Les Mille et une vies

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All about Chiboum

Fil des billets

dimanche 12 juin 2011

Billet du dimanche/lundi

Avec mots de passe.

Pour ceux qui ne sont pas sur twitter ou fb, par mail : anne at chiboum point net.

Ici

vendredi 10 juin 2011

Ma journée d'hier

(Je rigole en me disant que sur le site pro, le compte-rendu sera un chouïa plus institutionnel, avec pas toutes les photos d'ici, et inversement !).

Ma journée d'hier était longue mais belle.

Il y a eu du monde dans tous les coins.

Il y a eu des propos intéressants, et des échanges passionnants.

Pour ce qui me concerne il y a eu, aussi, en notable et particulier...

Des mots très chaleureux et humains échangés avec l'homme qui se bat dont je parlais ici.

La désormais traditionnelle photo décalée "c'est fait exprès qu'on l'a râtée" avec mon client préféré (si vous vous étonnez de me voir faire un câlin à l'un de mes clients, c'est un peu étrange, je vous le concède, mais d'une on a des rapports un peu particuliers avec nos clients - rien de pornographique- et de deux c'est juste qu'il est absolument irrésistible. Une statue grecque à côté de lui, c'est fade et triste. Et comme j'ai pas pris de dessert...)

calin_jeanmi.JPG

Et puis il y avait aussi ma lumineuse qui venait à l'occasion de la sortie de son dernier bouquin.

couv_mp.JPG

Elle parlait de boulot mais elle a une fois de plus mis des mots sur des choses qui se font lumière. Le genre de choses qu'on sait, et quand elle en parle, on Sait.

Evidemment ça parlait de boulot, et de management pathogène. Mais aux mots d'injonctions paradoxales, mon oreille s'est dressée. Il s'agissait là de consignes contradictoires venant de la hiérarchie. Des "tu n'as pas à faire d'heures supp" en regardant la montre à chaque départ du soir, par exemple.

Et je me disais que les injonctions paradoxales, ça existe dans la vie privée aussi.

Elle m'a fait du bien en disant que personne ne pouvait les vivre sans s'y faire du mal. Mais que celui qui souffre n'est pas celui qui est pathogène. Alors me voilà toute illuminée de son grand savoir de l'âme humaine. (C'est génial, avec elle, j'ai même pas besoin de lui parler que des pans s'éclairent, et en plus je suis payée pour).

Et figurez-vous qu'elle m'a illuminée encore plus en me le signant, son livre.

Comme ça. (Oui Gilda, je sais que tu vas être envieuse, un peu. Mais contente pour moi, j'espère).

dedicace_mp.JPG

Venant de quelqu'un qui me sauve la peau sans le savoir deux fois l'an, de quelqu'un pour qui j'ai le plus grand, le plus immense, et le plus total respect, et ben... ça fait quelque chose.

Alors voilà.

Pas pire, comme dernière de la saison, non ?

jeudi 9 juin 2011

Archives

Je parcours mes propres archives, ces jours-ci, histoire de retrouver un peu le fil de ma vie, ou de le retricoter, et puis de renouer avec certains souvenirs.

Il y a des choses que j'avais un peu oubliées.

D'autres pas du tout.

Il y a surtout les commentaires. Diantre que nous avons échangé, depuis toutes ces années.

Y en a un, de commentaire, qui m'a fait bizarre à lire tant il y a des jours où il pourrait me paraître s'adapter pas mal à une situation d'actualité (encore que la personne concernée vous dirait que ça n'a RIEN à voir, mais il m'arrive de soupçonner cette personne de SE raconter des braves conneries pour faire une carapace à sa carapace, quand ça touche à ses propres comportements. C'est ça, ou alors c'est une personne qu'il me faudrait fuir pour cause d'une forme de "bienveillante cruauté", alors des deux options, je choisis celle qui me fait peut-être le plus mal, mais qui évite d'être déçue par le fond. Bref. On s'en fout que je vous raconte ma vie, en fait).

Ce commentaire, donc.

screenshot2.jpg

Je me dis parfois que j'ai tort de me relire, aussi.

Étonnante mise en abîme.

(Jean Cocteau disait : "Il n'y a que deux manières de gagner la partie : jouer cœur, ou tricher". Je joue cœur. Devrais tricher ?)

mercredi 8 juin 2011

Pas contente

Pas contente de moi.

