Les Mille et une vies

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Mot-clé - maternité

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vendredi 4 novembre 2011

Quand l'enfance est matinale

Prenez deux spécimen d'âge tendre et de tempérament matinal.

Collez-les dans une chambre un samedi soir, nuit de passage à l'heure d'hiver.

Briefez-les sérieusement sur le fait que tant qu'il fait nuit, on reste au lit, en silence. Et que tant que les grands ne sont pas levés, on joue, en silence.

Prenez l'air sérieux et convaincant.

Et c'est ainsi que quelques heures plus tard (et précisément : très très peu de temps après votre propre endormissement)...

5h30 (nouvelle heure). Des bruits étranges vous sortent du sommeil. Vous pensez à un mauvais rêve. Vous pensez à un voisin fou. Puis vous vous dressez dans le lit, en pensant aux voisins, justement.

Car les deux charmants bambins qui vous ont fait le coup de l'oeil doux et du bisou qui bave en se couchant la veille ont entrepris de jouer. De la musique. Un duo de synthétiseurs pour enfants. L'une à la marche Turque en démo, l'autre avec "Old Mc Donald" en version canard.

(Je n'invente rien).

Vous vous levez donc, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main. Surgissez dans le dortoir à bambins. Faites les gros yeux, expliquez que c'est le milieu de la nuit (ils ne savent pas lire l'heure). Montrez sur une montre (huhu) à l'aînée (de peu) à quelle heure ils sont autorisés à sortir de leurs lits et jouer en silence.

Repartez vous coucher, digne.

6h15. Il y en a un des deux qui tousse. Depuis 10 minutes. Vous vous dites que ça ne va pas l'aider à se rendormir sérieusement. Vous vous levez, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main que vous aviez désenfilé au précédent lever. Sortez, prenez la direction du dortoir à trolls.

Entendez pouffer de rire, là, sous votre gauche. Pas du tout en direction du dortoir à monstres velus. Voyez l'éclat d'une lampe de poche. Entendez un éclat de rire.

Ils sont là. Les deux, en planque, dans le salon. Morts de rire.

Vous les raccompagnez manu militari à la frontière, faites boire, distribuez cuiller de miel et bisous, et leur demandez de vous laisser encore un peu dormir, de se raconter des histoires à voix basse...

Et repartez. Sur des sourires d'ange. Qui vous disent oui oui.

7h35 : visiblement ils ont redormi peu puis que l'aînée (de vraiment peu) vous explique qu'ils ont "loupé" l'heure que vous aviez montré sur la montre (re huhu). 35 mn de gagnées, mais là, ils sont bien réveillés et ont faim. Vous activez le mode petit déj en vérifiant que vous avez pensé à enfiler le premier truc venu. Les contemplez manger. Puis filer jouer. Vous comatez sur le canapé. Puis rejoignez l'homme dans le lit. Jusqu'à entendre un peu trop de bruit. Pour protéger le sommeil de l'homme qui dort, vous vous levez, repartez pour un tour de canapé, puis de lit. Et ainsi de suite deux ou trois fois de suite.

Ne vous rendormirez jamais de votre vie. C'est sûr.

Souriez quand même, parce qu'ils sont trop mignons. Et puis qu'à bien y penser, c'était quand même drôle.

Oui, c'était drôle.

D'ailleurs vous vous dites que vous allez bien rigoler, quand vous leur raconterez ce matin mémorable, dans quelques années.

Oui, à peu près au moment où, avec l'homme qui dort, vous organiserez vos propres concerts de cor anglais dans leurs chambres. Vers 5h du mat. Soit 7 bonnes heures avant leur heure de lever spontané.

Muhuhuhuhu.

mercredi 6 octobre 2010

S'habituer à l'idée

Je suis étonnée par la facilité que nous avons, Cro-Mi et moi, à nous installer dans nos nouvelles habitudes.

L'organisation tourne, et nous laisse le temps pour des pauses de tendresse à toutes les deux. Des choses ont changé, mais pas tout. Et le fait d'être deux au lieu de trois ne double pas mon travail (ok je gère tout, mais moins de tournées de lave-vaisselle, de lave-linge à gérer).

Bref, on s'habitue bien à être entre filles et c'est tant mieux.

Pour autant, des choses que je ne soupçonnais pas s'insinuent dans ma tête et il faut s'habituer à l'idée.

Comme, par exemple, s'habituer à l'idée que la probabilité que j'ai un ou plusieurs autres enfants.

L'envie ne me tiraillait pas tant que ça, pourtant, juste avant. Sans doute parce qu'il était peu envisageable que le Papa de Cro-Mi et moi on le fasse ensemble. Même si tout avait l'air de ne pas aller si mal.

Maintenant je me dis que toute "jeune" que je sois encore, l'âge avance. Que la probabilité que je trouve un potentiel amoureux qui serait un potentiel papa, que l'envie en soit partagée, que la nature suive son cours, fait que même si tout ceci se produisait, je me retrouverais dans le camp des mamans à grossesse tardive. Ce dont je n'ai pas très envie sur le principe.

Ceci dit on est bien, nous deux. Et je ne suis pas sûre que replonger dans les joies des premiers mois soit si tentant que ça, à bien y penser. C'est juste l'idée de me faire à l'idée que ça pourrait ne jamais m'arriver, alors que je me gardais cette réflexion pour la ménopause, ça ne me laisse pas si indifférente que ça.

Mais bon. Ca s'en va et ça revient. Cro-Mi comble mes envies de me plonger dans des odeurs d'enfance.

C'est juste que les deux choses que j'ai faites de mieux, par amour, c'était les renoncements et une enfant.