Les Mille et une vies

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vendredi 4 novembre 2011

Quand l'enfance est matinale

Prenez deux spécimen d'âge tendre et de tempérament matinal.

Collez-les dans une chambre un samedi soir, nuit de passage à l'heure d'hiver.

Briefez-les sérieusement sur le fait que tant qu'il fait nuit, on reste au lit, en silence. Et que tant que les grands ne sont pas levés, on joue, en silence.

Prenez l'air sérieux et convaincant.

Et c'est ainsi que quelques heures plus tard (et précisément : très très peu de temps après votre propre endormissement)...

5h30 (nouvelle heure). Des bruits étranges vous sortent du sommeil. Vous pensez à un mauvais rêve. Vous pensez à un voisin fou. Puis vous vous dressez dans le lit, en pensant aux voisins, justement.

Car les deux charmants bambins qui vous ont fait le coup de l'oeil doux et du bisou qui bave en se couchant la veille ont entrepris de jouer. De la musique. Un duo de synthétiseurs pour enfants. L'une à la marche Turque en démo, l'autre avec "Old Mc Donald" en version canard.

(Je n'invente rien).

Vous vous levez donc, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main. Surgissez dans le dortoir à bambins. Faites les gros yeux, expliquez que c'est le milieu de la nuit (ils ne savent pas lire l'heure). Montrez sur une montre (huhu) à l'aînée (de peu) à quelle heure ils sont autorisés à sortir de leurs lits et jouer en silence.

Repartez vous coucher, digne.

6h15. Il y en a un des deux qui tousse. Depuis 10 minutes. Vous vous dites que ça ne va pas l'aider à se rendormir sérieusement. Vous vous levez, enfilez le premier truc qui vous tombe sous la main que vous aviez désenfilé au précédent lever. Sortez, prenez la direction du dortoir à trolls.

Entendez pouffer de rire, là, sous votre gauche. Pas du tout en direction du dortoir à monstres velus. Voyez l'éclat d'une lampe de poche. Entendez un éclat de rire.

Ils sont là. Les deux, en planque, dans le salon. Morts de rire.

Vous les raccompagnez manu militari à la frontière, faites boire, distribuez cuiller de miel et bisous, et leur demandez de vous laisser encore un peu dormir, de se raconter des histoires à voix basse...

Et repartez. Sur des sourires d'ange. Qui vous disent oui oui.

7h35 : visiblement ils ont redormi peu puis que l'aînée (de vraiment peu) vous explique qu'ils ont "loupé" l'heure que vous aviez montré sur la montre (re huhu). 35 mn de gagnées, mais là, ils sont bien réveillés et ont faim. Vous activez le mode petit déj en vérifiant que vous avez pensé à enfiler le premier truc venu. Les contemplez manger. Puis filer jouer. Vous comatez sur le canapé. Puis rejoignez l'homme dans le lit. Jusqu'à entendre un peu trop de bruit. Pour protéger le sommeil de l'homme qui dort, vous vous levez, repartez pour un tour de canapé, puis de lit. Et ainsi de suite deux ou trois fois de suite.

Ne vous rendormirez jamais de votre vie. C'est sûr.

Souriez quand même, parce qu'ils sont trop mignons. Et puis qu'à bien y penser, c'était quand même drôle.

Oui, c'était drôle.

D'ailleurs vous vous dites que vous allez bien rigoler, quand vous leur raconterez ce matin mémorable, dans quelques années.

Oui, à peu près au moment où, avec l'homme qui dort, vous organiserez vos propres concerts de cor anglais dans leurs chambres. Vers 5h du mat. Soit 7 bonnes heures avant leur heure de lever spontané.

Muhuhuhuhu.

jeudi 3 novembre 2011

Cro-Mi et les baby sitteuses

Héhé.

Je suis maintenant assistée par une grosse équipe de deux baby sitteuses.

L'une lettrée et apte à guider Cro-Mi vers les beaux apprentissages de la lecture, qui plus est, à tarifs raisonnables. Mais qui habite un peu loin pour les retours nocturnes.

L'autre plus chère mais qui vit à côté de chez nous et est animatrice au cencre, du coup sa compatibilité avec ma fille était pré testée. Mais porte un horrible parfum à la vanille.

Bref.

