De l'art sous toutes ses formes
Par Sacrip'Anne le lundi 20 juin 2011, 07:00 - A lire, à écouter... - Lien permanent
Vendredi soir, j'étais avec un accoudoir vivant (private joke inside) au concert de Neil Hannon (The Divine Comedy) au Théâtre de la VIlle.
Je ne vais pas me lancer dans une revue de détails des titres et variations, ça ennuie ceux qui ne connaissent pas / n'aiment pas et ça n'apprend pas grand chose aux autres.
Juste qu'il s'agissait, sans que ça soit programmé pour, d'un moment où il se passait quelque chose dans la trajectoire de ma vie. Qu'il se trouve qu'au moment où il a commencé à jouer, j'ai fait dans ma tête un pas qui était important pour la suite.
Du coup en dehors du plaisir musical et de ses facéties toutes anglo saxonnes, j'étais dans une sorte d'état un peu particulier, avec la sensation que ses mots et ses notes tendaient de fines cordelettes entre lui et moi, et que quitte à être assise quand le reste de la salle était debout, où à vivre de façon assez intérieure ce joli moment, j'avais, avant tout, cette vibration à préserver. Celle qui parcourait les cordelettes et qui me disait quelque chose sur sa musique, sur la vie, et sur moi aussi.
D'ailleurs, plus je grandis (qui a dit "vieillit" ??!!), plus cette dimension de l'art dans toutes ses formes m'est importante. Au-delà de l'esthétique, du pur plaisir, il y a ce moment, quand une expo, une pièce, un film, un livre, un tableau, une photo, une sculpture, ou que sais-je encore, vous met pile sur cette vibration si particulière.
Où tout d'un coup on comprend où l'artiste a voulu en venir. L'éclairage sur l'oeuvre se modifie un peu. Et une porte sur le monde s'ouvre. En nous révélant, si on a de la chance, un petit bout de nous.
Voilà ce que j'avais envie de partager avec vous après un week-end riche de tas de choses que j'avais prévues, et d'autres que je n'avais pas imaginées.
Et aussi que je sens bien que ça va moins déchaîner les foules ! Mais il en faut pour tous les états d'esprit et aujourd'hui, c'est comme ça.
Commentaires
Quelle jolie façon de dire ça! Moi j'appelle ça "synchronicité", ou "temps suspendu", j'en ai parfois aussi une conscience aiguë, ce moment où je me dis "oh, je vais m'en souvenir dans les moindres détails, cette émotion, cette vibration, ce qui me traverse là"...Et souvent, un peu de nostalgie derrière, la peur de le perdre, de ne pas savoir comment le faire perdurer, mais tu y parviens si bien...
Tout plein de bises :kiss
Floh, oh non, je n'y arrive pas tant. Les détails et les souvenirs s'estompent. Mais il reste la sensation et puis ce que ça nous a fait à nous. Des bises itou :kiss
Comment ça pas déchaîner les foules ? Tu les sous-estiment probablement

Y'a longtemps que ce genre de petit moment ne m'est pas arrivé, mais je ne m'en plains pas, car les rares que j'ai connus ont immédiatement été suivis d'une grande baffe dans la g**** ! Et avec l'âge, comment dire... on se lasse ! Mais quoi qu'il en soit, enjoy
jathenais, il y a juste que ces quelques jours ont été furieusement pétillants du point de vue de la malice webesque, ça m'a rappelé des souvenirs d'il y a quelques années maintenant, en dehors du plaisir que j'y ai pris.
Et hors de ce billet au fil de commentaire sans fin, des jolis moments de croisage, de mots rigolos, malicieux, tendres, tout ça.
Alors petite descente.
Mais ça n'en enlève pas un mot au reste du billet, va !
(Comment ça, avec l'âge, t'es si vieille que ça, toi ?)
