MADELEINES PRE ADOLESCENTES
Par Chiboum le jeudi 29 mars 2007, 08:00 - A lire, à écouter... - Lien permanent
Elle avait treize ans en 1983, un chat nommé Garfunkel, un ami un peu mystérieux, "L'autre", pas ses règles mais se promenait avec des tampons dans son sac us pour faire croire aux autres que oui.
Elle avait des problèmes avec ses parents qui en avaient entre eux, avec l'école sauf avec sa prof de musique.
Je me souviens précisément quand "Stéphanie" est entrée dans ma vie avec ses "Cornichons au chocolat". Ma copine Vanessa avait le livre, sans doute acheté par sa mère, me l'a prêté et on l'a lu et relu et re dévoré parce que ce qu'il y avait dedans, c'était nous, ou presque.
27 mars 2007. Je suis en pleine journée de conférences, j'attends l'arrivée d'une star du foot d'il y a quelques années pour le convoyer jusqu'à mon boss. Mon portable sonne et affiche "papa".
Pour "Papa", je décroche, toujours, quitte à le prévenir que ça va être court.
Il appelle juste pour me demander si je me souviens de ce roman, dont le titre l'avait intrigué et qu'il avait lu, et aimé. Des cornichons au chocolat.
Oui je m'en souviens. Le nom de Stéphanie me revient en mémoire illico. Stéphanie, 13 ans, qui avait publié son premier roman. J'avais envié, un peu, admiré, beaucoup.
Papa me raconte qu'il vient d'entendre que Philippe Labro venait de faire son coming-out de nom de plume, que c'est lui qui avait écrit le roman.
Je rigole. "Bien joué". Ca fait 20 et quelques années et le secret n'a pas percé (contrairement à Jack-Allain Léger et son Paul Smaïl qui non seulement a été dévoilé mais aussi lapidé par la critique).
Je ne suis pas de ceux que le nom d'emprunt et une forme d'imposture littéraire dérange plus que cela. Parfois, devenir un autre permet d'arpenter le monde des mots différemment. De pouvoir faire vivre plus intensément un personnage qu'on aurait jugé peu crédible sous le nom de son auteur avec son histoire, son passé, sa biographie, son sexe, son cv, qu'importe.
Labro a réussi son coup parce que des milliers d'adolescentes (ou pré adolescentes) se sont reconnues dans un certain malaise, dans tout ce que grandir a de complexe. Et pour beaucoup d'entre elles, se sont senties aidées et comprises. Pour moi, c'est là l'essentiel. Que Labro, Stéphanie ou Pif le Chien en soient l'auteur ne change rien dans le fait que ce bouquin a été un "compagnon de route". Je ne me sens pas trahie, au contraire, j'admire la capacité de Labro a avoir saisi un certain air du temps, et puis le fond de l'âme des jeunes filles en fleur. (Il l'a très bien "refait" avec son roman "Manuela", il y a quelques années).
De même que Paul Smaïl n'existe pas "pour de vrai" ne me gêne pas. J'en connais quelques uns, des jeunes beurs sur diplômés qui font vendeur de pizza ou gardien de nuit, Paul Smaïl existe parce qu'il est le reflet et "l'expression" de ce que vivent nombre de gens.
D'autres crieront au scandale, comme des maris jaloux et des femmes trompées.
En les lisant (car ça cause, ça cause !), je me demande en quoi leur plaisir à lire ces romans a été entamé. Est-ce un besoin de s'approprier l'auteur qui les fait hurler à la manipulation ?
(J'écris ça et me dit en conclusion que l'usurpation me gêne beaucoup plus chez un auteur de blog, par exemple, ce qui n'est pas forcément très cohérent. Mais est-on obligé de l'être toujours ?)
Commentaires
Je n'étais plus adolescente quand ce livre est sorti et ne l'ai pas lu, mais je me souviens quand même de choses écrites à l'époque à son sujet (le titre était marquant : des cornichons au chocolat, beurk). Et l'autre jour, j'entendais la radio plus que je ne l'écoutais, distraite, et j'ai été intriguée par l'association du nom de Labro à celui-ci, tu réponds à mon interrogation.
C'est drôle, j'ai lu ici et là des malaises par rapport à l'usurpation bloguesque, je n'ai jamais été confrontée à cette éventuelle "déception", alors je ne sais qu'en penser...
Traou, Labro à l'époque avait été cité comme "découvreur" et "conseiller pour le passage à l'édition", en gros, donc il y était déjà associé. Mais là, c'est plus que du conseil !