Tout ça pour dire que quand j'annonce que je sors et que je combine avec la baby sitteuse qui va bien, Cro-Mi ronchonne, qu'elle aime pas, et ceci et cela.

Comme d'habitude avec elle, il faut lui montrer l'intérêt supérieur de la chose. Un soir de baby sitteuse, ça peut être un soir de pâtes, et surtout, ça peut lui permettre de négocier dans mon dos un dessin animé de plus sans que je sois au courant, avant d'aller se coucher. Héhéhé.

Le duo de baby sitteuse est parfaitement formé au coup du dessin animé supplémentaire toléré mais je ne suis pas au courant, évidemment.

Du coup Cro-Mi, radieuse, m'a accueillie au tomber du lit ce matin par un "et I., elle m'a même laissé regarder un dessin animé de plus, nananère".

Mouarf mouarf mouarf.

Faites-moi penser à lui filer le truc quand c'est elle qui devra convaincre ses enfants que les soirées baby sitteuses, c'est trop d'la balle.

mercredi 2 novembre 2011

97 heures

Ces dernières heures, les 97 qui composaient ce long week-end (miam, bien mérité), j'ai... ri aux facéties de deux juniors, multiplié mes yeux pour les ramener sains et saufs à la maison.

Souri à leur complicité enfantine, à les voir disparaître des heures autour de jeux pour lesquels, finalement, je ne suis pas utile. Pris un air béat à quelques doubles câlins.

Joué avec eux, aussi, un peu, parfois.

Dit au revoir à ma fille.

Puis bonjour, deux jours après.

Discuté avec une sympathique et bavarde demi folle obsédée par les plaques commémoratives dans le train, elle en a loupé sa station.

Fait des nuits en tranches napolitaines, un peu de début de sommeil puis un réveil de mi-nuit pour accueillir celui qui rentrait. Les effets du changement d'heure sur la paire de juniors, aussi, une nuit.

Ri à deux à l'un de mes films cultes. Découvert un indispensable chanteur.

Fait des tas de choses indescriptibles qu'on met sous le nom "rien fait" quand on raconte son week-end. Sauf que dans ce rien faire se tissent bien des choses essentielles. Sourire...

Cuisiné, un peu.

Dormi, pas tout à fait encore assez.

Et fait des choses pas racontables non plus. Comme scandalisé ma grand-mère (huhu, j'y arrive encore, elle n'est pas complètement habituée !).

Et puis, sur la fin, mesuré le vide que laisse celui qui rentre quand il s'en va de nouveau. On s'habitue, vite, à la présence d'un autre battement de coeur à côté du sien...

Bref. C'est l'heure de retourner au quotidien. Dire que je n'ai pas envie n'est rien. Vivement ce soir, les copains.

vendredi 28 octobre 2011

A tu et à toi

Jusqu'à 25 ans environ, j'ai appliqué avec soin les préceptes qui m'avaient été inculqués par mes parents : on vouvoie les vieux.

(Je rigole euh).

Mais oui, on va dire que les personnes inconnues manifestement plus âgées que moi, je commençais par les vouvoyer, jusqu'à demande éventuelle de leur part de tutoyer.

A quelques exceptions près.

Et puis, l'âge venant (hinhinhin), la pratique professionnelle, aussi, une certaine forme de paternalisme de bureau, la rebelllitude, l'expérience, que sais-je, je me rends compte que j'ai pas mal évolué.

Désormais, sauf bon gros blocage des familles, dans un sens ou dans l'autre, je fonctionne en miroir : je tutoie qui me tutoie et vouvoie qui me vouvoie.

Ce qui n'empêche aucunement les formes de respect mutuel, me semble-t-il. Et j'aurais beaucoup de mal à expliquer pourquoi je suis passée de l'un à l'autre, sans doute y avait-il quelque chose qui me gênait dans le déséquilibre lié à certaines situations où je vouvoyais alors qu'on me tutoyait (sur le mode "mon petit").

Grattage intensif de cuir chevelu.

Il a bien dû y avoir plus que cela pour me faire changer cette habitude-là, mais quoi ?

Bref.

C'est ainsi.

A quelques exceptions près.

jeudi 27 octobre 2011

Un vice secret

Est-ce que je vous ai déjà révélé ce vice secret ?

Ce challenge auquel je ne peux jamais (ou presque) résister ?

Je n'en suis pas sûre.