Tout est relatif, demande à mes enfants, je suis un genre de dinosaure, j'imagine... espèce pourtant répandue appelée aussi le taxibus banquus ! Et certainement assez vieille pour avoir la sagesse d'éviter les coups quand c'est encore possible
(par contre dans la tête, je crains de rester longtemps une ado légèrement attardée)
Oh la réponse de Gasconne (pour une auvergnate...), jathenais ! Ca c'est un truc que je crois que je ne saurai jamais faire, éviter les coups. Du coup j'ai plutôt appris à les encaisser.
Tiens, chez nous on dit réponse de normand (et là, tout s'esplique, j'ai malheureusement pas choisi tous mes gènes, j'ai du breton, du normand, de l'auvergnat, du basque, entre autres).
Et rassure toi, j'en évite, mais l'addition est chère, à se protéger de tout, on ne vit plus, et si ça peut te consoler, la vie est rigolote, elle trouve toujours des failles dans l'armure pour s'y glisser et asséner encore une beigne...
Et c'est là que tu as décidé aussi de changer de look ? (pour les non initiés : référence à la coupe de cheveux que tu t'es fait le lendemain
).
Je te comprends. Je peux dire, que le 30 mai, quand Waters a interprété Mother en duo avec lui même mais le lui 30 ans plus tôt (en clair: il projette le film (image et son) de son interprétation 30 ans plus tôt sur le mur et chante donc en duo avec le lui-même) ça a changé ma vie, comme si des pièces d'un puzzle se mettaient subitement en place. C'est inexplicable mais cette interprétation m'a éclairée sur ma propre vie et réglé certaines angoisses existentielles. Euh, do you understant me?
jathenais, ha ben t'es aussi mixée que moi, on dirait !! En tout cas, au final, ça se recoupe. Je pense que mon "rapport à l'art", si j'ose dire, est souvent un moyen de transcender ce qui ne va pas, d'aller prendre un peu de hauteur pour redonner du sens à ce qui n'en a plus. Et de vivre, oui. Avec avidité, souvent.
On va finir par philosopher, didonc !
Pablo, non, non, non ! La triste vérité, c'est que l'accoudoir humain, la semaine d'avant, a pris quelques photos d'une sortie. Comme il est très grand et qu'en plus j'étais accroupie pour embrasser ma fille, j'ai pu constater que j'avais des racines très pas belles. Bon, à la vérité, il semblerait que le contraste ait été un peu accentué.
Et par ailleurs, quand mes cheveux font vraiment trop ce qu'ils veulent, l'heure a sonné !!! (Il suffit ensuite de trouver l'adéquation : we seule, un peu de temps, Cro-Mi chez son papa, budget dispo, et hop, c'est gagné !)
Pappo-Stef, oh oui. Parfaitement. :kiss
J'ai encore en tête la fulgurante beauté des derniers accords de piano du 2e morceau joué en concert par Andy Emler en duo avec Thomas de Pourquery le 29 novembre 2009. Indélébile apesanteur.
Sur le "rapport à l'art", oui sur ce que tu évoques mais pas seulement, j'y vois aussi de quoi apprendre , évidemment, et me bouger/bousculer mentalement !
K, apprendre et se bouger mentalement, disons que ce sont pour moi des "évidences", et des conditions pour en arriver à ça !
Heureusement que de temps il y a des miment comme cela ! Mais il y a longtemp que je n'y ai pas gouté ! J'espére en tout cas que ce moment de Grace te sera profitable dans tes multiple interrogation du moment...
dimanche dernier, sous la pluie, 5 amis, 1 connaissance, 1 autre chose... La Tour Eiffel s'illumine, il est 23h et c'est la fin d'un week end parfait.
Je vois ce que tu veux dire.
Gilsoub, tous ces moments nous construisent, mais aussi ceux de creux, de doute... alors je n'en doute pas !
fredoche, "1 autre chose", really ? T'as des trucs à me dire, toi ?
wer weiß?
j'en reprends mes anciens pseudo!
L'émotion, frédérique, l'émotion ?
non ben non, là on est dans la perplexitude raisonnablisante (j'imagine que tu vois ce que c'est...)
frédérique, ouais je vois. Mais j'ai décidé d'arrêter, en fait.
Tu dis si bien ces instants de béatitude.
Merci Valérie