Sur une idée de Smily...

Smily m'interroge sur le sujet du bac philo 2010 ! Rien que ça ! Et je dois la remercier car ma panne d'inspiration trouve de quoi se redémarrer dans le sujet, forcément.

Faut-il oublier le passé pour se donner à l'avenir ?

Bien sûr. Non ! Peut-être...

Bien sûr qu'à défaut d'oublier, il faut passer sur le passé. Ne pas en tout cas craindre qu'il se reproduise comme un schéma infini, que ce qui nous a fait souffrir va forcément recommencer. Bien sûr qu'il faut être dans l'aujourd'hui, éventuellement ascendant demain, pour parler d'avenir. D'ailleurs, tout est dans le mot : avenir. A venir. Le plus beau restant (à venir) ?

Pour autant il faudrait être crétin(e) pour penser qu'on efface l'ardoise, d'un coup d'éponge, et qu'on part sur un terrain vierge. Le passé nous est fondation, construction. Et le nier ne servirait à rien : nos grandes joies et nos grandes peines nous appartiennent, elles sont nous, parce que nous les avons vécues. Nos traumas, nos élans, nos rêves d'enfants, nos passions, nos aspirations. Et si on est encore vivants au moment de parler d'avenir, c'est bien parce qu'on a survécu à tout celà.

Peut-être, alors, tout simplement, le digérer, ce passé ? En tirer nos forces, nos faiblesses, de beaux souvenirs, des larmes. Ne pas l'ignorer, mais ne pas l'ériger en maître de nos destin. Le respecter, ne pas le craindre. Savoir savourer chaque fois comme une première fois, tout en sachant que c'est bien la somme de nos premières fois qui nous ont conduit là.

En fait, à vrai dire, je ne crois pas qu'on "se donne" à l'avenir. L'avenir c'est demain, et tout ce que ça comporte d'inconnu, d'incertain, d'improbable. Je crois surtout qu'il ne faut pas oublier de se donner au présent, à chaque instant. Qu'il faut être là, bien là, ici et maintenant. Avec ce qu'on a à y vivre. Parce que demain, l'avenir, c'est du conditionnel. Alors que la minute qui passe, elle est là, pour de vrai.

Pour finir sur une note plus rigolote, j'avais une chanson en tête en écrivant ce billet. Avec un petit coq à l'âne mais pas tout à fait sans rapport. La chanson est de Gainsbourg, chantée par Vanessa Paradis. Et comme quand j'étais jeune, belle et mince, on me disait parfois que je ressemblais à Vanessa Paradis, je me dis que si je n'avais pas oublié le passé et conservé cette allure, je serais peut-être en train de planifier le troisième avec Johnny Depp ?? Je rigole euh...

Mais comme il y en aura pour réclamer des preuves, ou de quoi contester. Photo. Et puis musique, après.