Nos départs en vacances me rappelaient mes lectures du moment.

On se serait crus, au véhicule près, dans les souvenirs de Pagnol.

Ca commençait très tôt, vers avril, par les inquiétudes de maman. "Tu sais, dans la maison de vacances, on m'a dit qu'il n'y avait pas de table".

"Ce n'est pas grave, on prendra la table du jardin sur la galerie, de toute façon elle ne servira pas en notre absence", répondait papa.

Et ça continuait comme ça jusqu'au départ en vacances, début août. Un vrai inventaire à la Prévert de ce qu'il nous faudrait emporter : le frigo, les bancs pour s'asseoir à table, le papier toilette (des fois qu'on en trouverait pas partout en France), le réchaud à gaz, la cafetière, les rames pour la barque, le lit pliant de petit frère, la moitié de ma chambre...

Invariablement, il y avait les engueulades entre papa et maman au moment d'arrimer tout ça sur la voiture et dans la remorque. Inexorablement maman se voyait déjà responsable d'un accident consécutif à la chute d'un objet, d'un meuble.

Et puis finalement tout tenait, on s'entassait dans la vieille guimbarde de papa. "Déjà, la location d'été coûte cher, et c'est notre seul plaisir de l'année" disait-il. Pas question de changer de voiture. Alors on se faisait tout petits pour que les voisins ne rient pas trop de notre étrange convoi. Moi à gauche, petit frère à droite, le chien sur les pieds.

La voiture toussait un peu, au démarrage, dans un petit matin encore blanc des restes de la nuit, et finissait par s'arracher du bitume. C'était le départ en vacances. Nous quittions notre habituel bord de mer pour l'exotisme le plus total : la campagne. En route pour l'Auvergne au mois d'août !"

(Photo de Rh.P.)

Ceci est ma participation au diptyque saison 3.1 d'Akynou