Il faut que vous sachiez, j'ai un peu de mal avec les revêches. Les gens qui ne répondent pas aux bonjours, qui marchent les yeux sur leurs chaussures d'un air renfrogné.

Dans ma grande bisounourserie, je me dis que s'ils sont fermés au monde, c'est par excès d'agressions quotidiennes et qu'il leur faut une dose de cordialité.

Donc, quand je crois ces ronchons de façon récurrente (la caissière du supermarché ou le voisin qui promène son labradog, transistor à la main, aux heures où je rentre, par exemple), je ne peux résister à mettre en place un plan d'amadouage amadouement ? machiavélique pour les amadouer.

A chaque fois je les salue et leur fais un grand sourire. Et petit à petit j'y ajoute un compliment sur la coupe de cheveux ou la belle allure du chien, une remarque sur le temps qui fraîchit, et comment vont les petits.

Généralement ça fonctionne, au bout d'un temps variable de certain à non négligeable, on arrive presque à avoir un vrai rapport humain.

(Sauf que parfois, c'est là que la galère commence. Ou : comment mettre un demi-heure à aller du pied de l'immeuble à la porte de l'appartement !)

mercredi 26 octobre 2011

Les gens trop bien élevés

L'autre jour, je méditais sur un banc, au froid soleil de l'automne, au coeur d'un quartier plutôt chic et nanti de la capitale.

Les enfants y étaient donc bien vêtus, le carré droit coupé pour les filles, la brosse douce pour les garçons, le bleu marine et le gris majoritaires pour vêtir petits et grands (j'ai l'air d'exagérer, mais à peine).

Et j'observais le manège social entre adultes.

Ils sont bien élevés.

Très bien élevés.

Très très bien élevés.

Trop polis pour être honnêtes, quoi !

Ou au moins : il y a tant de forme et de convention dans leur façon de s'adresser les uns aux autres (et sans doute à une partie du reste du monde) qu'ils m'ont fait l'impression d'être... je ne sais pas. Automatisés ?

Entendons-nous bien, je ne suis pas qu'une rebelle prête à dynamiter la bonne société, moi aussi je dis bonjour à la dame et je mouche mon nez (surtout ces jours-ci).

Mais, à l'usage, à l'usure, et désolée pour mes parents qui se sont donné tant de mal pour un si piètre résultat, il m'arrive souvent de penser que l'humanité, le respect, l'affection, peuvent prendre une autre tournure que la récitation in extenso d'un manuel de bonnes manières.

Enfin, pour vous situer, j'aime bien quand les gens repiquent directement dans le plat qu'ils ont aimé ou oublient un peu les bienséances à table sous couvert de gourmandise, que l'attachement qu'on a pour certains fait des malices au code de conduite, pour peu que ça soit respectueux et bienveillant.

Ce qui n'a rien à voir, si on y pense bien, avec le fait d'être -ou pas- bien ou mal élevé.

mardi 25 octobre 2011

Des mots, tous les jours

On me demande, ces jours-ci,comment je fais pour écrire tous les jours. [1]

Et bien il y a des jours où, force est de constater que ça n'est pas terrible.

Mais je m'obstine, malgré les crises d'inspiration, les moments de moindre envie...

Parce que j'aime ce rapport aux mots. Fixer le défi de trouver une historiette tous les jours, les polir, les aligner, essayer un sens, puis l'autre (littéralement, métaphoriquement).

Et surtout, ne pas en faire toute une histoire !

Je fais de l'esprit, mais c'est du dépit.

Je n'ai pas encore trouvé en moi ce qu'il fallait pour raconter toute une histoire. Le détail, le bout de rien, le petit bonheur ou l'agacement plus ou moins passager, l'enthousiasme, la joie, enfin tous ces petites choses de moi qui interagissent avec le monde, ça me va.

Prendre un personnage, et même plusieurs, et dérouler la pelote de leurs aventures, je crois que je me suis trop frottée à la grandeur de certains raconteurs pour avoir encore les tripes de m'y coller, même mal.

Alors on se console comme on peut (et en bonne compagnie) ?

Oui, sans doute, un peu.

Notes

[1] Ou en tout cas les jours ouvrables !!

lundi 24 octobre 2011

Avoir du nez

Arrête de pleurer, Anne, il n'est pas mort pour de vrai.

