PRIORITES
Par Chiboum le vendredi 30 novembre 2007, 08:00 - Sur une idée de... - Lien permanent
(Sur une idée de Fauvette))
Drôle de métier que je fais qui procède par à-coups. Deux jours très calmes et d'un coup, une pile de papiers s'abattent sur mon bureau, un tsunami de mails envahissent la messagerie, le téléphone n'en peux plus de sonner. C'est urgent ! C'est pour hier ! C'est prioritaire !
J'ai la chance de travailler vite, c'est donc rare que je ne puisse répondre à la demande. Pourtant parfois, il faut temporiser. Soit parce que "ça" N'EST PAS prioritaire, soit parce qu'il faut hiérarchiser au mieux, ou au moins mal. J'assume mon rôle d'arbitre des priorités. Je dois être très bonne actrice parce que quand je prends mon air austère et convaincu, en général, on approuve, et même on me fout la paix. Une heure ou deux, avant que de nouvelles priorités ne prennent le pas sur les précédentes.
Le soir venu. Aller chercher Cro-Mignonne, c'est la priorité. Passer du temps avec elle, surtout quand la route a été plus longue que prévue et la partie "jeux" réduite d'autant, c'est la priorité. Puis lui donner à manger. L'Amoureux prend le relais pour le bain, la toilette, ouf, je souffle quelques minutes avant d'aller procéder au rituel du coucher. Prioritaire sur toute autre chose au monde. Puis passer du temps tous les deux, c'est la priorité.
Dormir, c'est prioritaire plutôt que de regarder le bon film qui passe tard ou finir ce bouquin passionnant. Trop besoin de sommeil pour être abordable. Se lever aux premiers tintements du réveil. En théorie, me préparer c'est la priorité. Mais je remplis le sac de Cro-Mignonne, je vais lui faire le câlin du lever. Mais je l'assois à côté de moi pour qu'elle mange un morceau de ma tartine, mais je joue avec elle à "on se brosse les dents". Pas très prioritaires au regard de mes départs retardés du matin, mais essentiel pour moi, pour elle aussi, je crois.
C'est reparti pour un tour.
Le week-end, la priorité c'est de faire les courses, avoir un peu à manger. Et puis souvent, L'Amoureux considérant que le ménage est une priorité, je me lance dans le repassage pour faire bon poids. Tant de gens à voir, se reposer aussi, tant d'expos, de musées en instance de visite à cause d'autres priorités. Le temps de rien ou de trop peu, en général.
J'ai parfois l'impression que tout est prioritaire dans ma vie. Qu'on a supprimé l'essentiel du superflu parce que déjà, l'obligatoire et prioritaire prend une place énorme.
Quand j'ai perdu de vue mon "je" dans toutes ces priorités, je sais qu'il est temps d'une pause, d'une sortie en célib', d'une heure volée à la famille, au couple, au bureau. Rares heures où je ne suis plus que "moi" et que c'est là ma priorité. Prendre des forces pour me jeter de nouveau dans le grand tourbillon.
Commentaires
C'est terrible la manière dont tu en parles. On a l'impression que c'est une sorte de spiral sans fin qui t'amène même à t'oublier parfois.
Tu sais qu'avant de penser aux autres, il faut d'abord penser à toi ? ^^
L'Amoureux, n'oublie pas que c'est aussi sur une thématique proposée ! Mais oui, c'est un peu vrai, parfois, regarde hier comme je suis partie avec la bave de maquillage de la veille sur la joue :-)
Il a raison L'amoureux, je sais que ce n'est pas facile pour une jeune maman travaillant à l'extérieur, mais c'est important de penser à soit aussi, ne serait-ce que parce-que le bien-être de ta fille dépend aussi de ton équilibre à toi J)
swahili, j'essaie, au moins un peu ! :-PP
Je me retrouve bien dans ce billet ! Et pourtant nous n'avons pas le même mode de vie, ta fille est encore un bébé, la mienne vit sa vie... Je souscris totalement à "Quand j'ai perdu mon "Je" dans toutes ces priorités, je sais qu'il est temps de faire une pause..."
Oui, mais il ne s'agit qu'un d'un temps, une période de la vie qu'il faut traverser, et qui se traverse à la course de toute façon. J'appelais cela la période des petites cases, où j'avais l'impression d'avoir 6 ou 7 vies en parallèle sans savoir s'il y en avait une à moi. C'est plus tranquille pour moi, les enfants sont grands, mais parfois je me dis que ce qui est le plus à moi, ce sont tous ces moments où je ne pensais être que pour "mes" autres.
Fauvette, souscrivons et ... prenons-nous vite une pause ensemble ! ^^
Moukmouk, j'ai par nature cette philosophie, juste parfois, il faut souffler pour se consacrer au mieux aux nôtres !
Anne, :) tu m'ENEEEEEEEEERVE à écrire aussi bien!!!! merci pour ce billet ^^
:( posté trop vite.... désolé pour la GROSSE faute :'(
oh beh la panne n'a pas duré bien longtemps ! j'aime le ton de ce billet ... ^^
Et bien ça se bouscule !
DIfficile de penser un peu à soi dans toute cette effervescence ! Bon week-end de décompression. (k)
Très bon billet Anne ! Ce qui ressort des "priorités", c'est que l'on y pense toujours en termes "d'immédiateté" : une priorité, c'est ce qu'on fait tout de suite, avant tout le reste.
Normal, ensuite, qu'à la lecture, tes lecteurs aient la sensation de bousculade, d'enchaînements sans fin.
Alors qu'au fond, on voudrait peut-être penser en termes de "valeurs essentielles" qui sont alors nos priorités dans la vie...
Du temps. C'est ce qui nous manque le plus. Du temps pour eux, du temps pour nous et c'est trop vrai :du temps pour dormir. Mais où est passé le temps Qui l'a volé?
Quand le temps vient à manquer c'est vrai qu'on raisonne en terme de "priorité". Ayant atteint la phase "submergée", je raisonne même plus en terme de priorité mais plutôt en mode "survie" et recentre vers l'essentiel. Au contact des blogueurs j'ai appris "la déculpabilisation". Tu sais tous ces trucs où on se met la pression pour les faire sinon "on est est (au choix) : une mauvaise mère/fille/collaboratrice/femme, etc... etc....
A remettre à plus tard un paquets de trucs ou à tout simplement ne plus les faire, je m'aperçois que finalement ça ne perturbe pas plus que ça les autres, ni moi (comme quoi lacher nos costumes de superwoman ça fait vachement de bien parfois)
Et raaaaaaaaaaaah une bonne nuit!
Eor, merci à toi !
Merci Marie.
AutchoZ, oui, heureusement, ils sont courts mais ils existent ceux-là...
Otir, j'aime beaucoup ton commentaire (comme souvent) qui apporte un éclairage différent, à moi en tout cas.
Phany, chais pas mais qu'on me le chope et je vais lui dire deux mots.
Vroumette, hé, en fait, ça fait un bien fou de déculpabiliser, non ?? (k)