Carapace de pacotille
Par Sacrip'Anne le lundi 11 juillet 2011, 00:00 - All about Chiboum - Lien permanent
Elle est en toc, ma carapace, bon sang de bois !
Moi qui me croyait ENFIN apaisée, après des mois de tempêtes intérieures, et bien barricadée à l'abri de mon "je vais enfin suffisamment bien alors on ne touche plus à rien et on retient son souffle".
Je suis nulle en carapaces.
Mais vraiment nulle.
J'ai trop de goût pour ces rares moments où l'humain rencontre l'humain pour réussir à me protéger contre... ça, justement.
Alors je suis perméable aux rencontres, aux moments de grâce, aux échanges. Et pour le coup, il peut m'arriver d'être prise par surprise par quelque chose que je ne croyais pas possible, ou pas maintenant, ou pas... enfin bref, pas.
Parfois je me demande. De quoi j'ai peur. De quoi je suis capable. Est-ce que je suis capable d'encaisser un nouveau "non c'est pas toi", un nouveau refus ? (pour peu que je me croise dans un miroir juste après, ça n'arrange pas les questionnements. Pfff).
Parfois les questions et les doutes me submergent un peu trop à mon goût.
Alors concentration : nul ne sait ce qui peut ou doit advenir. Nul ne peut nous ôter nos souvenirs. Personne ne peut promettre de toujours (ou de jamais, non plus, quand on y pense). Et le bon à prendre quand il se présente, il ne faut pas lui cracher dessus. Alors autant faire avec la vie, comme elle vient, débrancher le cerveau et voir. Une pulsation après l'autre. Ne pas se laisser paralyser par les points d'interrogation. Vibrer sur les points d'exclamation. Le bonheur n'est pas la destination, mais le chemin.
En tout cas c'est ça qui m'a toujours guidée, et parfois sauvée, curieusement.
Commentaires
Le problème des carapaces, c'est que l'on a tendance à jouer aux tortues et à rentrer la tête à la moindre brise... et alors le temps est long... depuis que j'ai cassé la mienne, ben vi on risque des coups mais souvent on a le droit a des caresses ;-)
Ouais, j'en connais qui n'ont pas de carapace, prennent les coups et n'ont pas les caresses... j'aimerais refaire la mienne
Gilsoub, mon problème dans la vie c'est que je n'ai jamais été très douée en carapaces. Mais au bout du compte ça n'est pas vraiment un problème ! :)
jath, j'ai pas de recette, hélas...
Merci pour ce texte, Anne. Ta sincérité et ton courage sont émouvants, j'en ai la chair de poule — et ce n'est pas une métaphore (oui, j'ai la sensibilité à fleur de peau ces derniers temps). Bonne chance et grosses bises.
Une carapace, c'est utile !
Une situation peut toujours s'améliorer mais elle peut aussi, à l'inverse, devenir bien pire !!! C'est comme tout dans la vie, tout n'est qu'une question d'équilibre et si une rencontre devient décisive dans ta vie et bien ce jour là, crois-moi que tu ne prendras même pas le temps de te poser la question :)
Allez, keep the faith ma chiboum à la carapace de pacotille !
(Ah, oui, et l'italien aussi) (je te jure que je ne t'avais pas lue avant de publier mon billet d'aujourd'hui).
Mais Pablo... Allez viens par là que je te serre dans mes bras (dodus zet maternants). Oui, je sens bien que tu es à fleur de peau, en ce moment. C'est beau à voir.
Et puis tu sais, entre jouer coeur et tricher, j'ai TOUJOURS choisi jouer coeur. Je ne sais pas si c'est une réussite, mais je mens trop mal pour le bluff.
Pablo, as-tu du coeurrrrrr (avec solide accent provençal !)? Oh oui, il en a. :-*
Joe, ah mais en fait, euh... tout va bien. :-D T'inquiète, va.
Pablo, chuuuuuuuttt ;)
Il me semble qu'il vaut mieux ne pas avoir de carapace qu'en avoir une trop épaisse ! C'est bien plus difficile de la casser et je ne pense pas que l'on soit plus heureux pour autant. En tout cas, comme Pablo, j'admire cette capacité que tu as !
Solete, c'est ce que je crois aussi, mais il est arrivé, il arrive et il arrivera dans ma vie que ça m'en fasse frémir d'effroi :-D
Je ne sais pas si c'est admirable. C'est comme ça. Mais ça me fait plaisir que ça vous touche. C'est un défaut de moi que j'aime comme une qualité !