De mes hauts et de mes bas. Enfin plutôt des bas.

De mon peu de capacité à relativiser certains jours, qui font contraste avec ceux où finalement, ça va pas si pire.

J'ai l'impression d'être sur des montagnes russes et je n'aime pas ça.

(Oui, je sais, c'est la parfaite illustration qu'on ne peut pas être dans le contrôle, ça ne sert à rien que de ne pas être contente de soi en plus du reste, tout ça).

J'ai un seuil de tolérance très bas aux petites contrariétés, la faute aux grandes. Et j'ai la sensation de le "faire payer" un peu autour de moi. Je n'aime pas cette phase de moi.

Et puis parfois, une broutille, un truc qui coince. Qui me rend triste et apparemment distante. Et quand ça se détend, ça se dissipe, ça s'évapore un peu, je me demande pourquoi ça me fait tant d'effet, pourquoi ça me rend comme ça. (Parce que ça compte, oui, mais prendre sur soi, pourquoi je peux moins ?)

Parfois je me dis que les derniers mois de ma vie font que c'est bien normal, qu'après tout, Rome ne s'est pas fait en un jour et qu'il y faudrait un peu plus d'auto indulgence.

Là, tout de suite, maintenant, je prendrais bien une rasade de câlins juste pour le plaisir. (Et mettons que cette dernière phrase soit EGALEMENT un message subliminal).

mardi 7 juin 2011

Série noire

Si on résume en moins d'un an il y a eu :

- le moteur de la trappe d'accès au bouchon pour faire le plein : HS

- une roue crevée

- une roue volée ainsi que la jante qui allait bien

- une vitre cassée avec vol de petites choses pas très graves mais c'est chiant de ne plus les avoir

- et la dernière en date : juste au moment où il se remet à flotter à Paris après des semaines de beau temps, le moteur du balai d'essuies-glace avant HS

Je commence à trouver que ça fait beaucoup.

Vraiment.

Ras le cul, là.

Je suis sûre que même celle-ci avait moins de problèmes...

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mardi 31 mai 2011

Une question de rose et de renard

... Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne plus jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrêmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer.

« Adieu », dit-il à la fleur.

Mais elle ne lui répondit pas.

« Adieu », répéta-t-il.

La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.

« J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux. »

Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.

« Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en a rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.

— Mais le vent…

— Je ne suis pas si enrhumée que ça… L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.

— Mais les bêtes…

— Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quant aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes. »

Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta :

« Ne traîne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as décidé de partir. Va t-en. »

Car elle ne voulait pas qu’il la vît pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse… ...

---

...— Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.

— L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.

— C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

— C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince, afin de se souvenir.

— Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…

— Je suis responsable de ma rose… » répéta le petit prince, afin de se souvenir....

(Le Petit Prince. Antoine de Saint-Exupéry)

Et moi je me demande parfois si, comme le Petit Prince, je ne devrais pas tailler la route, aller visiter d'autres étoiles. Alors quoi ? Fermer la porte si doucement qu'on ne l'entendrait pas, et aller voir ailleurs si j'y suis ?

lundi 30 mai 2011

Le Parc Montsouris

Ambiance musicale.
Doux amer, quoi.
Doux.
Mais aussi amer.

jeudi 26 mai 2011

Enlacements

Sa petite main s'enfouit dans la mienne. J'y sens encore l'accrochage ferme de l'enfance. Et la confiance.

Sa petite main s'enfouit donc dans la mienne qui paraît encore un peu plus grande qu'elle ne l'est vraiment. Tous les matins sur le chemin de l'école. Pas besoin, vraiment, il n'y a pas de rue à traverser. Mais ça fait partie de nos rituels du matin. "Câlin des mains !!!" nous exclamons-nous joyeusement.

Et le soir aussi, en rentrant. Et parfois en regardant la télé, ensemble. En promenade.

Et parfois sans mot mais d'une pression on se dit des choses invisibles pour les yeux et pour les oreilles.

Parmi les moments dans lesquels je me sens le plus comblée dans ma vie de maman.

---

Sa grande main recouvre la mienne qui s'y enfouit bien volontiers. J'y sens sa chaleur et souvent un pouls qui bat, un autre rythme que le mien.

