Ma grand-mère, qui avait un sacré grain, avait coutume de dire que le propre de la folie était de la voir chez les autres. Ce qu'elle ne manquait pas de faire à toutes les occasions, baromètre assez utile sur sa propre santé.

Pour autant, les doux dingues, les rêveurs un peu cinglés, pas question de les soigner, ils sont trop indispensables à la vie.

Parfois on croise un fou, une folle, au sens un peu azimuté, frappadingue illuminé. On se dit que le vrai sain d'esprit n'est pas celui qu'on croit !

De temps en temps on se frotte à quelqu'un qui est enfermé dans son truc, tellement qu'il ne voit pas ce qu'il fait autour, ne comprend même pas de quoi on cause. Il peut arriver qu'on s'en sente, du coup, en plein doute. De lui, d'elle, de moi, lequel a perdu le sens commun de vue ?

Sans doute un grain de folie, c'est ce qui rend la vie supportable. Probable aussi que pour les vrais grands malades, c'est leur seule façon de survivre.

Alors, quoi ? Etre fou à lier ? Ou folle de toi ?

(Billet portenawak écrit sur un mode "tête ailleurs suivons le mot")