C'est sur ces mots que s'est terminée, pour moi, la première de Cyrano de Bergerac au Théâtre Espace Marais samedi soir.

Ayez des amies, en somme, elles seront toujours là pour se foutre de vous !

Mais c'est vrai que, pour une qui n'est pas une grande pleureuse au théâtre, ma foi, je n'ai pas boudé mon plaisir d'être émue et de "bien pleurer". Comme nous avions aussi bien ri. Et frémi à la belle langue de Rostand, et vibré à la truculence gaillarde des Cadets de Gascogne, aux mille et une facettes de Cyrano, à la prise de conscience de Roxane face à son Christian qui, finalement, tout ça (enfin vous connaissez l'histoire, non ?)...

Avec un sourire particulier au couple Ragueneau et aux nonnes qui ont pris une dimension fort savoureuse, à un De Guiche qu'on a plaisir à trouver antipathique, jusqu'à...

Mais allez-y, plutôt !

Un pari fou, mais réussi.

Bref, on s'est régalés, et je vous enjoins à aller en faire de même au plus vite ! (divers moyens en bas de page pour réserver)

vendredi 21 octobre 2011

J'insiste, persiste, et signe

Quitte à subir avec des sentiments mêlés la disparition de l'ensemble de mes mots dans le silence, que dis-je, dans une forme de trou noir, je vais m'obstiner sur des choses qui intéressent peu.

Mes camarades grévistes, par exemple (je dis "mes", je ne les connais pas, mais notre croisement deux fois par jour fait que je compatis et m'intéresse tout particulièrement à leur sort.

Ils étaient donc là, encore, ce matin. Des 15 secondes où je peux regarder; le tout en faisant gaffe à la route, ils m'ont paru plus calmes, mais aussi plus organisés.

Comme si l'élan de colère, de ras-le-bol qu'il avait fallu pour les pousser là se canalisait. Maintenant il faut s'organiser. Prévoir que ça pourrait durer. J'imagine.

Du coin de l’œil je vois une pancarte. Avec dessus un mot que je lis plus vite que les autres.

Insalubrité.

INSALUBRITE.

Je ne vois pas comment ne pas réagir avec une colère énorme. Ca vous paraît acceptable,à vous, même vous là qui n'osez pas dire que les grèves ça vous indiffère, ça vous fait chier, c'est sale, que dans des tas de pays on ne fait pas grève et que c'est mieux qu'ici, ça vous paraît acceptable qu'on envoie des gens bosser dans des lieux insalubres, ici et maintenant, en région parisienne, automne 2011 ?

Que les mecs aillent pointer et se prendre leur dose de je ne sais ? Moisissures ? Escaliers qui menacent de s'effondrer ?

Bref, qu'ils mettent de côté leur santé, leur sécurité, et même leur goût du travail bien fait parce que la seule chose qu'on doit leur répondre c'est "on a pas le budget" (qui doit se trouver être payé par les fonds public. C'est vrai que les frais de bouche de la mafia du 9-2 doit être prioritaire).

Et s'ils insistent un peu, parce que vraiment, c'est plus tenable, qu'ils bossent pour le bien public et qu'on leur offre Germinal, "oh ben si t'es pas content, y en a 500 qui attendent ta place".

Vous la mesurez, la violence de ce monde du travail ? Ca ne vous fait rien à vous ?

Oué. Je sais. Not in my backyard. Ce qu'on ne voit pas ne fait pas mal.

Mais cette situation, ce crachage à la gueule permanent, c'est nous tous qui l'avons fait. Nous tous avec nos "mais moi, alors ?", notre tendance à faire passer notre intérêt juste un peu devant l'intérêt général.

Du coup, pas trop regarder le voisin, des fois que sa merde à lui soit plus embarrassante que la nôtre. Si on ne sait pas, on peut faire comme si, et se plaindre un peu.Ne pas se sentir un peu obligé de lui tendre la main. Ca serait inconfortable de ne pas le faire. Reste de morale...

Et à coups d'yeux fermés sur ce qui ne nous arrange pas et de moi d'abord, on l'a fabriqué ce monde où des tas de gens ont su flatteur nos "mais moi, alors ?", nous faire croire qu'ils allaient bien s'en occuper, de nos petits nombrils individuels. Pour nous la mettre bien profond une fois qu'on leur avait donné le pouvoir de le faire.