Sa grande main recouvre donc la mienne qui paraît encore plus petite qu'elle n'est vraiment. Parfois longtemps, parfois quelques instants. En se promenant , en attendant un train ou un métro, ou devant un film.

Rien n'est dit mais c'est toujours un instant joli (pour moi) que celui où nos mains se trouvent.

Et parfois sans mot mais d'une pression on se dit des choses invisibles pour les yeux et pour les oreilles.

Parmi les moments dans lesquels je me sens heureuse d'avoir dans ma vie cette grande main et tout ce qui va avec.

---

J'aime ce geste, tenir la main, avec ceux qui sont les plus importants. Une part d'intime.

mardi 24 mai 2011

Il y a des jours

Il y a des jours de peu de promesses, des jours qu'on regarde comme ça avec pas envie.

Et puis finalement, au moment de faire le bilan, on se rend compte qu'il s'est dit des choses qui comptent, qui font avancer, au moins un peu. Des petites victoires comme une assiette de purée / velouté d'asperge mangée (et le goût est bon, maman !).

Qu'au final, l'envie revient.

"Au même moment", comme ils disent dans les BD belges...

Au même moment parfois d'autres, eux, plongent dans un moment où c'est pas terrible. Alors on se dit qu'il était largement temps de retrouver son énergie positive pour pouvoir la partager. Comme nos autres l'ont fait avec nous.

Et que c'est ça la vie et le partage.

Aujourd'hui j'ai envie. J'ai envie que ça aille vraiment bien pour tous ceux que j'aime.

Et parfois, ça n'ira pas en claquant des doigts, juste. Mais je suis prête pour les aider dans la bataille s'il le faut.

lundi 23 mai 2011

Bilan : pas envie

Agacée. Par la série des poisses qui s'abattent sur la voiture. Une roue crevée, une roue volée, une vitre cassée (et mon cher GPS cadeau de maman volé).

On va dire que jamais deux sans trois, et qu'après trois on passe à autre chose ?

-

Epuisée par le temps, l'énergie, l'argent, les tracas occasionnés par ces petites merdes. Comme si le quotidien n'était déjà pas assez rempli de choses sans intérêt.

-

Exaspérée par l'attitude de ma fille face aux fruits et légumes. Elle a beau promettre d'essayer un peu, de se comporter avec respect vis-à-vis de qui cuisine, il n'en reste pas moins qu'au final c'est beaucoup de bruit pour rien. Entendons-nous, je ne l'oblige ni à tout aimer, ni même à finir son assiette. Juste à goûter sans drame, et manger quelques cuillers ou fourchettes. Mais non. C'est trop pour elle.

Le diable sait que c'est notre seul point difficile, mais il ne l'est pas qu'à moitié ces derniers jours. Trois drames en une semaine.

Et le spectre de culpabilité maternelle par dessus qui me dit "attention, ne pas générer de névroses alimentaires de long terme". Mais bordel, je ne vais pas cuisiner trois plats au cas où elle n'aimerait pas. Ni l'envoyer au lit sans manger tous les soirs. Ni lui servir en alternance riz, pâtes et purées qu'elle aime.

Et bordel, ce velouté d'asperge, il était délicieux, en plus. Et elle adorait ça quand elle découvrait les purées de légumes, en plus, la teigne.

-

Déprimée. A la fois par la somme de ces petits riens qui fâchent dessus. Et puis par cette sensation que, bof, quoi. Où sont les perspectives réjouissantes ? Ils sont bien beaux, les petits riens du quotidien, mais la ligne de fuite, les grands élans ?

-

Déprimée aussi par mon propre besoin de comprendre. Je peux accepter beaucoup, notamment par amour. Mais j'ai besoin de comprendre.

Et là, j'avoue, je ne comprends pas. J'ai l'impression qu'il me manque un morceau du puzzle.

Y a des jours ça va très bien. Et des lendemains où non. Je n'arrive pas à prendre du recul. Alors je m'en veux et j'en veux aussi au mystérieux puzzle.

-

Bref. Envie de pas grand chose, donc.

jeudi 19 mai 2011

Se faire servir

Vous l'aviez sans doute un peu deviné, au bureau, je fais partie d'un petit gang de joyeux lurons déjantés qui font des bêtises dès qu'ils le peuvent et s'amusent autant que faire se peut d'un peu tout et n'importe quoi.