J'imagine que ceux qui ont une carapace ne bloguent même pas parce qu'ils ont peur de presque toutes les rencontres.
Toi tu es avant tout humaine avec tout ce que ça comporte comme "risques" :)
(Et merci de nous raconter tout ça !)
Madeleine, ou ils bloguent mais pour parler "d'autre chose" ?
Mais je ne vous raconte rien, juste des bribes de choses qui me passent en écho, ou au jour le jour. :)
Madeleine > on peut bloguer et être carapacé, et même parler de ça aussi ; inversement, on peut avoir péter sa carapace et ne plus bloguer que de tout et de rien, mais surtout pas de ce qui peut piquer, et être rétif à toute rencontre d'étranger, parfois même de connus.
Solete > on est pas plus heureux, mais comme on fait vachement bien semblant, ça donne un côté méthode Coué qui fait qu'on finit par le croire. Et c'est beaaauuuuucoup plus confortable.
Bon, en gros, chacun gère les carapaces comme il peut !
jathenais, en fait tu viens de synthétiser en une phrase ce que j'ai mis chais pas combien de lignes à dire, quoi !!!
Moi, niveau carapace, ça va p-) J'ai pas vraiment envie d'en sortir, un peu pour des questions d'amitié mais pour le reste, de moins en moins.
Et quand je suis prise par surprise (j'allais sortir une énormité :mute:), quelques jours pour remettre les pendules à l'heure et voilà.
On est pas plus heureux mais on est moins malheureux. Enfin on limite les risques d'être vraiment malheureux.
Pappo-Stef, moi je suis ravie de ne pas en être trop capable et que tu puisses en sortir pour des questions d'amitié : juste pour les quelques heures partagées.
(En même temps, il me faudrait peut-être un système à temps partiel. Tu sais, comme les immeubles qui gèrent les stores en fonction de l'ensoleillement ? Ca serait pratique !)
Oh, ben c'est tout beau tout joli, tout joyeux le décor ici ! J'avais pas vu encore ! ça fait du bien rien qu'à regarder.
Pour ce qui est des carapaces, moi je crois que j'ai une armure, super forte genre de chevalier, un truc impressionnant qui fait trop peur aux méchants. Sauf que, parfois je me rends compte qu'elle est transparente en fait et qu'on voit super bien au travers. Et puis elle m'a parfois protégé des autres mais jamais des émotions; parce que pour les émotions c'est une éponge que j'ai, pas une carapace ;-)
"Alors autant faire avec la vie, comme elle vient, débrancher le cerveau et voir." Ma devise du moment c'est "Un jour après l'autre, chaque jour suffit sa peine" et " laisse toi traverser, pas de panique, ça ne fait que passer" ;-)
des bisous, suis contente de te voir bientôt, et je t'aime, tiens prend toi ça dans la face, rire !
Oh Luce ! Juste pour le rire, le sourire et l'émotion qui m'ont traversée à te lire, ça vaut la peine, tu sais ?
Ce que j'espère, c'est que les mauvais moments "ne font que passer", et ceux qui rendent heureux durent bien plus longtemps, mais c'est mon côté sentimentale et naïve qui ressort (pourtant je lui tape sur la gueule régulièrement, hein !)
Et moi aussi : bisous, contente, je t'aime, accroche-toi à tes bretelles ! :p
Je ne suis pas sûre de bien comprendre le concept même de "carapace", je ne crois pas en avoir en ce moment, mais je crois bien me souvenir que j'en ai eue, "avant".
Ce qui rend fragile et nécessite une carapace, c'est peut-être quand on est dans le besoin, le besoin d'un amour, d'amis, de travail. L'état de solitude, de détresse affective fait qu'on doit se protéger des prédateurs, de ceux qui pourraient profiter de cette famine qu'ils sentent en nous, à ce moment-là.
Alors on prend de la distance, on est cynique, peut-être pour masquer ce paradoxe de la grande envie d'être aimé(e) et de la grande peur d'être malheurereux(se).
Parfois, je regrette de laisser les portes ouvertes et de me coltiner ensuite des boulets, mais mieux vaut quand même se coltiner les boulets que vivre dans le désert.
