Les Mille et une vies

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mardi 15 novembre 2011

Assez n'est pas assez

Je me souviens, en sortie scolaire, du concert de cette chanteuse allemande qui chantait sur un mode bilingue une chanson qui s'appelait "Genug is nicht genug".

Dans la version française, ça donnait :

Assez n'est pas assez
Ne venez pas me dire
Qu'il faut s'en contenter
Assez ne peut suffire"

D'une voix de stentor et sur un ton comminatoire.

Ca m'avait marqué parce que c'était un peu ce que j'entendais, parfois. T'as eu 18 ? Il n'y avait pas beaucoup plus de travail à fournir pour arriver à 20 !

Certes, j'entends avec le recul et un peu (pas tout) de détricotage l'envie qu'un enfant épanouisse son plein potentiel, ait des envies de progrès, de meilleur possible.

Ce que j'entendais, moi, c'est que quand c'était déjà plus que très bien, ça n'était pas assez. Que quoi je fasse, en somme, ça ne suffirait pas.

Enfin le temps que ma paresse naturelle ne trouve là l'occasion de s'exprimer par opposition. Puisque 18 c'est pas assez, alors 10 suffira. Ou 9. On s'en fout puisque ça ne sera pas parfait !

Bref. Tout ça pour dire que je tends encore aujourd'hui à m'acharner sur les moindres détails de ce que je pourrais faire mieux. Souvent.

Et que dans une journée comme celle d'hier, il me serait bien plus utile de me dire spontanément, sans qu'on ait besoin de me le mettre sous le nez que : j'ai pris soin de ma fille selon le degré d'urgence indiqué par son état objectif, fait ma journée de travail tout à fait raisonnablement, convaincu un pharmacien de rouvrir après avoir passé une heure et quarante minutes le cul sur un odieux banc de bois, puis 20 autres dans le cabinet du docteur, nourri, soigné et couché ma fille à peine un quart d'heure plus tard que sa normale, ok pas lavée, mais de toute façon interdiction de mettre la tête sous l'eau.

Et que dans tout ça j'ai trouvé moyen de poser une journée dans pas très longtemps pour souffler à deux, mes vacances de Noël, de réussir enfin à papoter un peu avec mon amoureux.

En somme, malgré la pression continue que fait que chaque grain de poussière peut venir faire voler en éclat la belle organisation de la mère solo (pas que la mère solo, mais encore plus le parent isolé, dirons-nous), j'ai ASSURE.

Rajoutons là-dessus que si elle n'est pas aussi rutilante que je voudrais, la maison n'est pas une porcherie, et qu'on y mange majoritairement de la cuisine cuisinée et extrêmement rarement du préfabriqué, surgelé ou pas, ma foi...

Mais qu'est-ce que j'attends pour trouver que oui, j'assure ? Un brevet de bonne conduite ?

Pourquoi c'est si compliqué, l'auto estime, hein ?

mercredi 9 novembre 2011

D'il

D'abord j'ai été intriguée par le fait qu'il était si évident qu'on se rencontre et que ça n'avait, finalement, pas été le cas, ou en tout cas pas si sérieusement...

Je me suis intéressée à ce qu'il racontait, ce qu'il faisait.

Ensuite je me suis étonnée de ce qu'il me faisait alors que je ne pensais pas qu'on pourrait me faire cet effet-là, pas à ce moment là...

Et je l'ai laissé faire.

Puis j'ai observé qui il était. Ecouté, regardé, flairé, cherché à savoir qui se tenait derrière le premier abord, trouvé qu'il ne mettait pas tant de mystère à se laisser apercevoir...

Et espéré que ça s'rait possible que moi aussi, je lui fasse ce genre d'effet. Vu que derrière le premier abord, ça me plaisait aussi. Encore. Plus. Mais bon.

Eu de la chance.

La réalité a fait suite aux rêves, aux envies, aux possibles pas encore explorés... la réalité est belle, jour après jour. Davantage, encore, que ce qui pouvait me faire rêver à ce moment.

Les pleins, les déliés. Son intelligence, son insatiable curiosité, son humour à lui qui fait rire le mien, ses inquiétudes.

Tout un tas de choses qui font "oh pareil", celles qui nous différencient. Son amour pour le fromage et le chocolat.

Tout un tas de choses qui sont si simples mais dont la résonance à deux n'est finalement pas si fréquente.