Alors vous savez quoi ? Cette grève dans une usine que la plupart d'entre vous ne verront jamais, c'est ma faute, un peu, la vôtre, aussi, celle de nos parents, et ceux qui sont "contre la grève", je les emmerde.

En fait je nous emmerde tous. Je me dis qu'on est vraiment une espèce à la con, l'humain. Qu'il y a eu quelques moments de génie mais qu'on est tous une bande de connards soucieux de leurs petits "oui mais moi...".

Merde.

Colère je suis.

jeudi 20 octobre 2011

En grève

Au bord de ma route, ce matin, une usine, la même que d'habitude, sauf que cette fois, il y avait des banderoles, des gens en colère.

Usine en grève.

Même dans la nuit finissante, même dans le silence des vitres fermées, leur colère était assourdissante.

Alors je n'oublie pas.

Je n'oublie pas que même si certains n'étaient pas d'accord, que même si les grèves génèrent des coûts, des pertes, que même s'il est facile de taper sur les syndicalistes parce que c'est de bon ton (et de ne pas voir tous ce que nombre d'entre eux donnent pour un peu plus de justice...).

Je n'oublie pas que derrière une grève se cache aussi une tentative désespérée de faire valoir que le travail de l'humain a encore de la valeur.

Désespérée, car on ne joue pas avec son job, avec son outil de travail, juste pour le plaisir du rapport de force.

Il faut déjà avoir perdu beaucoup d'espoirs dans le dialogue avant d'en arriver à faire grève...

mercredi 19 octobre 2011

Où trouver "la" Chiboum ?

Du lundi au vendredi au bureau ou chez moi, assez probablement.

Le week-end, au fond de mon lit, ou en vadrouille, souvent parisienne.

Et samedi ?

Un indice ici :)

Vous aussi ? (Mais si pas possible ce soir-là, ne vous arrêtez pas à ce détail, allez-y un autre jour à votre convenance ! Du moment que vous y allez.)

mardi 18 octobre 2011

Suggestion de présentation

L'autre soir, nous mangions, comble de la folie, un yaourt avec mon enchanteur.

Comme il est d'un naturel curieux, il lisait les diverses inscriptions du pot.

Jusqu'à s'esclaffer. A côté de la photo montrant une belle cuiller emplie de yaourt, lisse et bombé comme il faut, sur fond de canne à sucre, il était écrit, en tout petit...

...

...

"Suggestion de présentation".

Fou rire.

Ajouts et commentaires de notre sauce.

Y sont tous fous, au marketing.

Et parfois la vie est simple comme un rire, lié à l'incongruité des inscriptions sur les pots de yaourt. Chouette, non ?

lundi 17 octobre 2011

En questions

Je tourne de nouveau un peu en rond, ici, ailleurs, en blogs...

Impression d'avoir déjà tout dit, tout raconté de ce que je pouvais. Sauf les mots d'amours et les façons de grandir de ma fille. Que j'ai parfois envie de partager, mais pas toujours. Et puis sans doute, ça lasserait.

Le goût des échanges me reste, les échanges eux, se font plus rares, il me semble.

Ceux qui faisaient l'intérêt des billets, par leurs points de vues ajoutés en bas, sont moins nombreux, moins bavards, moins disponibles peut-être.

Du coup il m'arrive de m'ennuyer sur mon propre blog.

Et puis cette affaire de l'IP du bureau qui me bloque dans les spams de certains blogamis me fatigue un peu. Taper à la porte, dire : je t'ai écrit mais c'est coincé. Quel frein...

Bref. Blogueuse morose, un peu, je me sens à l'heure où je vous écris.

Sans doute parce qu'après quelques heures à vivre en bulle, je reprends pied dans le monde et que... je n'en avais pas envie.

Alors je dois être un peu de mauvaise humeur.

Ca passera, sans doute.

vendredi 14 octobre 2011

Service attentionné

Ma factrice des colis est tout à fait charmante ! Elle a un drôle d'accent que je n'arrive pas à identifier, et qu'elle arrive trempée, ensoleillée, enventée ou neigeuse, elle est souriante, souriante !

Je la vois trois ou quatre fois par an, le reste du temps je n'y suis pas et elle laisse au gardien, mais c'est toujours un plaisir d'avoir à faire à elle.

