Il y a des blogs qu'on aime détester, ou qu'on déteste aimer, parfois. Mais on les lit, plus ou moins régulièrement, à cause de ce je ne sais quoi qui fait que d'accord ou pas, on y retrouve quelque chose qui fait écho.

Grâce à Caroline, j'ai découvert le docteur Zermati, dont je connaissais le nom et le titre accrocheur de quelques bouquins. Mais à cause de ce titre en forme de promesse qui me semblait impossible, je n'étais pas allée plus loin.

A lire Caroline, qui explique comment elle se reconstruit, progressivement, une histoire saine avec la bouffe, et qui du coup pavane en jolies tenues que la plupart des filles qui connaissent le vrai sens du mot surpoids ne regardent même pas sous peine de fondre en larmes, je me suis intéressée de plus près à la question.

Comme je ne peux, ni financièrement, ni géographiquement, faire comme elle, une série de rendez-vous pour entamer une thérapie de la bouffe et de la paix avec soi, j'ai acheté le bouquin.

En ai lu une première moitié. Me suis concentrée sur le fait de renouer avec la sensation de faim, facile à retrouver. Mais la satiété me posait plus de problème.

Jusqu'à l'Epiphanie. Il faut dire, quand j'étais bébé, puis petite fille, je mangeais peu, très peu, à la grande angoisse de mes parents. Et je pense qu'aidée par une tribu de gourmands, j'ai assimilé le schéma : finir son assiette = dire je vais bien, ne vous angoissez pas.

L'Epiphanie, donc, c'était se dire : la satiété, c'est tout simplement "je n'ai plus faim". Plus le creux au ventre qui me dit que je dois manger. Et recoupé avec des réflexions sur mon appétit de petite fille, je me suis rendu compte qu'en fait j'avais besoin de beaucoup beaucoup moins que ce qu'il me semblait bon de manger. Non pas que je sois un ogre, mais en fait, je suis gourmande avec un tout petit appétit.

Je vous le dis comme ça, comme une évidence, parce que j'ai testé ces derniers jours. Et qu'effectivement, après une quantité moindre de nourriture, je n'ai plus faim et pas de fringale néanmoins dans les heures qui suivent.

Et ça fonctionne.

C'est ainsi qu'hier, pour la première fois de ma vie, je me suis arrêtée à un gros tiers de calzone au saumon, qui, une fois rassasiée, ne m'apportait plus de plaisir ni de bienfait.

Je ne sais pas où ce chemin va me mener, mais ce qui est sûr c'est qu'intérieur et extérieur de moi se sentent plus sereins, ensemble.

Et puis ça va être drôle, les discussions de cet été. "Ca ne va pas, ma chérie, tu ne vas pas bien, tu ne manges rien ?"

Mais si ça va. Je n'ai juste plus faim.