Le blog est pour beaucoup de gens une démarche intime et personnelle, c'est sans doute pour ça que pour certains d'entre nous, l'usurpation est plus difficile à accepter, mais ça reste très subjectif !
Aha. Dans sa méchante critique de Labro (pour Manuella), Beigbeder disait justement que Labro s'était pris pour JD Salinger.
Il était tendre ce livre, j'avais été traumatisée quand Garfunkel se fait écraser.
Un mythe s'écroule. Je ne sais pas quoi en penser, si je suis triste ou si, finalement, je suis juste déçu (d'y avoir cru sans doute pendant toutes ces années).
j'adore cette note
Personnellement, ce qui m'a gênée c'est plus l'identité de l'imposteur (monsieur RTL...) que l'imposture elle-même. :-)
Oh là, c'est hard ça le matin, je reviendrais plus tard... :-PP
mais si Labro a l' epoque avait sorti ce livre sous son nom il auarait été descendu en flammes par les critiques, ce livre a été apprecié pour ce qu'il etait , un livre ecrit par une adolescente : admirons plutot l' homme de 40 ans comprenant l 'esprit d'etre une adolescente dans les années 80 et l' exprimant completement dans ce livre : un auteur a plusieurs images et pourquoi pas plusieurs pseudo et styles d'ecriture : j' ,admire l' auteur , on y a cru c'est çà le talent d'ecrire je trouve !
drenka, moi aussi... Et puis pour Beigbeder, en fait, comme nos avis divergent souvent... je te le laisse ! :-E
Stefirst, pourquoi ? Ce qui compte c'est ce que ce livre t'a apporté, non ?
Merci humour japonais !
Anna, Monsieur RTL a été mon patron pendant quelques années, (enfin lointain patron), et je crois que malgré certains aspects contestables, c'est en grande majorité un type bien. D'ailleurs il était déjà cité dans la première version du livre, donc ça n'est pas comme si il n'avait jamais rien eu à faire dans l'histoire.
Je n'ai pas lu ce livre.... mais il n'est pas trop tard. :)
En ce qui concerne les blogs et leurs potentielles impostures, je ne sais pas ...
Je ne me considère pas comme étant l'auteure d'une imposture et pourtant j'ai à mon compte un second blog, beaucoup plus intime que "l'officiel".
J'ai fait ce choix parce que j'ai besoin d'écrire l'amour profond que j'ai pour ma L sans avoir l'impression que celle ou celui qui va regarder par la fenêtre sache vraiment de qui il s'agit. Et du coup, je me lache carrément sur les mots, les sentiments, les images... Choses que par pudeur pour L et pour moi, je ne fais pas de la même manière sur mon blog "officiel".
Et je me sens de cette manière, aussi vraie dans l'un que dans l'autre sans pour autant avoir l'impression de tromper qui que ce soit. ^^
Pourquoi, hard, L'amoureux ?
Je suis bien d'accord avec toi, isabelle, le talent d'un auteur c'est de nous faire croire à ses personnages.
Sand, je ne pense pas à ces facettes différentes qu'on exprime ou pas. Il y a des gens qui se font sciemment passer pour ce qu'ils ne sont pas sur leurs blogs, et c'est beaucoup plus trompeur qu'un roman. Le roman est fiction, le blog n'est pas "supposé" l'être dans l'esprit.
Ton blog officiel est un bout de toi, le blog plus intime va plus loin sur un registre particulier, mais tu ne prétends pas être un homme de soixante ans à la retraite sur l'un et une étudiante de 15 ans sur l'autre.
Les cornichons aux chocolats ... Je m'en souviens si bien... sourire ...
Anne -> :)) Ah ben oui !! Je suis juste amoureuse sur les deux mais je le dis pas de la même manière ^^
En même temps, peut-être que quand j'en aurai 65, il me plaira d'ecrire comme une jeunette de 25 8-I
Eh bien, c'est ce que j'ai fini par dire sur mon blog : je peux le voir comme une déception, ou comme une occasion de revoir mon jugement sur quelqu'un. :-)
Ah c'est marrant cette nouvelle que j'apprends :) Romain Gary avait aussi réussi en son temps !
PS : Je croyais, vu le titre, que tu parlais de moi LOL
Luciole, sourires partagés !
Sand, mais quand on aime, on a toujours 20 ans, c'est bien connu !
Anna, je vais tenter de récupérer mon retard de lecture !