Surtout du n'importe quoi.

N'allez pas postuler illico chez mon employeur, nous sommes (assez) loin de représenter la majorité des salariés de cette honorable entreprise.

Mais on s'amuse bien, souvent.

Parmi nos running joke qui nous font rire des mois après et qui sont devenues des formules consacrées, l'idée de se faire servir.

Ca date de l'été dernier. J'avais rejoint depuis peu de temps, après notre chute de 110 mètres, cette équipe riante.

Donc on ne se connaissait pas encore très bien.

Et au restaurant du vendredi midi, l'un de mes collègues me propose de me servir du vin. A quoi je réponds, ah oui, j'aime bien me faire servir !

Et là, on voit Brenda la Crâneuse prendre un air hébété, se faire répéter ce que je venais de dire, avant de partir dans un fou rire inextinguible autant que contagieux.

Donc nous rîmes également, avant même de savoir de quoi. Et plus on lui demandait d'expliquer, plus elle riait.

Il s'avère qu'elle avait compris tout autre chose, que j'aimais bien me faire... suivi d'un verbe qui commence par s aussi. Ne me connaissant que peu, elle ne me croyait pas capable de dire ça comme ça, brut de décoffrage (alors qu'elle sait maintenant que si), et n'osait pas révéler sa mauvaise compréhension de peur de passer pour une dévergondée.

Les choses sont maintenant claires entre nous, mais l'expression est restée. Et ressort régulièrement. Et provoque un nouveau fou rire, assez souvent.

mercredi 18 mai 2011

Dans ma boîte à douceurs

Dans ma boîte à douceurs il y a...

... des souvenirs de quasi 5 ans d'enchantements (et de quelques crises) avec une petite bonne femme qui me ravit...

... et la perspective de plein d'autres à venir....

... des bouts de livres, de films, de chansons qui rythment ma vie, mes pensées, mes battements de coeur...

... un non-amoureux (copyright Gilda pour le terme) qui me pourvoit en douceurs, tendresses, mots et rires si jolis, pensées profondes ou pas, discussions jamais terminées et bribes de small talk de tous les jours...

... des moments de vie si éclatante qu'elle en ferait presque mal aux yeux. Mais non. Ce sont juste les morceaux qui donnent du sens aux instants creux...

... des pétillements d'humains qui me réjouissent...

... des souvenirs de fous-rires qui me font encore mal au ventre rien que d'y repenser...

... des restes de souffles et gestes croisés....

... des envies de câlins....

... des promesses de câlins à venir...

... l'impression que quand il fait beau deux jours de suite, ça va durer toute la vie....

... des parfums et des odeurs qui ravissent mes narines...

... toujours un truc au chocolat...

... des mots d'amour que j'ai dits ou reçus....

... d'autres que j'ai en stock....

... des souvenirs d'enfance, ou de plus tard, de tout ce qui a fabriqué qui je suis...

... l'impatience d'instants à venir...

... le goût de la vie, presque tout le temps...

samedi 14 mai 2011

(Almost) full disclosure

Je planque ce billet un samedi, jour silencieux d'ordinaire. Jour de moindre fréquentation. Et pourtant je l'écris. Pour poser ces mots. Besoin, là.

Il y a six ans, j'ai ouvert une porte et ma vie a changé. Derrière cette porte il y avait quelqu'un qui l'a changée.

C'est rare une rencontre de quelqu'un dont vous vous rendez compte que vous aviez toujours eu envie de le ou la rencontrer. Sans être vraiment sûr qu'il ou elle existe, quelque part.

A l'époque et jusqu'il y a quelques mois, j'ai fait ce que j'ai pu. Comme j'ai pu. Pour vivre pleinement ce que cette rencontre m'apportait, ce que je pouvais lui apporter.

Je ne l'ai pas fait si justement, puisque le père de ma fille vous dirait que c'est l'origine de nos tourments. Et tout en étant pas vraiment d'accord avec lui, parce que je pense que nos trajectoires se seraient écartées de toute façon, qu'elles avaient déjà même commencé, insidieusement, je dois reconnaître que je n'ai pas fait d'autres concessions que de dire : cette rencontre m'est essentielle. Je ne fais rien de mal. Mais si on m'empêche de la vivre comme ça, je ne garantis pas ce qui pourrait se passer pour moi.