C'était pour arriver à ce moment-là, ces baffes, ces vacheries de la vie ? Ca valait la peine.

Et c'est là qu'on se dit que 7%, dans un carnet d'adresse, ça ne semble pas énorme, dit comme ça.

Mais que c'est plus que largement suffisant, parfois, si on a un peu de chance, pour s'offrir à deux de belles occasions de bonheur.

Oui, j'ai de la chance, je crois bien.

(Par ailleurs et pour ceux qui s'en inquiéteraient, oui, depuis la part de garçons sensibles a encore augmenté dans mon fameux Rolodex. Au point d'ourdir avec une autre FAP de ma connaissance des plans de reconversion professionnelle !)

mercredi 2 novembre 2011

97 heures

Ces dernières heures, les 97 qui composaient ce long week-end (miam, bien mérité), j'ai... ri aux facéties de deux juniors, multiplié mes yeux pour les ramener sains et saufs à la maison.

Souri à leur complicité enfantine, à les voir disparaître des heures autour de jeux pour lesquels, finalement, je ne suis pas utile. Pris un air béat à quelques doubles câlins.

Joué avec eux, aussi, un peu, parfois.

Dit au revoir à ma fille.

Puis bonjour, deux jours après.

Discuté avec une sympathique et bavarde demi folle obsédée par les plaques commémoratives dans le train, elle en a loupé sa station.

Fait des nuits en tranches napolitaines, un peu de début de sommeil puis un réveil de mi-nuit pour accueillir celui qui rentrait. Les effets du changement d'heure sur la paire de juniors, aussi, une nuit.

Ri à deux à l'un de mes films cultes. Découvert un indispensable chanteur.

Fait des tas de choses indescriptibles qu'on met sous le nom "rien fait" quand on raconte son week-end. Sauf que dans ce rien faire se tissent bien des choses essentielles. Sourire...

Cuisiné, un peu.

Dormi, pas tout à fait encore assez.

Et fait des choses pas racontables non plus. Comme scandalisé ma grand-mère (huhu, j'y arrive encore, elle n'est pas complètement habituée !).

Et puis, sur la fin, mesuré le vide que laisse celui qui rentre quand il s'en va de nouveau. On s'habitue, vite, à la présence d'un autre battement de coeur à côté du sien...

Bref. C'est l'heure de retourner au quotidien. Dire que je n'ai pas envie n'est rien. Vivement ce soir, les copains.

jeudi 13 octobre 2011

A la folie

Ma grand-mère, qui avait un sacré grain, avait coutume de dire que le propre de la folie était de la voir chez les autres. Ce qu'elle ne manquait pas de faire à toutes les occasions, baromètre assez utile sur sa propre santé.

Pour autant, les doux dingues, les rêveurs un peu cinglés, pas question de les soigner, ils sont trop indispensables à la vie.

Parfois on croise un fou, une folle, au sens un peu azimuté, frappadingue illuminé. On se dit que le vrai sain d'esprit n'est pas celui qu'on croit !

De temps en temps on se frotte à quelqu'un qui est enfermé dans son truc, tellement qu'il ne voit pas ce qu'il fait autour, ne comprend même pas de quoi on cause. Il peut arriver qu'on s'en sente, du coup, en plein doute. De lui, d'elle, de moi, lequel a perdu le sens commun de vue ?

Sans doute un grain de folie, c'est ce qui rend la vie supportable. Probable aussi que pour les vrais grands malades, c'est leur seule façon de survivre.

Alors, quoi ? Etre fou à lier ? Ou folle de toi ?

(Billet portenawak écrit sur un mode "tête ailleurs suivons le mot")

mardi 4 octobre 2011

Deux oui

J'étais là, brièvement, le soir où ils se sont rencontrés.

J'ai fait "enfin" la connaissance de l'une, et tout simplement la connaissance de l'autre.

Bientôt chez Elle, il y a eu des billets pour parler d'un amour nouveau. Des morceaux de photos. Je me souviens parfaitement du jour où j'ai "reconnu" sa main à lui sur la photo qu'elle avait mise en ligne et où tout a pris sens. Enfin, reconnu. Je ne sais pas pourquoi, à voir cette main j'ai eu la certitude que son nouvel amoureux, c'était Lui.

Et depuis le début, leur histoire me touche.

