Avis de grand frais sur le quartier d'affaires, des bourrasques tourbillonnent et nous poussent dans tous les sens.

Les parapluies se retournent, les pans des manteaux s'envolent, on joue tous à Ferdinand qui incarne le vent. S'il faisait assez beau pour les jupes, elles voltigeraient de même, mais les femmes sont prudentes, de ce que j'ai vu ce matin.

Les rebelles fumeurs que nous sommes expérimentons les joies de l'allumage en plein air (curieusement, en plus, on a tous des briquets en fin de vie, ces jours-ci, ça tombe mal), les cheveux s'envolent et nos manteaux ne suffisent pas à faire écran. Les anti tabacs se réjouiront en disant que c'est une bonne occasion d'arrêter, mais quand même, quand on rentre échevelés (bizarre, c'est toujours par les jours de grand vent qu'on a pas les cheveux attachés ?), le visage fouetté par le zef, les pommettes rougies, on a presque l'impression d'avoir fait un tour en bateau et on rit comme des gamins.

Il faut échafauder des stratégies et itinéraires pour gravir et descendre nos marches, on guette les anémomètres et on prend des paris sur le couple vitesse / direction pour tenter de deviner à quelle heure nos ascenseurs s'arrêteront - s'ils s'arrêtent.

Il vente, ça fait un peu peur de si haut, mais j'aime ça.