Bon, suite à la note de Barnabé, j'ai enregistré et fini par regarder "Mariages".

J'ai trouvé le film chiant, les répliques téléphonées, les acteurs très moyens et j'ai du sourire une demi fois (au moment où le jeune marié pense découvrir ce qu'il a fait la veille au soir).

Celà dit, je n'aime ni Miou-miou, ni Mathilde Seigner, ni Lio et je ne suis pas fana de Jean Dujardin, alors forcément, ça commençait plutôt mal.

Ce qui m'étonne, c'est que dans beaucoup d'esprits, le mariage soit vu comme un enfermement et une fin en soi.

Peut-être est-ce parce que je ne suis pas catholique et que le saint sacrement n'est pas pour moi au regard d'un dieu mais de l'homme à qui je fais une promesse.

Peut-être est-ce parce que pas violemment "pour" le mariage en tant que passage obligé, je n'en considère pas pour autant que mon, notre engagement est aussi fort qu'une promesse légale ou religieuse.

Sans doute "y passerons-nous" un jour, parce que notre société rend les choses plus faciles pour les couples mariés que pour les amoureux sans contrat. Ca sera sans evidemment une bonne journée. Mais quand on a vécu plusieurs années ensemble, éventuellement, quand on a eu des enfants ensemble, le mariage vient-il changer quelque chose au quotidien ? Je n'arrive pas à le concevoir (peut-être que je me trompe lourdement, en même temps, mais je ne vois pas sur quel aspect de ma journée un bout de papier va venir jouer).

La fin de la liberté. Ne plus pouvoir partir du jour au lendemain, suggère-t-on autour de moi. Ah tiens ! Parce que quand on a des enfants hors mariage, on se sent vraiment libre de partir du jour au lendemain ? Quand on a aimé pendant des années, ça rend la fin d'une histoire facile ?

La peur de la routine, de ne plus faire d'efforts. A-t-on vraiment besoin d'être marié(e) pour relâcher les efforts ? Franchement, ça ne serait pas plutôt une question d'état d'esprit ? Ou encore pire, une sorte de mauvaise foi qui ferait pointer du doigt les manquements de l'autre pour ne pas s'attarder sur les siens ? Ou un bien mauvais prétexte pour dire "je ne t'aime plus" ?

Je suis sans doute déformée, là-dessus. Là où beaucoup de gens la fuient, je me sens bien, je m'épanouis dans l'intimité d'une vie à deux. Les caleçons sales ou les chaussettes en tire-bouchon je m'en fous, ça existe, ça fait partie de la vie. Ca n'a aucune importance, ça n'enlève rien à L'Amoureux. Ce qui compte c'est tout l'amour qu'il y a dans les tous petits riens, les minuscules rituels, les gestes presque plus conscients. C'est les corps qui s'emboîtent sur mesure pour s'endormir côte à côte. C'est les rires de tous les soirs quand on fait les clowns, tout au bonheur de se retrouver. C'est le bonheur de se retrouver. C'est les grands élans d'amour tous les jours, au détour d'un petit mot ou d'une grande déclaration.

Et tous ces petits riens qui véhiculent de plus en plus d'amour au fur et à mesure que les années passent, ça finit par faire une montagne d'amour, que l'Himalaya à côté, c'est rien.

Alors quoi, un bout de papier, ça doit faire peur quand on a tout ça ?