Alors forcément, depuis cette nouvelle page qui n'est pas la plus marrante, je pense à eux tous les jours. Je pense à ce qui peut lui passer par la tête, à Lui. A Elle.

Mais d'imaginer bien faiblement ce qu'ils peuvent ressentir, ça ne leur est d'aucune aide, bien sûr. Je fais du coup ce que je fais de mieux, sans doute. Des bisous et des pitreries. En essayant de mettre dedans ce que je ressens pour eux. Leur dire qu'il y a une autre humaine dans les parages, avec tous ceux qui le leur manifestent, comme moi chacun avec ses moyens.

Il y a quelques semaines, Elle m'a dit qu'Elle l'avait demandé en mariage, qu'Il avait dit oui, et Elle m'a demandé d'être son témoin. En dehors du fait qu'on s'aime, je suppute que mon allergie aux mariages n'est pas pour rien dans le fait d'être dans sa liste des personnes à qui demander ce genre de services. Aucun risque que je lui fasse le coup de l'enterrement de la vie de jeune fille, des traditions qui vont bien : je ne les connais pas, et quitte à se marier, autant faire du sur-mesure.

Et pas qu'un peu, qu'il y en a eu. Lui voulait des nez rouges. Elle voulait un beau chapeau. C'est tout naturellement qu'un peu aidée par mon enchanteur à moi (il me semble qu'il a fourni une url de fournisseur de nez, en sous-estimant la capacité à inventer des bêtises que j'ai et le fait que je repère, chez le même fournisseur, des accessoires... plus encombrants, puis ri à ma proposition, finalement validée par la future mariée), par l'envie de grandiloquent et drôle, et surtout vivant, je me suis décrétée témoin-ange gardien et j'ai fait l’acquisition d'une magnifique paire d'ailes. Roses. Fuschia.

On a ri, beaucoup, on a a hacké son blog à Lui (enfin avec les mots de passe, c'est pas du VRAI piratage, juste un peu de détournement d'informations relatives à la vie privée des commentateurs, quoi, rien de méchant), on s'est demandé ce qu'on ferait si on Lui collait une crise cardiaque, vitupéré sur les idées qui viennent aux gens quand on parle de mariage mais pas trop.

En fait pas trop, parce que, même si au départ, il s'agissait de signer des papiers, il est manifeste pour tous ceux qui les connaissent un peu qu'il y a entre ces deux là bien autre chose qu'un accord administratif. Alors c'était bien normal que les gens y voient de l'amour : y en a.

Et le jour J est venu. Son lot de non-invités, tous beaux comme des dieux avec leurs nez rouges (je milite désormais pour le port du nez de clown avec un costard, ça réveille tout de suite un tissus un peu sombre).

On les a mariés. Avec je pense le sentiment partagé par tous ceux qui étaient là qu'il y avait, au delà du registre, au delà de la démarche, un bel accord librement et entièrement consenti à l'idée de soutien et d'assistance. Et de tout le reste. D'ailleurs, Lui, il avait le visage empreint d'une belle conviction un bon moment avant de lâcher son "Oui", et c'était beau à voir. Et Elle, elle était magnifique, si vous saviez.

C'est exactement de ça que je me sens le témoin. De ces "Oui", pleins de force ou d'humour, selon celui qui les a prononcés, mais surtout pleins d'amour fort qui vient de très loin. Et dont le bout de papier n'est qu'un détail, amené par les circonstances, sans doute. Les engagements, ça fait longtemps qu'ils les ont pris.

Mais témoin de leur amour, je me sens. Comme tous ceux qui étaient là. Comme tous ceux qui les connaissent. Comment leur fille, radieuse.

Et puis on a jeté du riz et on s'en est jeté un derrière la cravate.

Et vous savez quoi ? Une fois n'est pas coutume, j'ai adoré ce mariage.

Même si Lui est en train d'ourdir des plans pour se venger de mes excentricités :-D

Paco, Luce, merci d'avoir eu envie que je sois près de vous hier. Ca me touche. Et je vous aime très fort.

mardi 20 septembre 2011

Quand les objets se parent de belles pensées

Depuis longtemps j'aime bien le thé.

Assez pour considérer que c'est un plaisir à part entière que d'en boire un, pas une boisson par défaut, comme d'aucuns que je connais et qui considèrent ça comme de l'eau chaude parfumée. Oui, toi, là-bas, c'est de toi que je cause !

