aussi très bien de ce jour-là...
Je t'en prie, Fauvette...
Véro, je racontais ça à une petite collègue qui doit avoir 25 ans, elle n'en a pas de souvenir... j'ai trouvé ça triste pour elle...
__Bonsoir ANNE
Mais la vie est ainsi faite.L'important c'est qu'il a laissé des trace et marqué son époque par son oeuvre. Doi-je dire que les seules choses de l'esprit qui restent....?__ Amitiés Mohamed du MAROC
Tu ne me connais pas, hein, mais je n'ai jamais pu retenir mes cours d'allemand (quelques mois) et je n'ai jamais écouté du Rostropovitch T-T
Mon frangin était par contre fasciné par la vie de Berlin de chaque côté du mur…
Ah, le 9 novembre 1989, je ne risque pas d'oublier... C'était le jour de mes dix ans, et je me souviens du journal télévisé qui montrait les images du Mur le soir.
Tiens d'ailleurs c'est marrant, j'ai été voir La Vie des Autres il y a quelques jours, et Une jeunesse chinoise ce soir.
mon grand pere a été soldat prisonnier en allemangne de 1939 a 1944 : cela a été tres eprouvant mais autant le souvenir des camps etait terrible celui d'etre prisonier ouvrier dans les grandes fermes etait moins pire ; a 14 ans je lui ai dit pour mon voyage scolaire en allemagne , il m' a dit vas y c'est un beau pays , on ne peut pas en vouloir aux allemands de 1984 de ce qui s'est passé en 39 , vas y ma cherie , vas admirer la beauté d'un pays en paix , j' espere juste que ceux de l' est le comprendront aussi bientot : j' y ai passé un mois , j' ai adoré j'y suis retourné souvent depuis : en 89 grand pere m' telephoné et m' a dit tu vois ils ont compris : son reve etait d'y retourner librement , ils y sont passé lors d'un voyage en alsace ou je vivais à cette epoque
Mêmes souvenirs que toi (sauf que ma maman n'enseignait pas mais allemand en première langue quand même), et même tristesse. Je me souviens parfaitement du jour ou Rostropovitch a joué devant le mur. C'était très émouvant. Je revenais d'un séjour chez mon correspondant (j'étais si nul que mes parents m'exportaient en RFA deux fois par an...)
Je me souviens aussi parfaitement de ce jour, de cette émotion qui m'a tordu le ventre, de cette joie et de cette espérance folle et de cette image de ce monsieur, incroyable, jouant de son violoncelle devant le mur (à l'époque, je n'avais jamais entendu parler de Rostropovitch...). Et combien j'avais envié, jalousé follement ma classe parallèle, que leur professeur avait emmené, d'un jour à l'autre, en "voyage d'étude" à Berlin, afin de vivre et de participer à l'Histoire, avec un grand H. Depuis, pas mal de désenchantements, pas mal de chocs, devant ces murs que l'on reconstruit, que ce soit entre les USA et le Mexique, entre Israel et les Territoires palestiniens... mais je garde encore en moi la flamme, la joie et l'espoir de ce jour-là...et le souvenir de ces actes de partage magnifiques
Mohammed, oui sans doute les choses qui laissent des traces à l'âme persistantes sont les plus importantes. Merci de ton passage, en tout cas !
Hum hum, je crois que je t'ai reconnue, quand même Fazou ! Va, savoure ta chance, il y aura des rediffusions et tu pourras découvrir, alors !
Ali Baba, oui effectivement, amusant clin d'oeil cinéphile !
isabelle, tu as la chance d'avoir été élevée dans un climat de tolérance. Beaucoup de gens armés d'un bulletin de vote en ce moment semble n'avoir pas partagé ce privilège...
Chondre, il faudra que je raconte alors comment j'ai été privée d'un séjour en Allemagne. Ca va te faire rire, je suis sûre !
Nab, l'espoir d'un monde meilleur, demain, ou le jour d'après, c'est tout ce qu'il nous reste, sans doute.