(Billet pour sLeAbO et Nady)

J'ai raconté il y a quelques mois comment j'avais vécu la naissance de Cro-Mignonne. Et puis au détour d'une conversation bloguesque avec Nady et sLeAbO, je me suis dit qu'il serait juste de tenter de se mettre dans la peau de L'Amoureux, histoire qu'il y ait une deuxième version. Un peu pour aider sLeAbO dans sa réflexion : "assister" ou pas.

J'ai un peu questionné L'Amoureux mais pas trop, histoire qu'il se sente libre de s'exprimer, ou de ne pas dire certaines choses. Pour qu'il ait du champ, aussi, si un jour il veut écrire la façon dont il a vécu tout ça.

Je sais que quand je lui ai dit "on va avoir le bébé", le samedi matin, il s'est dit que ça ne pouvait pas tomber mieux, comme timing.

Je sais que quand il a dû rentrer seul samedi soir et que rien ne s'était encore passé, il a dû s'en faire de me laisser, de ne pas savoir s'il allait être réveillé en pleine nuit, de ne pas pouvoir être près de moi alors qu'il m'avait laissée en larmes, ou presque, à l'idée de passer sans lui cette nuit difficile.

Je sais qu'il a mis 5 minutes chrono à sauter dans ses vêtements et à arriver dimanche matin quand on a appelé.

Je sais qu'il a dû trouver le temps long, toute la journée.

Je sais qu'il a dû se sentir impuissant, et souffrir de ne pas pouvoir être utile à soulager attente, douleur. L'angoisse, si, il l'a très bien calmée, du mieux qu'il pouvait.

Je sais qu'il a fait ce qu'il a pu pour que je me sente le plus confortable possible, sans se rendre compte qu'il était en train de me noyer à coups de brumisateur.

Je sais qu'il a vu des choses sanglantes, je sais qu'il a eu peur pour nous deux. Mais qu'il a tenu bon comme un chef.

Je sais aussi qu'il était tellement heureux d'être celui qui a donné le premier biberon à Cro-Mignonne. Je sais qu'il était fou de sa fille dès la seconde où il l'a vue. Je sais que si c'était à refaire, il le referait. Alors qu'il avait douté pendant des mois, alors qu'au début il ne voulait pas voir l'accouchement.

Je sais qu'il a fait en sorte qu'on finisse aussi ensemble que possible ce qu'on avait commencé ensemble.

Je sais que d'avoir vécu ça ensemble, c'était essentiel.

Et je sais depuis la première seconde que c'est un papa merveilleux.