Madeleine, figure toi que j'y ai pensé ! ^^
Ha ha ha sacré Philou ! J'adore les mystifications littéraires, j'ai même été fortement tentée de faire mon mémoire de maîtrise sur Les Déliquescences d'Adoré Floupette :-E
Ce que je trouve formidable avec ce roman de Stéphanie/Philippe Labro c'est le savoir être (au sens propre)de son auteur. Ainsi un écrivain homme adulte est capable de comprendre jusqu'à être dans l'écriture l'esprit d'une toute jeune fille de 13 ans. Tout comme Flaubert fut Emma (oué j'en reviens toujours à Gustave :-P )
Je ne suis pas fana des écrits autobiographiques, je ne crois pas qu'il faille absolument avoir vécu pour savoir dire. Certains vivent des choses captivantes et sont proprement incapables de les écrire; d'autres savent admirablement bâtir des mondes, réveler des émotions, toucher à l'âme sans bouger de leur fauteuil.
Pour les blogs c'est quasiment pareil. Le seul truc c'est les commentaires... L'échange qui se fait après la note n'est plus à mon sens dans le champ de l'écriture littéraire ou de la démarche artistique. Il implique un minimum de sincérité.
J'adore ce sujet ! Je pourrais en coller 3 pages de commentaires !!! argnn J)
Heidi, tu peux, tu peux ! Je crois qu'on est assez d'accord sur le sujet ^^
Moi cela ne me choque pas ; c'est un exploit à 40 ans d'écrire à la manière d'une ado ! Bon le côté marketing peut-être, mais bon...
Quand tu dis usurpation de blog, en fait je ne comprends pas trop ? Quelqu'un qui écrit un blog au nom d'une autre personne ?
J'peux pas !!! J'ai tous mes descriptifs EAF à finir
(je jargonne, je jargonne :-E )
Fauvette, quelques-uns qui se font ou se font passer pour ce qu'ils ne sont pas (du genre, le journal de Brad Pitt Deuchvall, pour citer l'un d'entre eux qui est presque "auto assumé" comme usurpation) ! Il y a eu aussi, dans la préhistoire de la blogosphère, un journal d'une jeune fille qui avait touché beaucoup de gens. Dont au final il s'est avéré que l'auteur n'était ni jeune ni fille...
Heidi, EAF toi-même !
Hmm, je suis plus partagée en fait. J'explique. Je m'étais moi aussi précipitée pour acheter ce livre en son temps et l'avais dévoré. Alors, jeune ado en crise de mal-être, je me rappelle justement avoir aimé le fait que ce soit écrit par une ado "comme moi" à l'époque. Je ne suis pas certaine que j'aurai alors bien pris le fait d'apprendre que j'avais été trompée sur l'auteur. Aujourd'hui je me fous, c'est évident, mais je pense que j'aurai pris ça comme une trahison.
Plus généralement, même si je comprends ton argumentation quant aux pseudos pour certains auteurs qui leur permettent d'écrire plus librement, différement, tout dépend de l'utilisation qu'il en font au niveau médiatique. Aussi, un livre rendu crédible par l'expérience imaginaire de son auteur, c'est con mais ça me choque. J'aurai l'impression d'être manipulée (et hmm comment dire, je trouve que les médias s'en charge déjà pas mal), sans en rajouter une couche.
j'ai détesté ce livre. Tout comme e=Mc² mon amour. Pouark. Marrant, mais alors vraiment ca l'a pas fait du tout. Du coup, le nom de celui qui en fin de compte à commis ce livre m'est tout ce qu'il y a de plus égal. Ca me semblait tellement surfait d'emmerder le monde avec ses problèmes... je crois que je n'ai pas vraiment chanché
Vroumette, mais la littérature, du moins le roman, EST une manipulation ! Comment tu appelles ça, sinon, quelqu'un qui fabrique de toute pièce une histoire pour te faire ressentir des émotions diverses ?
fredoche, arg le couac ! J'adore Cauvin/Klotz, j'adore e=Mc² mon amour ! Heureusement le chocolat nous réconcilie :-P
(ah oué j'adore les deux, enfin j'adorais quand j'étais pré-ado, je ne sais pas ce que ça donnerait à la relecture)
Je trouve très classe que le monsieur ait attendu si longtemps pour dévoiler l'imposture, comme ça les personnes vraiment touchées par le roman à l'époque n'ont pas eu ce sentiment de trahison, et 20 après, on a suffisament mûri pour l'accepter :)
POur ce qui concerne les blogs, je suis désolée de te dire que: 1 je ne suis pas du tout enceinte 2 je n'ai pas d'enfants 3 je suis un homme 4 j'ai 72 ans 5 je me prénomme Marcel
Je sais, va falloir t'y faire.
