Plus le temps passe, plus je comprends les gens bilingues (et plus !) qui se sentent en fonction des sujets plus ou moins à l'aise dans tel ou tel idiome (du village. Mouarf).

La différence que je ressens ne s'exprime pas en terme de langue maternelle ou d'une autre, mais d'écrit et d'oral.

Plus ça va, plus je m'aperçois que la langue parlée est celle des pitreries, du tout venant (et parfois des grosses colères). Et qu'à l'inverse ma langue des sentiments, de l'affect passe par l'écrit.

Je ne crois pas que ça soit par volonté de distanciation ou par besoin de se cacher derrière un écran ou une feuille de papier, ce que j'écris, je le pense et l'assume parfaitement. Il s'agit plus là de consacrer du temps à attraper le mot juste. A offrir ce temps passé à penser à elles aux personnes concernées. A laisser une trace de ces sentiments aussi. Peut-être parce que de mon côté j'aime lire et relire. Et en particulier les choses belles et douces.

Avant que d'aucuns n'aillent tenter une psychanalyse sauvage, je vous rassure, je suis aussi parfaitement capable de pitrer par écrit (dont acte) et d'exprimer mes tendresses avec les cordes vocales (y a qu'à demander à L'Amoureux).

Mais quand même c'est amusant...