L'autre jour, j'ai emmené Cro-Mi chez les suédois pour y acheter une veilleuse.

Je la lui avais promise depuis longtemps mais la concordance week-end avec elle + disponibilité de la voiture a fait qu'il nous a fallu attendre ce lundi férié pour nous y rendre. Avec une pensée au passage pour les travailleurs des jours fériés.

Aussitôt décidées, aussitôt préparées, nous voici, par la grâce du changement d'heure et de la route dégagée, à l'entrée du magasin quelques minutes avant l'ouverture.

A un moment, j'ai cru m'être trompée de pays et d'époque. Je me suis crue en Ursse du temps des files d'attentes.

Une meute de jeunes parents, équipés l'un de la poussette, l'autre du sac ou du chariot qui va bien, prêts à démarrer derrière le cordon symbolique qui indiquait que non, c'était pas l'heure.

Prêts à en découdre dans ce temple de la surconsommation où même quand on vient juste se promener, on repart les bras chargés, et où chaque article est produit en milliers d'exemplaires.

La bave au lèvres, le rictus mauvais, l'œil bas de plafond...

On me signale dans l'oreillette que j'en rajoute un peu, ce qui n'est pas impossible. Mais quand même.

Nous y avons donc fait l'emplette de Spöka la veilleuse (renommée depuis, par un curieux glissement de mon non-suédois et de la prononciation de ma fille : Skopiya), ainsi que d'une boîte à ranger, de deux oreillers pour moi, et de quelques piles d'avance (j'avais VRAIMENT besoin de tout ça, ne vous moquez pas).

Et vous voulez tout savoir de l'horrible réalité ?

Cro-Mi voulait une veilleuse car elle est dans une phase "un peu peur du noir" (en fait : un peu peur d'avoir peur...) et cauchemars.

Depuis qu'elle en a une, elle l'éteint consciencieusement parce que la lumière l'empêche de dormir. Ahem. On s'inquiète toujours trop pour nos enfants. La bonne nouvelle c'est qu'elle trouve quand même Skopiya très jolie, on a pas tout perdu...