Bref. Nul ne peut réécrire l'histoire et prédire ce qui se serait passé dans un cas ou dans un autre.

Il y aura un an cet été, je me suis retrouvée seule de nouveau. Et évidemment pour moi ça a ouvert le champ des possibles. Et évidemment il fallait dire. Surtout par besoin que toutes les cartes soient honnêtement distribuées.

Mais si dans les belles histoires, tout se passe dans un ralenti avec une belle musique et des larmes de joie qui perlent pour les héros, dans la vraie vie, ça ne se passe pas toujours comme ça.

Alors avec celui-là, nous sommes un peu comme des courbes asymptotes. Qui s'approchent au plus près mais dont les tracés ne se confondront pas.

Pour autant c'est une belle histoire, aussi. C'est bon de continuer à être supris par l'autre. C'est bon de se dire que de toutes nos rencontres, nos moments partagés, il n'y en ait pas un qui m'ait semblé "moins bien", où il ne se soit passé quelque chose, même infinitésimal, qui soit au delà du commun, de l'ordinaire.

Et puis c'est aussi follement douloureux, certains moments. D'où les hauts et les bas qui se lisent ici, parfois.

Il y a six ans ma vie a changé. Elle est aujourd'hui à un stade où je ne sais pas ce qu'elle me réserve. Sans doute beaucoup de plaisirs partagés, encore.

Et puis du temps à passer avant d'être capable autre chose.

Il y a juste une chose que je sais : "en dessous" de cette évidence, de cette intensité, ça ne sera pas la peine. Et comme il m'a fallu un peu de temps avant de rencontrer cette évidence, que je sais qu'elle ne se trouve pas au coin de chaque rue, de chaque moment...

Bref. On s'en fout. Vivons ce qu'il y a à vivre. Un jour après l'autre.

(Et histoire de terminer sur quelques jolies notes, un de mes passages préférés d'un de mes films préférés).

jeudi 12 mai 2011

Un peu surréaliste

C'est rigolo la vie.

Les humains.

Les blogs et où ça nous mène.

Il y a quelques années de ça, en l'an de grâce 2005 environ, il y avait dans les commentateurs assidus de ce blog un blogueur copain sympa (pas qu'un, bien sûr. Mais c'est autour de lui que ce billet s'est inspiré et s'écrit). C'était une période où il avait beaucoup plus de temps que maintenant, alors en dehors de potacher ou philosopher de blogs en blogs, on s'écrivait pas mal, au fil de l'eau.

Et puis évidemment, on a fini par se rencontrer, lui, sa tribu, un autre devenu depuis plus assidu en proximité réelle que virtuelle, et puis comme c'est souvent le cas ce n'était pas vraiment comme une première rencontre.

Avec tout ce petit monde, on a partagé quelques bonnes bouteilles, quelques bons plats, quelques pique-niques, beaucoup de mails et de commentaires.

Et puis il a eu moins de temps et les rapports se sont un peu distendus, avec quand même toujours le plaisir de se retrouver par téléphone, ou pour un rapide café.

On s'est revus il n'y a pas longtemps et des "nouvelles" sont tombées dans mon mail, ce qui a donné lieu à une discussion rapide autour de ce qu'on avait déjà échangé par écrit (vous suivez ?). Alors du coup je me suis fait un petit break pour relire quelques vieux mails, avec autant de plaisir qu'à l'époque, et un peu de nostalgie parce que c'est vraiment quelqu'un avec qui c'est simple de parler de plein de choses. Et de rigoler, et de dire des conneries, tout ça.

Alors voilà.

Et puis je me marrais à cause de l'idée surréaliste suivante. Il y avait dans ses billets un personnage récurrent, une vraie personne de la vraie vie, hein ! Qui a d'ailleurs fugacement été blogueur et commentateur. Mais que je ne connais pas, irl.

Ce qui m'a fait rire c'est que quand on a peu prendre le temps de dîner ensemble, il y a quelques semaines, on s'est retrouvés à demander des nouvelles de ce personnage qu'en fait on ne connait pas.

J'aime ça dans la vie.

Dans les blogs.

Dans les humains.

mercredi 11 mai 2011

Reviendue

Je ne suis qu'une immense courbature (avec une ampoule en plus).