(un truc sans rapport : ces smileys, ils me font peur, on dirait des morts-vivants ou des fantômes...brrr!)
Les carapaces "efficaces" ont quand même un gros effet secondaire indésirable : on devient tout mou en-dessous, comme les insectes. Pas facile de percer la carapace. Mais une fois celle-ci percée, il n'y a plus rien pour se défendre. Les squelettes internes ont du bon, on se fait mal plus souvent, mais on est solide à l'intérieur !
Cela m'a été fort utile pendant des années une carapace... Mais j'ai mis aussi des années à m'en débarrasser ! Quel boulot !
Et je n'y suis pas encore parvenue entièrement !
Alors, ne change pas surtout, gentille humaine.
samantdi, à vrai dire, je me dis, la porte je l'ai tellement rarement fermée, et il y a eu si peu de boulets et tant de belles rencontres, que bah... oui, hein ?
Ah bon ? Tu n'aimes pas mes smileys ? Ce sont des smileys ANTI GIRLY voyons !!! :heart:
Anna, oui, c'est très juste, na !(Dit-elle dans le plein élan de se constituer une liste de bonnes raisons pour lesquelles finalement c'est bien comme ça !)
Fauvette, d'toute façon, je crois que j'peux pas. J'ai déjà à peine gagné en maturité depuis l'âge de 10 ans, alors :-D (Hâte que ta mue soit faite, tu sais ?)
Si l'on me demande qu'a rapace, je réponds en demandant qu'a Ravane.
Elle passe, comme passe le rapace. Les meilleures armures sont des bras dodus (c'est pas moi qui le dit) et des yeux pétillants (ça je suis sûr).
Parce qu'on peut toujours s'enfermer dans le sous-sol de son pavillon de banlieue et le plus entendre les chiens qui aboient, se cramponner à son pinceau, toujours une fois y en a un qui enlèvera l'échelle.
Alors les rapaces mangent les yeux et la caravane écrase les chiens éberlués. Dans mon sous-sol, je tente de voir la vie qui passe et je m'accroche à toutes les épines des carapaces qui me cernent, histoire de me savoir encore parmi les miens.
andrem, c'est virtuose et c'est joli.
Et je te dois quand même un sourire sur les bras et yeux en tant qu'armures !! J'explique : j'ai été élevée avec des terre-neuve. Qui sont des chiens tout ce qu'il y a de plus pacifique malgré leur taille imposante, et qui n'ont pas la mâchoire pour mordre. Alors quand ils doivent se défendre, ils font tomber l'adversaire et le neutralisent de leur poids.
Là, tout de suite, je me voyais adapter le système et neutraliser les emmerdants par étouffement entre mes bras dodus dans mon opulente poitrine. Ce qui me fait - donc - rire. Ceci dit je préfère pratiquer ça dans d'autres circonstances :)
(Je ris, je ris, mais il est beau, ton commentaire, vraiment).
je t'envierais presque là tu vois ... paskeu j'ai encore des bouts de carapace qui refusent de se carapater ... et c'est pas faute de cara-vailler dessus hein :p
mais ça vient ça vient ... 8-)
Mel, ma belle (sont des mots d'amour qui vont très bien ensemble), les uns en ont de trop, les autres de pas assez... nous v'la bien, hein ? Allez. Ca va bien se passer, au bout du compte, tu sais ? ;)
Contente de te retrouver après une période sans vraie possibilité de connection régulière; merci pour ce beau billet qui te va bien : humaine et sincère, tout simplement et c'est pas très humain une carapace...
Merci charlottine. T'as pas tort, et je me vois mal me balader en tortue ninja, quand même :p
Mes mauvaises pensées, Nina Bouraoui :
ça fait un petit moment que c'est mon credo.
Les chiens aboient et la carapace (ça veut rien dire, je sais :)...) Moi, je dis merci à ma carapace. Elle m'a évitée de sombrer bien des fois.
Les chiens aboient et la carapace (ça veut rien dire, je sais :)...) Moi, je dis merci à ma carapace. Elle m'a évitée de sombrer bien des fois.
frederique, je n'aime pas tout de Nina Bouraoui, ou en tout cas pas tout le temps, mais pour ce genre de phrases, oui, elle m'accompagne. Coupine, va !
liwymi, et même deux fois plutôt qu'une !! Chacune sa façon, ce qui compte, c'est qu'on s'en sorte comme des cheffes, non ? :-D