Où la genèse du mot dans ma famille aussi loin qu'on m'ait raconté.

Les grands-parents de ma grand-mère maternelle se sont rencontrés à l'Ecole Normale et sont devenus instituteurs au fin fond de l'Auvergne. Ils n'ont pas eu une énorme descendance, alors à la place, pour occuper les longues soirées d'hiver, ils ont écrit un manuel scolaire qui a été présenté à l'Exposition Universelle de chais plus quand mais ça date. On est instituteur militant laïc et républicain ou on est pas, boudiou !

Mon arrière grand-père annotait en plusieurs langues tout ce qui lui tombait sous la main, la bibliothèque de la maison de mes parents est un témoignage encore fourni de cet amour des mots... et de leurs commentaires !

Ma grand-mère écrivait des bouquins sur l'origine des mots, des expressions. Elle avait un fort joli brin de plume, rigolo et enjoué, limpide et savant à la fois.

Mon papa n'écrit à ma connaissance rien d'autre que dans le registre professionnel, mais il le fait fort bien, et milite presque activement pour la défense du point-virgule.

Moi vous savez.

Cro-Mignonne fait ses premiers points de couleur soit sur une feuille, soit sur ce qui tombe sur la trajectoire de son crayon. Un peu tôt pour fonder de grands espoirs, mais elle aime déjà les livres (le goût, surtout). Notez, moi aussi, j'adorais mâcher du papier jusqu'à un âge nettement plus avancé que le sien.

Les mots, leur enchaînement, leur sonorité bien propre, les pouvoirs magiques qu'on leur attribue, le bien et le mal qu'ils nous font...

Et une histoire de famille qu'il est, quelle que soit la forme, doux et torture à la fois de perpétuer...