So long Mister Cauvin
Par Sacrip'Anne le lundi 23 août 2010, 07:16 - A lire, à écouter... - Lien permanent
Je fais très rarement des billets hommages.
Mais la mort de celui-ci a un goût de goutte d'eau de trop dans une année, un été, déjà bien pourris.
Dimanche j'ouvre le journal avec trois jours de retard. Et j'y vois l'annonce de la mort de Claude Klotz, alias Patrick Cauvin.
Entre lui et moi, c'est une longue histoire. J'ai dû tomber dans Haute-Pierre vers 12, 13 ans, et ne plus me lasser de lui après.
Quelques uns de ses personnages féminins ont considérablement guidé l'idée de la femme que je voulais devenir. C'est con. On est con, quand on est pré ado. Mais c'est comme ça.
Et plus que tout, j'ai aimé ses façons de raconter des histoires d'amour, ancrées dans l'humanité plutôt que dans l'utopie.
Je l'ai croisé quelques fois, à des signatures. Il m'avait envoyé un petit mot, suite à un courrier de groupie que je lui avais adressé mes 15 ans à peine sonnés.
Tout ceci me dit qu'il devait être un chouette type dans la vie aussi. Pas qu'au travers de ses bouquins. Et puis je crois que je partage un prénom avec une qui lui était chère.
Merci, M'sieur Cauvin. Je vais sentir un vide tous les ans au moment du salon du Livre. Au moment de la sortie du nouveau qu'il n'y aura plus. Mais avant tout merci d'avoir été pour moi un compagnon de lectures, dont certaines m'occupent encore l'âme et le coeur. D'ailleurs pour vous dire au revoir, je me lance dans une relecture quasi intégrale.
Je vous aimais beaucoup.
Commentaires
Beh...Appris ce week-end moi aussi, tout à fait par hasard, et très tristoune aussi! Contrairement à Hautes Pierres, c'est E=MC2 que j'ai lu, relu et rerelu...en m'émerveillant de sa facilité d'écriture, et de la facilité de l'amour d'après lui ;)
Je vais le relire aussi, ça va laisser un vide, même si ça faisait un moment que je ne suivais plus trop son actualité.
Bonne lecture :-)
Floh, je l'ai lu et relu et re relu aussi !! La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a quelques années, sur le salon du Livre à Paris. Je l'avais taquiné sur la sortie annuelle de son bouquin qui étais décalée par rapport aux dates du salon, systématiquement. Et on avait convenu ensemble que l'adaptation qui avait été faite au ciné d'un de ses livres était... bof.
J'avais adoré cette connivence. Le père de ma fille se souvient s'être étonné de ma timidité rougissante.
Bonne lecture à toi aussi.
Quand j'ai appris son décès à la radio, la 1ere chose que je me suis dite c'est "anne va être bien triste".
Rien à voir mais justement : c'est quoi cette histoire de peinture ? ;-)
J'ai commencé aussi par Haute-Pierre et l'ai souvent conseillé !
heidi, pour la peinture, je te raconterai quand ça sera concret. Pour le moment... patience.
Ca me fait sourire, cette association.
Madeleine, oui, hein ? Qu'il est bien foutu ce roman !
J'avais pas osé te le dire et puis mettre cette nouvelle en commentaire du post précédent c'était d'un goût...
Samedi, on m'a demandé des bouquins pour une jeune fille de 10 ans qui veut "passer chez les adultes", je lui ai vendu E=mc².
Son dernier bouquin s'appelle "seconde chance", ça me fait drôle... comme le fait que le magazine des livres lui consacre un interview dans son numéro de l'été...
Pappolène, oui, j'y ai pensé au titre. Mais je suis sûre que le monde du livre peut compter sur nous pour le faire découvrir à de jeunes lectrices, qui y prendront le même plaisir que nous. On va se sentir seules, hein ?
Je crois avoir lu plus de Klotz que de Cauvin. Mais E=MC2 traîne dans la maison, je crois bien que je vais le lire :)
Je l'avais lu la première fois parce qu'il portait (même si c'était un pseudonyme, à 12 ans c'est pas très important) le nom de ma mère. Je m'imaginais que c'était quelqu'un de la famille que nous ne fréquentions pas et du coup sa disparition me fait comme si c'était véritablement quelqu'un de ma famille :)
Valérie, chouette pour toi alors, tu en as tout un tas de très bien à découvrir pour la première fois.
Pappolène, ah bon ?! Ah mais oui, c'est fantastique dis donc ! Quelle proximité.
Oh là, méfiance : la relecture de ce qu'on aimait à 15 ans peut se révéler extrêmement décevante, (re)lis plutôt Klotz et préserve ta reconnaissance et ton admiration.
Gilda, je l'ai lu et relu tout au long de ces années, à intervalles assez réguliers. J'aime ses bouquins exactement pour ce qu'ils sont. Les Klotz et les Cauvin. Ca n'est peut-être pas salué par le bien-pensant littéraire, mais ses héros tout fêlés de partout m'ont accompagnée sans discontinuer pendant vingt ans, alors...
Je regrette juste de ne pas le lui avoir dit la dernière fois que je l'ai croisé. Qu'il avait accompagné ma vie, à la façon d'un auteur qu'on retrouve tous les ans, dans un style ou un autre.
Je l'apprends en te lisant, j'avais zappé cette info.
Je n'ai lu que E=MC2 lorsque j'étais ado, que j'avais beaucoup aimé et que j'ai fait lire à mes filles. Je dois aller à la bibli aujourd'hui, je vais voir ce qu'ils ont...
swahili, bonne découverte ou redécouverte, alors.
Oh, moi aussi, je l'ai lu et relu...mais c'est à peine si j'ose avouer que je n'étais pas au courant de son décès. il faut croire que la présence de 4 enfants dans une maison, coupe un peu du monde.$
triste nouvelle.
Phany, ça a été annoncé très discrètement, il faut dire...
Et bien voilà un bien bel hommage... que je ne partage pas. Si je me souviens bien, la dernière fois que je l'ai vu, en pleine milieu d'une conférence et séance de dédicace, après une question bien anodine sur son livre Monsieur Papa et à un échange virulent qu'il avait ponctué d'un "les vacances en Ardèche, c'est vulgaire !", le petit Ardéchois au très mauvais caractère qui lui avait posé la question, lui a hurlé : "L'Ardèche et les les Ardéchois vous emmerde, Monsieur Cauvin !". Je garde de lui l'image d'un auteur de livres (par d'un écrivain !) imbu de lui même et très parisianiste. Alors, au risque de choquer, je ferais mienne la citation de Desproges, et, à l'annonce de sa mort, "j'ai repris deux fois des moules !"
Désolé Anne...
Ne sois pas désolé, voyons, mon Stefirst adoré ! Il en faut pour tous. C'est clair qu'il était amoureux de son paris, pour autant, parisianiste ? Je ne sais pas. J'espère que c'était un "accident" lié à un concours de circonstances malheureux. Mais ça ne change rien au fait que j'aime ses livres, de toute façon. Et c'est ça qui compte !