Ce week-end il y a eu des rires d'enfants, des pétillements d'yeux. Ils étaient moins nombreux que les années précédentes, il y a eu moins de galères, un peu moins de travail.

Mais de la fatigue, quand même, et de la joie de les voir ainsi. Il y a eu quelques instants d'échange avec leurs parents également. De la reconnaissance, de la gratitude, de l'humanité. C'était bon. C'était se sentir utile à contribuer à des sentiments positifs. C'était une raison majeure de se lever pour bosser samedi matin, bien plus que le fait que ça fasse partie de mon job.

Il y a eu des mots échangés, aussi. Beaucoup. Avec des personnes qui sont importantes dans ma vie. Des mots importants, donc. Je suis encore en train de digérer ces mots. Ces conversations qui peuvent ne jamais se finir. C'est parfois vertigineux. Tous ces mots pour traduire l'intraduisible. La vie.

Et un sentiment d'avoir progressé. Je peux, avec beaucoup d'amour, d'affection, j'espère sans agressivité ou excès, dire. Je peux dire. Mes limites. Celles du passé, celles du présent. Défendre mon territoire. Ne plus renoncer à une part de moi en fonction de quelqu'un d'autre. Ne pas en sous-estimer les conséquences, parfois. Mais dire. Etre lucide. Ne pas être dupe. Savoir où je suis, à quoi je consent, ou pas.

L'une des femmes que j'admire le plus me disait, en réponse à mes remerciements d'avoir mis des mots sur des choses qui me sont utiles : "je crois au pouvoir des mots". Je lui ai répondu que moi aussi.

Et c'est vrai. Je crois au pouvoir des mots. Pour dire "ma vérité", celle de l'instant, celle d'hier. Les mots qui permettent de dire qui on est. Les mots qui donnent la liberté d'être soi.