(plus sérieusement, l'imposture sur le blog peut être hyper créatrice, mais elle se doit d'être auto-assumée, que le le lecteur un peu pertinent capte rapidement qu'il ne s'agit là que de fiction, je ne citerais que deux excellents blogs bds, celui de Frantico/Trondheim et celui des Chicou-Chicou (dont je tairais les noms, sinon on me zigouille))
Je ne vais pas être originale, pas du tout. Mais alors, d'accord avec toi à 200 %.
Ben le roman, vi, mais comme les auteurs sont de plus en plus médiatisés et mis en avant, ce serait plutôt la vie imaginaire d'un auteur (qui n'existe pas) qui me poserait problème (enfin, je ne me roulerai pas par terre pour autant non plus hein). Bon, en gros j'ai un problème avec le mensonge quoi !
D'un livre que j'ai adoré, les commentaires font réfléchir : je pense que je me serais sentie trahie, je pensais ce bouquin autobiographique (un peu un "Christiane F." moins trash). C'est vrai, Anne, que chaque roman est une manipulation mais est-ce que je dois, pour autant, douter à chaque fois de l'identité de son auteur? Est-ce vache si je fais lire le bouquin à ma fille aînée et que je lui dis ensuite ce qu'on sait?
le roman, EST une manipulation : Voilà ! C'est ce que je m'échine à expliquer chaque jour ! (ou presque) :-E
Qu'est ce qui compte vraiment ? Que le bouquin touche, réconforte, accompagne ou qu'il ait été écrit par une minette de 13 ans qui existe pour de vrai ?
Hier un jeune homme de 16 ans m'a demandé " mais comment peut-on imaginer quelque chose qu'on ne connait pas ? :-x Voilà où on en arrive avec cette obsession du témoignage "moi ma vie ma vérité" ! L'imagination devrait être conforme à la réalité ! T-T
(PS contributif à la Sainte Vérité: j'ajoute au sujet de la personne pseudotée angel qu'elle porte une moustache à la Roland Magdane)
Eh bien moi, j'aurai préféré que Labro le publie tout de suite sous son nom.
Oh, bien sûr, le charme n'aurait pas été le même, le côté "authentique" aurait morflé et on l'aurait probablement accusé de se prendre pour je ne sais qui. Quoi, un homme, un adulte, qui croit savoir ce que pensent et vivent les adolescentes du début des années 80...
Mais la performance stylistique et l'impact du livre (s'intéresser enfin à ces jeunes filles, les décrire aussi bien) auraient été les mêmes. J'ai lu ce livre quand j'étais moi-même ado, une dizaine d'années plus tard, et il n'avait rien perdu de sa force.
Je me sens un peu trahie, oui. Et moi aussi, j'ai pleuré plus d'une fois au moment de la mort de Garfunkel.
Au fait, il me semble que "Stéphanie" était passée dans des émissions de télé (Apostrophes ?)... Ca veut dire qu'ils ont trouvé une jeune actrice et qu'ils l'ont formée pour tenir ce rôle, parler comme "elle", connaître tout le bouquin ?...
(Après avoir lu les autres commentaires) Quoi, Frantico est BIEN Lewis Trondheim ?... J'en apprends de belles !... Et les Chicou, oh, qui sont-ils alors ?...
Il est tard et je n'ai pas eu le courage de lire tous les commentaires alors peut-être vais-je répéter ce que d'autres ont dit en donnant mon expérience. Ma mère m'a acheté ce livre quand j'étais au collège donc en gros, j'avais l'âge de Stéphanie. Je ne l'aurais pas classé parmi mes chefs-d'oeuvres et je ne l'ai pas relu, mais je m'en rappelle très bien parce qu'il m'avait touchée, même si je ne me reconnaissais pas vraiment dans Stéphanie, à part sa manie de faire des listes à thème : les moments où elle se sentait bien, etc. ça je le faisais aussi. La mort de son chat m'avait fait pleurer, je m'en rappelle ! Mais en fait, je suis trés déçue en découvrant (sur ton blog) la tromperie. Il y a d'autres écrivains dont j'ai appris ensuite qu'ils se cachaient derrière un pseudo et ça m'était complètement égal. Seulement, dans ce livre, on affirme réellement que Stéphanie existe. Je ne crois pas avoir inventé une préface ou une postface dans laquelle on explique même que le livre a failli ne pas être édité parce que ses parents s'y opposaient au début à cause de l'image qu'elle montrait d'eux... Alors Stéphanie, je l'ai imaginé dans la vraie vie, je crois même avoir espéré qu'elle sorte d'autres livres (car j'avais vu qu'il avait été édité 10 ans avant que je ne le possède et rien d'autre n'était sorti depuis). Donc bref, en théorie je suis tout à fait d'accord avec toi, mais n'empêche que mon sentiment premier en apprenant la nouvelle c'est de la déception, pas de l'admiration.
