Ce qu'ils m'ont révélé de moi (1)
Par Sacrip'Anne le mardi 28 juin 2011, 07:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Le premier homme vraiment important dans ma vie (hors de ceux qui me sont liés par la famille et mon pôpa en particulier), il m'a montré de moi quelque chose qui m'est encore essentiel.
La différence que je fais entre l'état amoureux, qui papillonne, qui nous fait fixer le téléphone d'un air béat et nous rend con comme des manches mais gais comme des pinsons. Et qui se nourrit autant de ce qu'on voit de l'autre (tout bien ! tout beau ! tout joli !) que de ce que l'autre nous renvoie de nous (tout bien ! tout beau ! tout joli !).
Et l'état d'amour qui ne mérite pas le nom d'état puisque, pour moi, une fois qu'on aime quelqu'un, on l'aime toujours, no matter what. Ce qui fait qu'on est profondément attaché à une personne, en dépit de tout, pour le meilleur et pour le pire.
Le premier "nécessite" une histoire d'amour, le second peut être fait d'histoires jamais vécues, ou un peu inabouties...
Etre amoureux(se), ça peut devenir "aimer", un jour. C'est pas obligé. Ce n'est pas toujours une fin en soi. Ca peut aussi s'arrêter et nous faire nous retourner en nous demandant ce qu'on pouvait bien lui trouver, à l'autre.
Aimer, c'est garder toute sa vie cette empreinte. Même si on ne se voit plus, qu'on se fâche, qu'on est loin, que l'autre est mort. C'est pour toujours avoir cette petite parcelle de soi qu'on a donnée à l'autre, et inversement.
Dans ma tête, en tout cas.
Ce premier des points cardinaux, appelons-le "Nord", vu que c'est par là qu'il vit (non, plus loin que chez les Chtis ! Dans un pays à langue improbable !), il m'a aussi donné son parfum que je porte toujours, une dose encore supplémentaire d'affinité pour l'humour dit "anglais", une aversion définitive pour le Long Island Ice Tea, la découverte de Copenhague et de quelques éléments de cuisine danoise, des souvenirs de rires et de discussions sans fin, une réputation de dangereuse terroriste qui voyage avec du reblochon.
Et des morceaux l'un de l'autre qu'on s'est échangés il y a plus de quinze ans et qu'on regarde avec tendresse encore aujourd'hui. Il n'y a plus que nous pour nous en souvenir. Tous les deux trois ans, quand il passe par là et qu'on va manger ensemble en commentant le système syndical danois.
Non, nous n'avons jamais été un couple. Mais oui, de l'amour, il y en a. Même si aujourd'hui c'est une forme d'amour dénuée de toute dimension sexuée.
(L'une des chansons phares de notre play-list)
Commentaires
Je me demande si, comme toi, je garde la trace des amours vécus ? Cela va me trotter toute la journée dans la tête.
Valérie, je crois qu'on garde tous une empreinte des gens qu'on a aimés, au sens large, même s'ils ne sont plus d'actualité.
Cette empreinte il y a des moments où elle est loin, derrière des tas d'autres choses. Et d'autres où on la voit distinctement. Enfin il me semble.
C'est Alanis ou la question qui vont te trotter dans la tête ??!! LOL
Oh peuchère ! Rajout important (mais si j'édite le billet la vidéo saute, et j'ai la flemme d'aller rechercher le code, etc).
Il m'a fait découvrir Douglas Adams et Black Adder ! Limite le plus important de tout !
tu as un talent fou pour mettre des mots sur ce qui fait de nous des humains,ces liens, ce qui nous unis.
Et pour les deux états, je suis complétement , archi-d’accord. Une belle journée à toi.
Talent fou ! Rien que ça ! Merci L'impatiente, mais tu vas me faire prendre le melon, là ! Belle journée à toi aussi.
Talent fou mais oui ! assumes ! rire !
TU le sais déjà à quel point je partage ce point de vu, c'est même un peu le thème de mon roman ;-).
Je me suis toujours sentie très fidèle aux personnes que j'aime, une fidélité du cœur qui ne peut se renier.
C'est le chapitre 1, j'attends donc la suite avec impatience.
J'adore ta phrase "nous rend con comme des manches mais gais comme des pinsons" LOL
Tellement vrai!
C'était un très bon post pour le club ça!!