Mercredi matin, au bureau, mon téléphone sonne.

Le portable.

Un numéro de portable, inconnu de moi.

C'était elle, pour me dire qu'elle était devant chez moi mais que je n'y étais pas, et que mon gardien est en congés ce jour, et que comment on fait avec ses trois colis pour moi ?

Alors je lui dis que si elle n'a pas besoin de signature, elle laisse devant la porte.

Elle me dit que si, mais qu'elle va mettre mon nom.

Et comme on a confiance l'une dans l'autre je sais qu'elle fera et que le colis sera là, que s'il n'y est pas j'ai un voisin mal intentionné et je ne crois pas en avoir (ceci dit vu ce que c'est, faudrait être curieux pour me le piquer !).

J'ai trouvé ça adorable. Pousser le sens du service jusqu'à appeler (mon numéro était apparent sur une étiquette), pour faire ce qui m'arrange le mieux.

Ca me plait qu'il en reste, des gens attentionnés, comme ça, même dans le boulot.

jeudi 13 octobre 2011

A la folie

Ma grand-mère, qui avait un sacré grain, avait coutume de dire que le propre de la folie était de la voir chez les autres. Ce qu'elle ne manquait pas de faire à toutes les occasions, baromètre assez utile sur sa propre santé.

Pour autant, les doux dingues, les rêveurs un peu cinglés, pas question de les soigner, ils sont trop indispensables à la vie.

Parfois on croise un fou, une folle, au sens un peu azimuté, frappadingue illuminé. On se dit que le vrai sain d'esprit n'est pas celui qu'on croit !

De temps en temps on se frotte à quelqu'un qui est enfermé dans son truc, tellement qu'il ne voit pas ce qu'il fait autour, ne comprend même pas de quoi on cause. Il peut arriver qu'on s'en sente, du coup, en plein doute. De lui, d'elle, de moi, lequel a perdu le sens commun de vue ?

Sans doute un grain de folie, c'est ce qui rend la vie supportable. Probable aussi que pour les vrais grands malades, c'est leur seule façon de survivre.

Alors, quoi ? Etre fou à lier ? Ou folle de toi ?

(Billet portenawak écrit sur un mode "tête ailleurs suivons le mot")

mercredi 12 octobre 2011

Par lui enchantée

Dans ses yeux ça pétille, ça songe, ça rit, ça empathise, ça tendresse, ça fait fondre, ça me rend bête ou très inspirée.

Dans ses bras je me sens à ma juste place, arrivée là où j'ai envie d'être. J'aime lui ouvrir les miens aussi, l'y garder, longtemps, infiniment. Laisser passer le temps à se dire que la vie est dense et belle.

Le chercher la nuit. Me blottir contre lui quand il est là. Grogner quand je ne le trouve pas, quand il n'y est pas.

Rire. Beaucoup.

Parler. Sans fin. Avec des mots. Mais pas toujours. Sa façon de me raconter des choses. D'écouter. De dérouler son fil. Puis de remonter le mien.

Se taire (parfois). Que le silence soit musical.

Palpiter. Sentir la vie, ses goûts, ses odeurs, prendre tous ses droits autour de nous.

N'en avoir jamais assez. N'être jamais rassasiée. M'en émerveiller.

Tenter d'apaiser ses inquiétudes du bout des doigts, du fond de mes bras, des mots et des gestes. L'espérer heureux.

L'être, heureuse. M'en souvenir au creux des moments d'agacement, des contrariétés du quotidien. Penser à lui et trouver que finalement, tout ceci n'est pas bien grave.

Sourire bêtement quand la pensée de lui me traverse.

Attendre, compter les heures, les regarder défiler lentement avant, trop vite pendant.

Le regarder, émerveillée, enchantée. Avoir peine à y croire, parfois. Me laisser convaincre. M'en réjouir. Savourer. Profiter. Trouver que la vie est belle.

Duo de geeks

mardi 11 octobre 2011

Compulsions

Des échanges de début de semaine avec Anita me donnent envie d'effleurer le sujet, et de lire ce que vous avez à dire dessus.

Nous nous congratulions donc, mutuellement, avec Anita, sur nos arrêts de tabac. Elle tentait de me faire croire que pour moi c'était plus dur que pour elle, rapport que son cerveau s'était moins rhabitué que le mien, et qu'il avait plus de mal à lui faire croire que la clope, ça lui était vital.

