MARINS D'EAU DOUCE (3) - PACHA A BORD
Par Chiboum le lundi 25 avril 2005, 10:39 - All about Chiboum - Lien permanent
Notre cher dériveur, donc, nous remplissait de joie pendant la période estivale, mais pas que.
Car nous avions souvent des invités.
Et ces messieurs aimaient prétendre ne pas aimer faire bronzette sur la plage pour venir avec nous dans de folles aventures maritimes. Enfin presque.
Ainsi mon parrain.
Mon parrain a été surnommé Pacha par sa propre mère, c'est vous donner une idée du personnage. Et pourtant, en bonne mère juive, elle a certaines indulgences pour ses fils, hein !
Bref, Pacha Parrain, ami de Papa depuis qu'ils se sont usé les fonds de culotte sur les bancs de la sixième, ça date, voulait absolument jouer les marins d'un jour.
Sauf qu'il est un peu plus habitué aux bateaux "promène-couillon" où on ne fait que regarder le paysage qu'à notre frêle mais néanmoins tonique embarcation.
Déjà, moi, douze ou treize ans, 45 kilos toute mouillée (pas la peine de me faire remarquer que ça a changé depuis, je suis au courant), face à deux quadra bedonnants, autant vous dire que pour des questions d'équilibre, c'était moyennement drôle. Et donc qu'il était dévolu à mon cher parrain, pour évite une gite disproportionnée, le rôle d'équpier, j'en étais réduite à celui, honni, de passagère.
Sauf que mon pacha parrain, il aurait préféré se la couler douce et bronzer tranquillou, dans une petite brise de fin de journée. Chose un peu difficile en la circonstance.
D'où engueulade monumentale entre pacha parrain et papa.
Moi me faisant aussi petite que possible, dans un bateau qui, je vous le rappelle, ne mesure que 4 mètres 20. Dans un endroit où en été, il vaut mieux faire attention aux guignols en bateaux à moteur, qui se foutent bien de la priorité aux engins à voiles...
Et mon parrain de lâcher "De toute façon je ne remettrai jamais les pieds sur ton bateau de merde" (ouh d'abord il était à moi, pas à mon père, et c'était un fier navire, pas du tout ce qu'il avait dit).
Nous fîmes donc escale sur la plage de la Ponche, à Saint Tropez, le temps de reprendre nos esprits et quelques épines d'oursins dans la plante des pieds.
Pour information, nous étions à exactement 3 kilomètres de notre point de départ (et de retour) par la mer. Ce qui est un peu long à la nage pour un quadra bedonnant. Et environ 12 kilomètres à pieds.
En maillot de bain, t-shirt, pas un rond. Pas de chaussures, non plus, pour affronter le goudron bouillant.
Et là mon père, finaud, machiavélique, immonde, mais boudiou que j'ai ri, d'asséner la phrase qui tue à parrain pacha : "bon ben tu rentres à pieds où je demande à ta femme de venir te chercher en voiture ?".
Il est rentré avec nous, en faisant l'équipier modèle.
Et a remis les pieds sur le bateau, quand même.
Mais il continue à préférer les plus gros, où on peut bronzer peinard sans avoir à faire trop d'efforts.
Et nous, avec Papa, à chaque fois qu'on repense à cette histoire, on rit, mais on rit !! Lui prétend ne pas se souvenir de cet épisode...
Commentaires
Huhu, vous êtes machiavéliques dans la famille. Mais ton père a dû la savourer, la phrase qui tue, elle est trop forte ;)
Ouais j'ai de qui tenir, c'est sûr ;-)
Je me demande même si ça ne faisait pas trente ans qu'il attendait pour lui en sortir une aussi réussie !
hé hé, j'adore ces histoires là.
(Incidemment, 12 km à pied, là-bas, en voiture, ça peut mettre douze heures !)
D'où, je trouve, la cruauté totale de mon père : marche forcée pieds nus sous cagnard et goudron brûlant ou attente longue... très longue... de la sauveteuse en voiture (qui ne se serait peut-être pas déplacée de suite, d'ailleurs) + trajet retour long... très long.
Machiavélique, qu'il est, mon père :-D
J'adore cette histoire! Et surtout la phrase qui tue! A ressortir... *Rire sadique*.
Très drôle cette petite histoire familiale :-)
Je me suis crue sur le port de Marseille au bar de la marine avec César et Honoré ;-)
Au passage, félicitation pour tous les changements !
La livrophile : niark niark niark
Kouignaman : c'est clair qu'on fait plus César et Honoré que Riou et MacArthur ;-)
Et merci boucoup !
Moi, ce que je préfère, c'est le surnom de Pacha, on imagine bien la personnalité du Parrain !
Sinon, c'est plein de nouveaux éléments de décoration à découvrir ici... Waouh! c'est chouette!
Histoire jolie (pour le souvenir d'enfance) et rigolote (pour le machiavelisme de ton géniteur), + jolie nouvelle déco ; super !
Samantdi : oui ça lui va comme un gant ! Merci !
Véro : merci ma belle ! Vivement vendredi :-)
wow la mauvaise foi du parrain, excellent!
Oui il est assez doué pour ça :-D
Wouaf wouaf...
A noter que le terme "pacha" désigne le commandant de bord sur un navire de guerre.
Et que ce genre d'activité estivale est prompt à la déclencher (la guerre), idem pour les parties de pétanque, jouer avec le cerf volant du 'petit', décider de qui paye le plein de bouffe, etc, etc...
Mais c'est vrai que se retrouvr "enfermé" sur un bateau pendant quelques jours, ça révèle très vite les incompatibilités de caractère. Et en haute mer, pas question de rentrer à la nage !!!
Ambiance !
:-)
LaVitaNuda : oui, figure-toi que j'ai appris l'existence de ce terme marin à peu près à la même époque en lisant "Le soleil ne se lève pas pour nous" de Robert Merle (à tous : à lire absolument).
Heureusement, l'incompatibilité se limitait entre eux deux à une certaine vision du sport nautique, la preuve en est que presque 18 ans plus tard ils sont toujours aussi liés. Plus qu'avec certains membres de la famille, presque.
Heureusement, le 420 est assez ouvert et nous n'y avons jamais passé plus de quelques heures d'affilée !
Oh mais ça a changé de paysage ici. Et ben c'est joli ;-)
Encore des histoires de bateaux. J'adôôôrrrrrre les histoires de bateaux.
ça me rappelle mes débuts au trapèze avec mon frêre aîné. Sauf que quand je me faisais engueuler, je n'avais rien le droit de dire :-(
Mais bon, après on le sait. Il faut juste savoir choisir les personnes avec qui on navigue.
Mais c'est vraiment joli ici :-)
J'ai toujours une pensée pour toi en postant mes histoires d'eau ;-)
Merci, je transmets au webdesigner !
Bises marines au beau marin.
Merci de tes visites et de tes pensées.
Plein de fraicheur dans ce texte et de bonne humeur! Ca fait partie des petites douceurs à prendre au passage, et à savourer.
Voui vivement vendredi !
Pis musèle l'Amoureux qu'il ne nous dévore pas tout, hein... ;-)
Luciole : mais je t'en prie. Et tant mieux si il y a de la douceur à prendre, où que ce soit. C'est toujours ça de pris !
Véro : alors j'ai une mauvaise nouvelle : pour la daube c'est foutu. Mais ne t'inquiète pas, j'ai de quoi faire un poulet à l'estragon :-D