Chez les camarades travailleurs, point de monte-charge et point de main d’œuvre dédiée, alors je ne sais pas combien de kilos on a montés puis descendus, mais beaucoup. Et même encore plus.

Heureusement, pour la prochaine et dernière, tout ne sera que luxe, calme et volupté.

J'ai quand même bien ri. L'autre jour mon boss me lance un "mais t'as jamais fait du camping, toi !".

Et ben non.

Mais même comme ça j'ai réussi à vider et rincer la machine à café (15 litres, hein, pas votre cafetière du matin) dans un lavabo de taille lilliputienne sans en foutre partout ni me faire la moindre tache.

Une sorte d'accomplissement dans ma vie professionnelle (heureusement, dans une discipline que je pratique beaucoup moins qu'avant !).

Bref. Tout ça pour dire que j'ai le cerveau en sauce blanche, aussi, alors va pas falloir m'en demander trop, aujourd'hui. Vous ça va ?

mardi 10 mai 2011

Avant-dernière

Je suis là mais je ne suis pas là.

Avant dernière journée de la saison. Je ne sais pas si JP l'historien sera là. Vous raconterai si racontage notable il y a.

Le truc fâcheux avec notre taille d'équipe plus que réduite, désormais, c'est que je n'ai que peu de moments libres pour assister aux conférences, y apprendre, y noter de quoi écrire un papier, plus tard.

Au cas où quelqu'un arrive en retard (et il y en a toute la matinée, des "en retard".

Il faut être là. J'ai donc une oreille tendue vers la salle, l'autre sur l'arrivée possible de ceux qui ne sont pas dans le flot des premiers matinaux.

Et du temps.

Trop de temps où finalement, je ne fais qu'attendre.

Je n'aime pas cette latence. D'abord parce qu'elle est aussi épuisante que l'agitation en tous sens qui la précède. Ensuite parce qu'elle laisse la place aux vagabondages de cerveau.

Il y a un ou deux sujets sur lesquels il est mieux que je ne le laisse pas vagabonder, celui-là.

Mais bon. Il y a aussi des sourires, des nouvelles échangées. Des rires, souvent, de l'enthousiasme. De la fatigue, à la fin. Et le sentiment du devoir accompli.

Peut-être qu'il faudrait que je trouve un angle pour écrire un peu et désencombrer ce bout de cerveau ? J'y réfléchis, en tout cas. Et ça fait un truc qui tournoie et rebondit de plus.

vendredi 6 mai 2011

Rencontre

Mercredi matin, je suis partie en repérage dans le lieu où nous accueillerons nos invités mardi.

Il s'agit d'un haut lieu du militantisme, d'un lieu historique.

Et qui dit historique, dit dinosaure (oui, j'ai des raccourcis violents si je veux).

En visitant la salle, la camarade en charge de la logistique me montre le passage des invités.

Et ce faisant, nous apercevons, au fond d'un bureau enfumé, murs tapissés d'étagères et de bouquins, le camarade JP.

Présentations.

JP n'a pas d'âge mais au moins soixante ans. Il est sec, n'a plus de voix (il semble entretenir son précédent cancer de la gorge en fumant des cigarillos dans son bureau, ce qui explique l'enfumage). Il sent l'alcool à 9 heures du mat.

Et de l'échange de nos noms (bienvenue, camarade !) et quelques informations, j'apprends qu'il est l'historien officiel du lieu. Alors il me montre quelques réalisations, rouscaille sur les gens qui ont racheté une partie de la bâtisse (et qui ont mis un incompétent à sa tête), mais me dit que, malgré tout, quand ils ont besoin de savoir un truc, c'est à lui qu'il demande.

Il porte une casquette kaki à la Castro. Un pins dessus avec un marteau et une faucille.

Il me parle des salariés d'aujourd'hui qui n'ont plus d'autre choix que se soumettre, ou devenir des exclus de la société.

De son gamin qui ne croit pas à la mort du barbu tant qu'il n'aura pas vu la photo. Que lui, il en a vu, des photos du Che, fleurir sur les murs des camarades. Qu'il ne faut pas confondre révolutionnaire et terroriste.

Des caissières à bac + 5 qui sont les victimes muettes de nos société marchande.

Et ben vous savez quoi ? Il est attachant, le camarade JP. Toute la journée comme voisin de bureau, peut-être pas, mais... il a une histoire, des combats, des croyances et même encore un peu d'espoir.