Ce que j'adore avec tes billets c'est que ça me permet de parler de MOI!!
Alors moi je ne suis jamais passée de l'état amoureux à celui d'amour. Par contre j'ai connu l'amour sans passer par la case amoureux mais trop long à raconter mais je les aime encore ceux là contrairement aux amoureux à qui je ne pense plus du tout.
luce, rendez-vous demain, alors...
Et merci. Et copine !
Pappo-Stef, note que j'adore être con comme un manche et gaie comme un pinson !!
Bien sûr qu'on peut aimer presque d'entrée de jeu, sans passer par l'étape "amoureux". Mais... c'est long oui. Bon. Vivement samedi !!
"[...] une fois qu'on aime quelqu'un, on l'aime toujours, no matter what."
Mais oui, mais carrément ! Ça me fait un peu l'effet de la séance chez le psy où tu réalises une évidence et que tu t'étonnes qu'il ait fallu que quelqu'un d'autre te le dise.
Ca me fait ça à chaque fois que je vois ma lumineuse, sleabo, tu n'es pas seul !
Mais chouette si ça éclaire des trucs chez toi aussi.
Au jeu de "je cite la phrase qui résonne le plus juste et le plus profond en moi", cette fois-ci, je risque de recopier le billet in extenso ... (à part les commentaires sur le système syndical danois, sans doute !)
Merci pour ce joli billet. Et beau, aussi.
"... une fois qu'on aime quelqu'un, on l'aime toujours, no matter what."
Je ne suis pas d'accord, des fois on réalise qu'on s'est trompés. Et à chaque fois qu'on découvre comme par hasard une empreinte de ces anciennes amours "erronées", on se dit "mais quelle horreur !" et on essaye de changer un peu, en mourant un peu aussi dans le processus (mais ça, c'est inéluctable de toute façon !).
Con comme un manche et gai comme un pinson, j'adore ! Et je suis un fameux manche tiens ! :-)
@Pablo: "des fois on réalise qu'on s'est trompés" En ss-tu certain ? N'est ce pas seulement que l'on change, que l'autre change ? et pas toujours dans la même direction... L'on se trompe seulement dans l'espoir que l'on mettait dans une relation...
@Ane: il y a aimer et... aimer... mais chaque fois l'on en garde quelques chose qui nous construit... ou nous détruit , parfois, c'est selon...
Pablo : Je ne fonctionne pas comme ça. C'est un peu la différence entre aimer et être amoureux. Si je me suis trompé, ce que je n'étais "que" amoureux.
Gilsoub, Sleabo : vous avez probablement raison tous les deux... aussi ;-) Oui, des fois c'est l'espoir déçu ; d'autres fois on tombe amoureux par pure envie que l'autre s'adapte à un modèle plus ou moins précis qu'on avait imaginé, et qui ne correspond pas à la réalité... Des fois, comme dit Gilsoub, on change tous les deux de façon très différente.
Disons pour simplifier qu'il y a plusieurs types d'amour et plusieurs façons d'aimer... ? :-/
Je pars en réunion et ça se déchaîne ?!! Merci tout le monde.
Zelda, heureuse que ça te parle, alors. Mais le système syndical danois est tout à fait intéressant, tu sais ?
Pablo, je ne l'ai jamais vécu, ça. De me dire qu'il y avait des choses qui ont fait que l'histoire ne se vive pas, ou pas amoureusement, ou qu'elle se termine, des choses qu'on avait pas vues, oui. Que le sentiment d'amour sorte d'une forme de sensualité ou de sexualisation, oui (et heureusement pour les suivants !!!). Mais pas de me dire "quelle horreur". Ca c'était pour des histoires de l'état amoureux, justement, pas quand j'ai aimé l'autre pour ce qu'il est profondément, sans tenir compte de ce que ça me faisait à moi ou pas en premier.
jathenais, en même temps, hein, qui ne l'est pas ?
Gilsoub, ah oui, bien sûr. Mais là, ce sont des choses à vivre, à nouer et à dénouer et qui touchent à notre capacité à nous de tourner ou pas la page. C'est une autre histoire, presque !
sleabo, merci d'avoir répondu en plus synthétique que je ne l'ai fait à Pablo !
Pablo, c'est exactement ce que j'essayais de dire dans ce billet. Que ce sont mes deux grandes familles à moi dans le registre façon d'aimer :D
Mais je ne prétends pas détenir une vérité universelle. C'est juste ma vérité à moi, et pis c'est tout !