Pas assez pour être spécialiste internationale et experte en dégustation, option lapideuse de ceux qui y oseraient un sucre. Vu que, régulièrement, je sucre. Encore que. Pour ce dernier point, ça n'est plus vrai que pour les sachets du bureau.

Cet été, j'aidais un camarade à trouver un cadeau, qui devait être une théière, et j'ai eu un coup de cœur pour l'un de celles e-rencontrées.

Et puis la vie a fait que la consommation de thé dans la maison a plus que doublé, du coup, histoire de se faire plaisir, histoire d'y mettre du joli, et pourquoi pas un peu de symbole, j'ai craqué pour la théière et elle a fait son entrée à la maison.

Théière

Elle est jolie, et pratique, et pleine de la douceur de moments partagés, de petits rituels doux qui s'instaurent doucement, et je ne peux passer devant sans lui sourire.

C'est vrai, sans doute, que le thé n'a pas le même goût quand elle y participe. (Sourire).

Un bel objet qui en plus est source de sourires. Sa patine sera belle, croyez-moi.

mardi 9 août 2011

Départ imminent

Demain je repars pour une dernière salve de soleil, avant quelques jours de rangement et retour au bureau (oh my god, il en reste si peu, des vacances, déjà ?).

Je file donc vers Toulouse que je me réjouis de découvrir enfin.

Car si je suis venue plusieurs fois dans la région, je ne connais que... les salles de réunion des hôtels de Blagnac !

Je crois qu'il y a plus et mieux à voir.

Et puis si vous saviez le nombre de sourires à croiser là-bas !

J'ai hâte, j'ai hâte.

Et pour le coup, je pars sans ordinateur. Sisi, c'est possible. La faute au poison sucré que j'embarque dans la petite valise (moi qui avait tout fait pour voyager léger avec un sac, ne pas enregistrer, ne pas attendre de valise... pfff).

Enfin la faute. Disons que... je ne crois pas en avoir besoin là-bas et je sais qu'il y aura matière à dépanner si nécessaire !!!

Alors profitez bien, et puis à très vite.

lundi 11 juillet 2011

Carapace de pacotille

Elle est en toc, ma carapace, bon sang de bois !

Moi qui me croyait ENFIN apaisée, après des mois de tempêtes intérieures, et bien barricadée à l'abri de mon "je vais enfin suffisamment bien alors on ne touche plus à rien et on retient son souffle".

Je suis nulle en carapaces.

Mais vraiment nulle.

J'ai trop de goût pour ces rares moments où l'humain rencontre l'humain pour réussir à me protéger contre... ça, justement.

Alors je suis perméable aux rencontres, aux moments de grâce, aux échanges. Et pour le coup, il peut m'arriver d'être prise par surprise par quelque chose que je ne croyais pas possible, ou pas maintenant, ou pas... enfin bref, pas.

Parfois je me demande. De quoi j'ai peur. De quoi je suis capable. Est-ce que je suis capable d'encaisser un nouveau "non c'est pas toi", un nouveau refus ? (pour peu que je me croise dans un miroir juste après, ça n'arrange pas les questionnements. Pfff).

Parfois les questions et les doutes me submergent un peu trop à mon goût.

Alors concentration : nul ne sait ce qui peut ou doit advenir. Nul ne peut nous ôter nos souvenirs. Personne ne peut promettre de toujours (ou de jamais, non plus, quand on y pense). Et le bon à prendre quand il se présente, il ne faut pas lui cracher dessus. Alors autant faire avec la vie, comme elle vient, débrancher le cerveau et voir. Une pulsation après l'autre. Ne pas se laisser paralyser par les points d'interrogation. Vibrer sur les points d'exclamation. Le bonheur n'est pas la destination, mais le chemin.

En tout cas c'est ça qui m'a toujours guidée, et parfois sauvée, curieusement.

mardi 4 janvier 2011

La route

Parfois il n'y a pas de bon chemin à prendre, à une situation donnée.

On fait avec ce qu'on est un jour, et puis l'autre.

Il y a des moments où prendre le bon est une évidence. D'autres où ce qui paraît être "le bon" nous interroge finalement un peu trop pour être honnête.

Alors on liste, les possibilités, les réactions. Aucune ne semble convenir. On se donne du temps.

On en passe aussi, à chercher comment ne plus avoir besoin de comprendre pour avancer. Ou comment faire sans ce qui semble indispensable.