Je ne sais pas s'il a de longues années devant lui, mais sa vie, il l'a vécue, d'une façon ou d'une autre. Militant de carrière, si j'ose dire.

Je me souviendrai de cette rencontre.

jeudi 5 mai 2011

Deux rêves

J'avais tellement bien démonté la machine à rêver que je ne me souvenais plus, au réveil, ce qui s'était passé dans ma nuit.

Mais elle a dû se remonter un peu à l'insu de mon plein gré, j'ai fait deux nuits de suite des rêves étranges.

Tous les deux avec une sorte de fil rouge commun, même si les personnages, à part moi, n'étaient pas les mêmes.

Du genre de rêve qui vous font engueuler votre inconscient au réveil, "hey, c'est pas la peine de me fourguer des trucs pareils, dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça. Alors fuck avec tes happy end et laisse moi vivre la vraie vie peinarde".

Et puis je me dis que c'est quand même un peu mieux que des cauchemars, quand même.

Mes rêves sont des sortes de comédies sentimentales à l'américaine, dans la grande tradition du genre.

Ca n'empêche, du coup, quand on se réveille, frustration. Ah oui. La vraie vie, c'est ça. Faisons avec.

(Si j'étais cruelle, je vous mettrais en bande son : Dreeeeammms, are my re-ality.... Hinhinhin. A la place, Bashung, Madame rêve... mieux !)

mardi 3 mai 2011

Animalité du printemps

Je ne sais pas si c'est général ou pas, mais tous les ans quand le beau temps revient, je ressens une joie profonde et quasi animale à être en plein air.

Manger dehors, faire la sieste sur la pelouse, regarder les bourgeons se transformer en fleurs à vue d'oeil. Plénitude de la saison de l'acacia quand il fleurit et sent si bon (sur mon podium d'odeurs de fleurs : muguet, jasmin, acacia).

Sentir le chaud du soleil, écouter les oiseaux piailler, se tenir au "pas trop chaud" d'un souffle de vent.

Quand on est au bon endroit, marcher sur le sable, mettre les pieds dans l'eau encore trop froide.

Miam.

Mais vraiment. J'ai l'impression de sentir les battements du coeur de la terre passer à travers moi.

Et tant pis s'il faut faire une lessive de vêtements verdis...

Jardin des Serres d'Auteuil

lundi 2 mai 2011

Télé prospection

La semaine dernière, le téléphone sonne, je décroche, petit blanc puis message : "ne quittez pas, nous allons vous passer un opérateur".

Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas raccroché, comme d'habitude.

Mais ça me donne l'occasion d'un billet alors sans doute ai-je finalement "bien" fait.

Mme Chiboum ?

Ouuuiiii....

Bonjour, Mademoiselle exploitée de votre opérateur de téléphonie mobile !!!

Ouuuiiii...

Vous êtes cliente chez nous depuis longtemps et nous voulions vous remercier infiniment de votre fidélité.

Ouiiiii ??? (Là je me dis que je vais avoir une ristourne ou un pack de 50 SMS offerts, si j'ai de la chance)

Nous voulions savoir également si vous aviez internet à la maison ?

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargggggg !!

Pardon Madame Chiboum, je n'ai pas bien compris ?

Vous m'appelez tous les six mois pour me poser la question. Et tous les 6 mois je vous réponds que oui mais que je ne vais pas changer de fournisseur.... donc aaaaaarrrrrggg. C'est nul.

Ah oui, je vois que vous êtes chez Machin Opérateur de téléphonie, cable et internet ! Et vous n'êtes pas éligibles à notre offre internet de toute façon.

Kwwwwaaaa ? Vous m'appelez pour me prospecter pour un service pour lequel je ne suis pas éligible ???

Ben euh...

Vous m'appelez vraiment pour me vendre quelque chose QUE VOUS NE POUVEZ PAS ME VENDRE

C'est-à-dire que c'est l'ordinateur qui appelle et on ne sait pas sur qui on va tomber...(ton de la fille qui vient de se faire prendre la main dans le pot de confiture, mais qui se la joue hautaine et vexée).

Je crois qu'on a plus rien à se dire, là.

Non Madame Chiboum, et merci de votre accueil.

(Mais TA GUEULE EUH !!!)

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