Ok, on l'est tous un peu à un moment ou un autre, mais, je crois l'être un peu plus que la moyenne (genre champion of all the world & the universe en toute catégorie, à peu près ^^)
jathenais, mon boss, ce matin "qu'est-ce qui te fait sourire comme une ravie de la crèche derrière ton écran, souvent, tu réponds à des clients ou quoi ?"
Je lui ai dit que je tenais un blog sur ses conneries minute par minute, histoire de noyer le poisson.
Mais te dire que j'ai un gros potentiel aussi :D
Après t'avoir lu et lu les commentaires, je m'aperçois que je dois être un homme sans coeur.
Je n'ai aucune nostalgie des gens que j'ai aimé même s'il peut m'arriver d'y penser de façon agréable.
La phrase reprise par certains dans les commentaires "... une fois qu'on aime quelqu'un, on l'aime toujours, no matter what." ne m'inspire rien (à part l'amour que je porte à ma fille).
z... pourquoi sans coeur ? On est pas tous faits de la même façon, et ce que j'exprime et qui parle à d'autre n'est qu'une façon, à moi, à nous, de vivre les choses.
Heureusement qu'il y a mille et une façons d'avoir le coeur qui bat :-)
Mais je précise : il ne s'agit pas de nostalgie. Celui dont on parle ici, je ne suis pas nostalgique de ce qu'on a partagé, ou de ce qu'on aurait pu partager si la vie était faite autrement, par exemple. Ce sont de beaux souvenirs, certains heureux, d'autres extrêmement douloureux.
Mais quand je pense à lui, je pense à quelqu'un pour qui je ressent des choses qui n'appartiennent qu'à lui, même si d'amour amoureux il n'est plus question depuis des années. C'est lui. Avec la conscience que sa présence dans ma vie a apporté des choses et inversement. Quelqu'un dont je peux dire sans amertume, nostalgie, regrets, espoirs ou désir : çui là, je l'aime toujours. Même si ça n'a plus la même forme qu'il y a longtemps.
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais c'est une nuance importante, z... !
Oui je crois comprendre et ce doit sans doute être agréable d'avoir une telle relation (je dis "sans doute" car je ne vis rien de tel, je ne suis pas quelqu'un qui garde contact).
C'est même pas une question de garder forcément le contact (deux heures tous les trois ans, c'est vraiment pas un contact assidu). Et quand bien même à un moment il n'y avait plus, ça ne changeait rien, z...
C'est tard tard mais je n'ai pas eu le temps de bloguer avant ! Moi je suis un peu comme z... et Pablo. Je crois bien avoir aimé de toutes mes tripes et de toute ma tête des gars "pas intéressants pour deux sous" que j'avais affublés des plumes de l'aigle et du cerveau d'Einstein.
Je suis assez coeur d'artichaud, je crois avoir aimé sincèrement pas mal de gars mais sur le lot, je me suis trompée souvent.
Je ne fais pas de différence entre être amoureuse et aimer, cela me semble une distinction qui n'a plus eu cours pour moi après l'adolescence.
j'aime bien la tirade de Perdican :
"samantdi, oui, moi aussi je l'aime cette tirade. Et quelles qu'en soient les façons, c'est bien ça qui compte, en effet !!
Ceci dit je ne mets pas de "jugement de valeur", l'un est mieux ou plus fort ou pas, bien au contraire. Juste, ce sont des sentiments différents pour moi, même si parfois c'est a posteriori que j'ai pu m'en rendre compte !
(Et puis tard, mais bien, alors ? Pourquoi pas ? :kiss )
je suis d'accord avec toi, une fois que l'on a aimé on aime toujours, et ce n'est même pas la peine de dire aimer quelqu'un, il n'y a pas quelqu'un et moi mais juste l'amour.
c'ets sans doute la raison pour laquelle à 40 ans je n'ai aimé qu'une fois
nat, espérons que ça ne soit pas un sentiment à nombre d'usage limité, quand même...
Ça fait un bail que je ne suis pas venu ici, et là hop je passe et boum je tombe sur ce billet qui exprime tellement ce que je crois, ce que je sens. Merci pour ce joli billet, miss Chiboum :)
Welcome back, alors, Ali Baba !