a n g e l, diable ! Je m'en doutais !!! :-D Sur un blog, je crois que ça mérite la transparence. Expliquer dès le début que l'auteur et les situations ne sont que fictions. Sinon, comme dit Heidi, les échanges après la note dans les commentaires sont, pour le coup, vraiment faussés. Va raser ta moustache à la Roland Magdane, maintenant !
Véro, ah bah ça tombe bien !
Vroumette, je dirais que d'une certaine manière, même si Stéphanie était une personne réelle, elle n'existerait plus maintenant, comme nous ne sommes plus les petites filles de treize ans que nous avons été. Mais oui, je comprends qu'on soit un peu déçue, quand même !
vealaure, dans le cas du livre que tu cites, je crois que là encore, ce qui compte, c'est le message, c'est ce qu'il fait vivre, prendre conscience, à ses lecteurs. Le message c'est comment on peut très vite entamer une descente aux enfers. Et souvent, nos enfants préfèrent croire la voix de quelqu'un d'autre que la nôtre. Mais Christiane, Mireille ou Alexandre, qu'importe "vraiment" au fond, si grâce au bouquin, ta fille comprend certains dangers ? Car des Christine F., il en existe malheureusement un peu plus d'une dans le monde, certaines n'ont jamais pu se remettre en état de raconter leur histoire.
Pour aller plus loin, beaucoup livres autobiographiques sont écrits par des auteurs professionnels suite à des séances d'entretiens, car les "héros" seraient bien en peine de passer du récit oral au récit écrit...
Heidi, un cerveau pour deux, sur ce sujet encore !
Ménille Avénale, pour moi ce qui compte, c'est d'avoir pleuré quand Garfunkel se fait écraser, en fait. Peut-être suis-je justement trop "romanesque", à la recherche de l'émotion pour l'émotion, finalement ?
Junko, peut-être que c'est la déformation professionnelle qui me rend assez indifférente à la manipulation marketing qui consistait à dire que les parents n'étaient pas d'accord, etc. Je crois que cette préface était un symbole de la transgression dont on a fort besoin à l'âge adolescent. Stéphanie publie malgré le désaccord de ses parents. Elle leur dit merde, chose qu'on rêve de faire à treize ans. Si on nous avait expliqué que Stéphanie, 13 ans, publie avec la bénédiction émerveillée de ses parents, vu le contenu, on y aurait sans doute pas cru. Mais le mensonge était énorme, je comprends (un peu) ta déception !
C'est marrant, je viens d'apprendre sur ton blog, comme beaucoup, ce "coup marketing"... J'ai un bon souvenir des Cornichons, et cela rejoint ce que je suis en train de découvrir sur la littérature jeunesse, et ses coulisses, via des biographies d'auteurs jeunesse. Interessant.
j'avais aimé ce livre, j'aurais voulu à l'époque croire que c'était un vrai journal mais c'était pas possible, tout finissait trop bien, la boucle se bouclait à la perfection, c'est pas comme ça dans la vie ! je ne me souviens plus tellement de la fin, mais c'était vraiment trop romanesque ! du coup, j'y pensais régulièrement, à ce bouquin, je me demandais qui en était l'auteur : merci Anne !
Marloute, oui c'est un sujet intéressant ! Et ça prouve que dans la littérature pour ados, il n'y a pas que du "pré harlequin" !
Lau, ben y a pas de quoi !
Pffou ben là, c'est presque comme ce jour de décembre où j'ai farfouillé dans le bureau de ma mère et que je suis tombée sur les cadeaux de noël. Bon ptete pas à ce point, mais d'une j'avais adoré ce bouquin et j'étais super admirative que ce soit une fille de mon âge qui l'ai écrit (ça voulais dire que peut-être je pouvais écrire moi aussi). En revenche quand j'ai lu Manuella, je savais qui était l'auteur et à la limite je préfère. Idem pour E=MC2. Je savais qui était Patrick Cauvin, j'en ai lu d'autres de cet auteur et franchement autant dire tout de suite la vérité, ça évite les déceptions, même à 26 ans.