Sauf que, je me sens honteusement et injustement félicitée: j'ai à peu près oublié que j'avais fumé, ça ne me manque pas, je bouffe moins de bonbecs parce que je n'aimais pas le goût et qu'il fallait le masquer, et en plus, j'ai arrêté le sucre dans le café (en plus du thé), la plupart du temps.

Quel rapport ?

Que je me suis un peu replongée dans la philosophie Zermatienne. Savez, l'olibrius qui prétend qu'il suffit d'arrêter de manger quand on a plus faim pour ne pas grossir, et même pour maigrir quand on est en surpoids parce que justement, on mange au delà de sa faim (et non pas : trop de chocolat).

Ca a l'air simple et ça ne l'est pas tant que ça : notre cerveau est conditionné depuis vraiment petit petit à développer des réponses affectives face à la nourriture.

Et j'aimerais, j'aimerais bon sang de bois, que l'interrupteur de la satiété soit aussi facile à trouver ET utiliser (ok j'ai plus faim, je ne finis pas mon assiette : ça a vraiment l'air con, hein ? Ca ne l'est pas.) que celui qui a fait dire à mon cerveau : oué en fait, fumer, j'aime pas ça, on arrête ?

Que l'ennui, par exemple, ne nécessite pas pour se dissoudre d'aller voir dans le frigo si un truc...

Et toutes ces sortes de choses.

D'un certain côté, c'est passionnant, de s'observer, d'observer les autres, d'essayer de comprendre comment tout ceci fonctionne.

De l'autre, c'est passablement frustrant de se dire que ça n'est pas parce qu'on a compris la théorie que la pratique va de soi. Qu'on a "perdu" tant de temps en croyances alimentaires aussi diverses que néfastes.

J'essaie du coup d'éviter de transmettre certaines croyances à Cro-Mi, et quand je m'entends lui parler parfois je me dis que c'est loin d'être gagné (mais au moins : j'en ai conscience, tenté-je de me consoler).

Bref. Tout ça pour dire que la mécanique de la compulsion, qu'elle qu'elle soit, est bien compliquée et obéit à bien des choses qu'on aimerait parfois ne pas trop avoir à regarder en face.

Ceci dit.

J'ai de la chance.

Il me suffit, ces derniers temps, de fermer les yeux pour faire affleurer une "image refuge" qui me satisfait bien plus que toutes les clopes du monde, et même que tous les tiers-cuits au chocolat. Et même d'ailleurs, sans fermer les yeux... :-)

Du coup, il me semble que c'est un bon moment pour regarder des choses en face et voir ce qu'on peut faire avec.

lundi 10 octobre 2011

Les signatures des mails

Honnêtement, j'en viens presque à regretter la bonne vieille période du bandeau pub avec Gifs animés qui venait s'incruster en bas des mails.

Parce que je ne sais pas si vous avez remarqué, les mails pros, de nos jours, y en a souvent plus long de signature que de message.

Tartempion
Employeur de Tartempion
Titre de Tartempion
Département dans lequel Tartempion exerce

Ouf info utile : son téléphone
Portable de Tartempion
Email de Tartempion (oui oui, çui là même avec lequel il vous a envoyé un mail, on peut donc supputer que vous l'avez
Fax de Tartempion. Ca me fait penser que je n'ai pas passé un fax depuis au moins deux ans.

Adresse de la boîte de Tartempion.
Parfois celle du siège social en plus.

Message sur la philosophie et les valeurs de l'entreprise qui emploie Tartempion.

Et bien sûr ! L'inévitable ! Le remarquable ! Le secourable ! "Pensez à l'environnement : réfléchissez avant d'imprimer ce message vu que trois troupeaux de zébus vont mourir de soif à cause de la déforestation qu'est DE TA FAUTE si tu imprimes" (j'ai rien contre les éco gestes, mais j'avoue, la communication par la culpabilisation, ça me transforme en bad girl tueuse de bébés phoques illico).

Tu m'étonnes qu'il faut réfléchir avant d'imprimer ! Juste avec la signature, y en a pour deux pages !

J'vous jure. Les gens.

Bêêêêê.

vendredi 7 octobre 2011

Pas tant à dire

Mercredi, j'ai confié la gaminette à une baby-sitter.