Il n'y a pas de réponse. Je n'ai pas de réponses.

A vrai dire je n'ai même plus de questions : les quelques réponses qu'elles me valent me perdent plus qu'autre chose.

On devrait livrer certains moments de la vie avec un mode d'emploi.

lundi 13 décembre 2010

Le pouvoir des mots

Ce week-end il y a eu des rires d'enfants, des pétillements d'yeux. Ils étaient moins nombreux que les années précédentes, il y a eu moins de galères, un peu moins de travail.

Mais de la fatigue, quand même, et de la joie de les voir ainsi. Il y a eu quelques instants d'échange avec leurs parents également. De la reconnaissance, de la gratitude, de l'humanité. C'était bon. C'était se sentir utile à contribuer à des sentiments positifs. C'était une raison majeure de se lever pour bosser samedi matin, bien plus que le fait que ça fasse partie de mon job.

Il y a eu des mots échangés, aussi. Beaucoup. Avec des personnes qui sont importantes dans ma vie. Des mots importants, donc. Je suis encore en train de digérer ces mots. Ces conversations qui peuvent ne jamais se finir. C'est parfois vertigineux. Tous ces mots pour traduire l'intraduisible. La vie.

Et un sentiment d'avoir progressé. Je peux, avec beaucoup d'amour, d'affection, j'espère sans agressivité ou excès, dire. Je peux dire. Mes limites. Celles du passé, celles du présent. Défendre mon territoire. Ne plus renoncer à une part de moi en fonction de quelqu'un d'autre. Ne pas en sous-estimer les conséquences, parfois. Mais dire. Etre lucide. Ne pas être dupe. Savoir où je suis, à quoi je consent, ou pas.

L'une des femmes que j'admire le plus me disait, en réponse à mes remerciements d'avoir mis des mots sur des choses qui me sont utiles : "je crois au pouvoir des mots". Je lui ai répondu que moi aussi.

Et c'est vrai. Je crois au pouvoir des mots. Pour dire "ma vérité", celle de l'instant, celle d'hier. Les mots qui permettent de dire qui on est. Les mots qui donnent la liberté d'être soi.

jeudi 9 décembre 2010

C'est quoi, l'amour ?

Je lisais l'autre jour un papier qui disait en substance que l'amour, c'était vouloir que l'autre nous révèle quelque chose de nous. Et qu'il se nourrissait de choses telles que la peur du manque, de l'abandon, etc.

Ca m'a accroché tout de suite car j'ai trouvé que c'était une vision un peu partielle.

Car certes, la plupart des gens ne sont pas complètement masochistes et aiment avec l'espoir d'être aimés en retour, et que l'amour qu'on leur porte leur apporte quelque chose qui leur manque ou qu'ils désirent. Ou qui les rend heureux, tout simplement.

Mais c'est quand même curieux d'attaquer une tentative de définition de l'amour par ce qu'il PEUT nous apporter.

Il me semble qu'il s'agit avant tout de quelque chose qu'on peut donner, offrir, soi, à l'autre. Une vision, un miroir, une forme d'affection qu'on offre pas à tout le monde. Et qui, contrairement au sentiment amoureux (que j'entends comme : le moment où on cristallise sur l'autre sans forcément tenir compte de qui il est vraiment, mais de ce qu'on a envie d'accrocher dessus comme fantasmes), est forcément gratuit et inconditionnel. Qui se nourrit dans ce qu'est l'autre pour nous, mais pas nécessaire dans ce qu'il nous apporte. Qui existe quelle que soit la situation. Et quelle que soit la réalité de l'autre, et pas ce qu'on imagine / voudrait qu'il ou elle soit.


Peut-être que c'est moi qui fait une fixette, hein ? Mais vous, quand on vous demande "c'est quoi l'amour ?", vous commencez par raconter ce que ça doit vous donner, ou bien ce que ça vous donne envie de donner à l'autre ?

Curieux, donc (again). Et les mots me manquent pour décrire cette sensation bizarre que j'avais en lisant ces mots. Et peut-être qu'au fond ça se rejoint. Cette élévation de soi qu'on peut ressentir à aimer quelqu'un dans sa réalité est peut-être aussi une façon de combler ses propres manques ? Aimer comme on aimerait être aimé(e) ?

Vaste sujet dont on aura jamais fini de faire le tour.

Et forcément, en lisant le papier, en écrivant le billet, la musique qui s'impose (par ricochets, coqs à l'âne et autres glissements de terrain), un tube de mon enfance.


mercredi 8 décembre 2010

On achève bien les mammifères...

L'autre jour, embryon de discussion philosophique avec mon papa.

On se disait que pour les animaux, au moins, on avait la décence de leur épargner une longue et pénible agonie, quand l'issue était certaine. Chose qui était refusée aux humains.

Alors certes, nous sommes humains et eux sont animaux.

Mais scusez moi du peu, les humains ne sont-ils pas, eux aussi, des animaux ?

Ok, un peu doués de langages élaborés, capable de construire des civilisations pour mieux y foutre le boxon après (quand pas pire...).

Tellement persuadés de leur suprématie qu'ils tiennent des discours du genre "ce ne sont que des bêtes".

Et curieusement. Depuis la nuit des temps on achève les bêtes, justement, pour leur épargner des souffrances inutiles. Des chasseurs aux possesseurs d'animaux domestiques. Nous n'avons aucun mal à considérer comme "humain" le fait d'aider un animal à glisser tranquillement de la vie à la mort.

Sauf quand cet animal, c'est un de nos comparses. Dont la vie est tellement infiniment supérieure que le laisser souffrir et souhaiter la mort est préférable à l'accompagner humainement.

Curieux, non ?

lundi 11 octobre 2010

Rencontre d'images (feat. W. Ronis et P. Bonnard)

Il arrive parfois dans la vie qu'on se retrouve face à un morceau d'art qui fait écho à un autre morceau d'art, qui fait lui même écho à des choses auxquelles on est sensible.

Ainsi dans ma vie, Ronis a succédé à Bonnard et je les assimile maintenant dans cette capture de féminité matinale.

Ronis Bonnard

On dirait la même qui est passée en couleur et qui s'est redressée pour finir sa toilette, non ? (Pas la peine de jouer au jeu des 7 erreurs, il y en a plus !).

J'aime cette photo. J'aime ce tableau.

Ce que ça me disait avant ? Qu'il y a des hommes pour poser des regards bien tendres sur l'intimité de leurs compagnes ou modèles. Que c'est beau. Que c'est familier et mystérieux à la fois. Qu'ont-ils dans le regard au moment de transformer l'instant capturé en œuvre d'art ?

Ce que ça me dit maintenant ? Que pour un temps indéterminé, il me faut faire le deuil de ce regard d'un homme amoureux (on l'espère) sur ces moments de ma vie aussi. Et de mon œil sur ces moments d'un homme que j'aimerais. L'amour dans sa réalité, pas dans le rêve qu'on peut s'en faire. Trouver de la beauté, de la grâce à l'autre y compris dans les moments où on ne cherche pas à se séduire.

On se console comme on peut : mes propres ronflements ne me réveillent pas.

jeudi 26 août 2010

Mesures drastiques

Au cas où l'un d'entre vous voudrait me déclarer sa flamme ou, la semaine prochaine, me souhaiter mon anniversaire dans mes si chères petites annonces dans Libé, j'ai le regret de vous annoncer qu'à compter de ce jour, je n'y suis plus abonnée.

Pour des raisons de faisage de fonds de poche afin d'assurer un quotidien qui va quand même.

De même que Canal+ saute, et que la quantité de chaînes disponibles sur notre télé se réduira considérablement sous peu.

Petits luxes.

En serons-nous moins heureuses, Cro-Mi et moi ? Non, bien sûr.

Mais quand même, pour Libé, j'ai un pincement au coeur. Sans compter que c'était une lecture pro aussi (convaincre mon boss de nous faire abonner par la boîte ??).

En attendant et pour parler de choses positives, mercredi 1er, j'aurai 35 ans.

Je suis sans doute une des seules cinglées à trouver quelque chose à fêter dans les demi décennies, ou en tout cas à y voir des caps.

Et j'ai fermement décidé que ces 35 ans là, ils n'étaient ni la fin du monde, ni la fin de ma vie.

Des envies de profiter, fonction des moyens, bien sûr, de ce que la vie m'offre. De jolis projets sont en cours de rêveries. Je suis confiante dans leur réalisation.

J'ai envie d'apprendre le bonheur à ma fille. En prônant la pédagogie par l'exemple !