Oui, une BABY-SITTER !!!

Mère indigne que je suis.

Il faut dire qu'elle m'avait été recommandée par le cyber fils de ma tante Pim, qui doit donc être mon e-cousin, donc j'étais confiante. En plus, étudiante en Lettres, ce qui est un gage de qualité, c'est bien connu (de moi) !

Et j'ai pris ma voiture pour rejoindre les coupaings en goguette à Paris Carnet.

Le truc que je rêvais de faire depuis des années et que bon. Ca ne se faisait pas trop. Victoire ! Libération !

Et un intense sentiment de liberté. Je sors. Un soir. De semaine. Un coup à perdre 15 ans d'un coup, en somme.

Arrivée un peu après (ahem) la partie matinale des troupes, paraît que j'ai loupé l'exhibition d'outils technologiques datant de la préhistoire du web. Et également un fabuleux numéro de duettistes de deux blogueurs façon "vertu outragée".

Et puis sinon c'est drôlement bien de voir tous ceux qui étaient là ;-) De pas loin de chez moi ou du bout du monde, sur l'arrivée ou sur le départ, un peu moqueurs ou pas trop quand même, enfin les coupaings, quoi.

Sauf la surprise en cadeau bonus sur le trajet du retour : périph fermé, dites donc. Mais grâce à mon enchanteur qui fait aussi gps, je peux vous dire un truc de ouf : le fait qu'il y ait un centre-ville à Aubervilliers est une légende urbaine, relayée par les panneaux signalétiques, mais sans aucune réalité dans notre dimension.

Et toc et paf !

jeudi 6 octobre 2011

7 objets, 4 ans plus tard

J'ai probablement des choses à dire sur la soirée d'hier, mais à l'heure à laquelle j'écris pour que les plus fidèles d'entre vous aient un truc à lire au petit déj, je ne sais pas encore ce qui s'y sera passé (j'ai bien quelques idées, figurez-vous, mais on en reparlera ! Mouahahaha).

Bien. En quête d'inspiration, je cherchais ce que j'avais écrit en d'autres débuts d'octobre.

Et c'est ce billet qui m'a amusée. Je me suis dit qu'en 4 ans, quelques petites choses avaient changé.

Mes 7 objets d'octobre 2011 seraient donc (si j'en trouve 7)

Les bijoux que je porte tout le temps : d'il y a quatre ans, seule la chaîne est restée. La montre est tombée en panne, remplacée par une offerte par maman. Le pendentif a cassé, et j'ai enlevé les bagues offertes par le père de Cro-Mignonne depuis longtemps.

Depuis je m'en suis acheté une autre que je porte tous les jours ou presque. Je peux même vous dire un secret : elle m'a tapé dans l'oeil parce que cet été en passant devant, le reflet du ciel bleu Méditerranée sur l'un de ses carrés bleus m'a rappelé la couleur d'un oeil qui me faisait de l'effet (deux yeux, même). Aucun regret !

Mon téléphone qui est tout le temps dans une poche ou près de moi. Le lot des mères de familles qui guettent l'appel de l'école du centre de loisirs, de la baby sitter, que sais-je. Et puis aussi pourquoi pas un mail ou un sms, ou un tweet, ou bien...

Mon eeepc qui avait une fonction un peu secondaire à la maison et qui, finalement, est devenu complice d'une bonne partie de mes soirées, depuis quelques temps. Façon de ne jamais arrêter de se parler....

Mon stylo plume a cessé de fonctionné, du coup, j'ai deux beaux stylos qui sont le remerciement et la mémoire d'un truc professionnel que je suis fière d'avoir contribué à créer. Ils sont sur mon bureau de la maison et leur office principal, c'est d'écrire des mots doux. Jolie vocation pour des stylos, non ?

Mes livres se sont indubitablement reproduits et multipliés, encore, depuis 4 ans. En ce moment, je perds de mon rythme habituel, et j'ai moins de temps de lecture, mais je suis plongée dans des mots qui viennent de loin. C'est beau.

Pinky Miaow léopard rose en copropriété avec Cro-Mignonne. J'en ai l'usufruit, elle la réclame parfois pour jouer la mère de ses chats.

Mon nez de clown à qui il faut que je trouve une place dans la maison.

Nez Chiboum

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